Drazen, Arvydas, Toni et lui
C’est justement les traces des plus grands qu’il est en train de suivre. Ses 27 points contre la Lettonie constituent la deuxième performance offensive la plus prolifique de l’histoire de l’EuroBasket pour un joueur de dix-neuf ans ou moins. Derrière le légendaire Arvydas Sabonis, mais devant Petrovic, Toni Kukoc et compagnie. Ça classe un bonhomme.
« Je ne veux pas qu’il prenne la grosse tête, mais c’est l’un des joueurs les plus talentueux que j’ai vus dans ma vie. Et surtout à son âge.
C’est incroyable la façon dont il se comporte sur et en dehors du terrain, la façon dont il gère un match. Il est tellement polyvalent. Le gamin peut presque poster un triple-double de moyenne », confesse Anthony Randolph, coéquipier au Real et en sélection, admiratif.
Le contraste entre son âge et sa gestion exemplaire du jeu revient souvent, de même que les différentes facettes de sa personnalité selon qu’il est sur le parquet ou en dehors.
« C’est encore un enfant, il regarde toujours des dessins animés… Mais sur le terrain, il est incroyable », plaisante Dragic.
Mais le gamin devient grand. Il est déjà un peu le présent du basket européen, et certainement l’une des futures stars NBA. Pour continuer à marcher sur les traces de ses glorieux aînés, il sera bientôt temps de traverser l’Atlantique. Se lancer un nouveau défi en faisant face à une compétition encore plus relevée. En gros, ce qu’il a toujours fait, tout au long des étapes de sa jeune carrière.
Du haut de son double-mètre, le meneur n’est évidemment pas aussi athlétique que certains des marsupilamis américains qui vont découvrir la NCAA cette saison. C’est bien pourtant avec eux qu’il sera en concurrence pour le statut honorifique – et lucratif – de premier choix de la prochaine draft. Pour l’instant, il tient la corde. Parce qu’un jeune joueur aussi technique, passionné et intelligent, il y en a un tous les dix, quinze ans.
« C’est vraiment un mec spécial. Ses talents et son potentiel sont incroyables. Il doit bosser sur son jeu. Il y a beaucoup d’aspects sur lesquels il peut progresser. Mais il est déjà plus que mature pour son âge », poursuit Kokoskov, assistant au sein du staff du Jazz pendant l’année.
Depuis l’Euro, Luka Doncic est au centre des débats. Lui qui aime la pression va être sacrément gâté dans les dix-huit mois à venir. Autant de nouveaux défis et de nouveaux paliers à franchir pour confirmer cette étiquette d’icône en devenir.
« J’ai vu plein de joueurs s’enflammer et perdre le contrôle. Tout ça leur monte à la tête et, quelques années plus tard, vous n’entendez plus parler d’eux. Je ne pense pas que c’est ce qui va se passer pour Luka », assure Goran Dragic, mentor de luxe.
Avec toute cette hype, le maillot de Luka Doncic a d'ailleurs fait surface sur le net… et toutes les boutiques sont déjà en rupture de stock ! Même sur les sites slovènes les plus obscurs. Une sacrée évolution en quelques mois. Mais ce n’est plus qu’une question de temps avant que toute une génération de gamins venus des quatre coins du monde se balade sur les playgrounds avec un jersey NBA floqué à son nom.