Les blessures, facteur numéro d'un échec cuisant
Le premier réflexe, après un échec, c’est de trouver des explications. Qui se confondent parfois – souvent – avec des excuses. Et pour les Lakers, pas besoin de chercher bien loin. Dès les premiers mots échangés en conférence de presse, Anthony Davis insistait sur le fait que « les blessures ont joué un rôle très important. »« C’était différent cette saison. On n’a jamais vraiment pu présenter notre produit fini. On avait les pièces. Mais on ne pouvait pas rester en bonne santé. Et ça commence avec moi », notait l’intérieur All-Star. Même refrain chez LeBron James : « Tout ce qui compte pour moi maintenant, c’est que l’on revienne en bonne santé. Mon vrai problème, [ce n’est pas d’être sorti au premier tour] c’est de ne pas avoir pu être en pleine possession de mes moyens sur la série. (…) Si AD ne se blesse pas, je pense que nous avons toutes nos chances de gagner l’an prochain. »Ils ont effectivement des raisons tout à fait légitimes de penser que leurs pépins physiques étaient la principale cause de cette élimination inattendue. Soixante-douze jours seulement se sont écoulés entre le titre fêté dans l’un des restaurants de la bulle et le premier match de la saison suivante. Une intersaison historiquement courte qui a évidemment laissé des traces. Après tout le Heat, l’autre finaliste, est aussi sorti au premier tour tout en paraissant complètement à bout. James et Davis ont manqué soixante-trois matches à eux deux cette saison. C’est énorme. Vingt-sept pour le premier, trente-six pour le second. Des blessures pénibles à la cheville et au tendon d’Achille (puis à l’aine pour AD). Des longues périodes de convalescence qui ont fait dérailler les champions en titre. Ils occupaient la deuxième place de la Conférence Ouest au moment de perdre une première fois leur intérieur. Une deuxième place finalement récupérée par les Suns, leurs adversaires sur ce premier tour. Des Suns qui, en parlant de blessures, ont pu compter sur un Chris Paul fortement diminué. Sans doute plus que n’importe quel autre joueur hormis Anthony Davis. Il s’est fait mal à l’épaule dans le Game 1 et ne s’en est pas vraiment remis par la suite. Des Suns qui découvraient les playoffs pour la très large majorité de l’effectif. Cette équipe de Phoenix était plus forte que celle de Los Angeles diminuée. Mais elle n’était pas invincible pour autant. Pas dénuée de lacunes. Il n’y a pas si longtemps, James menait des rosters encore plus casse-gueule quasiment tout en haut. Clairement, il ne semblait pas à 100% sur cette série, comme il avait pris soin de l’annoncer au préalable. Moins explosif sur ses déplacements, moins tranchant et donc moins dominant. Mais perdre trois matches de suite, dont deux blowouts, dépasse le cadre du simple problème de santé.