Les Lakers version 2021-2022 ont été particulièrement décevants. Champions NBA en 2020, LeBron James et Anthony Davis n’ont pas même réussi à se qualifier en playoffs cette année, malgré l’arrivée de Russell Westbrook censée changer la donne.
Si la base est restée la même, la franchise californienne peut tout de même espérer un retour au plus haut niveau. Elle le doit, en tout cas, si elle compte vraiment remporter un 17e titre. Avant le début d’une saison charnière pour Los Angeles, voici cinq raisons de croire que cette équipe peut atteindre ses objectifs.
Une année sans blessures ?
Dans tout l’effectif, quatre joueurs seulement ont manqué moins de 20 matches sur l’ensemble de l’exercice 2021-2022. Russell Westbrook (4 matches d’absence), Malik Monk (6), Carmelo Anthony (13) et Avery Bradley (20) sont des anomalies statistiques dans cette franchise. Ces absences pléthoriques, dues aux blessures et au protocole sanitaire, ont énormément contribué au naufrage de Los Angeles l’année dernière.
Premier concerné par ce problème, Anthony Davis a manqué un total de 87 matches depuis son arrivée aux Lakers, soit près de 40 % des rencontres disputées par son équipe. Dominant lorsqu’il se tient sur le parquet, son grand défaut reste sa fragilité. Ses blessures sur les deux dernières années sont peut-être la principale cause de l’échec de la franchise.
À côté de lui, LeBron James commence à ressentir le poids de l’âge. Rarement blessé au cours de sa carrière, il n’a jamais été aussi absent qu’à Los Angeles. Kendrick Nunn, cinquième plus gros salaire du roster, sort pour sa part d’une saison blanche.
Cette année, les champions déchus peuvent espérer s’ôter cette épine du pied. Avec James, Davis et un supporting cast en pleine forme, cette équipe n’aurait certainement plus le même visage. Par une combinaison de précautions, load management et surtout de la chance, les Lakers pourraient bien passer à travers les mailles du filet cette année. Ce serait en tout cas un immense soulagement pour eux.
Darvin Ham, le bon coach pour les Lakers
Lorsqu’une équipe ne gagne plus, l’entraîneur est souvent celui qui en fait les frais — à plus forte raison avec de telles stars au sein du groupe. En NBA, renvoyer son coach pour en engager un autre est une opération beaucoup moins contraignante que de transférer ou de couper un joueur. Les Lakers ont ainsi choisi d’emprunter cette voie, en remplaçant Frank Vogel par Darvin Ham.
En 2020, le style défensif de Vogel a joué un rôle majeur dans la conquête du titre. Deux ans plus tard, cette identité a complètement disparu. La 21e place de Los Angeles en termes de defensive rating la saison dernière a été l’un des principaux motifs de licenciement de l’entraîneur, avec son incapacité à faire fonctionner l’équipe avec Russell Westbrook. L’ex-coach des Pacers avait perdu la confiance des dirigeants.
Darvin Ham, son remplaçant, a été crédité de bien plus de liberté au sein de la franchise. L’ancien assistant de Mike Budenholzer aux Bucks est reconnu pour ses qualités de leaders et a été recruté pour mettre de l’ordre dans la Cité des Anges. On peut espérer qu’il sera capable de cadrer le vestiaire et responsabiliser ses joueurs, ce dont ils ont manifestement besoin.
La "force de la nature" qu’est Ham fait face à un défi de taille pour sa première année en tant que head coach. Il semble toutefois avoir les épaules pour le relever. Champion NBA avec les Pistons en 2004 en tant que joueur, il coche la majorité des cases pour assumer cette tâche et a jusqu’ici fait forte impression devant la presse.
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Patrick Beverley et Austin Reaves : potentiels facteurs X des Lakers
Au-delà du recrutement de Darvin Ham, l’opération la plus importante de l’été est probablement l’arrivée de Patrick Beverley. Transféré en échange d’un Talen Horton-Tucker très décevant, le meneur le plus vocal de la ligue amène un vent de fraîcheur dans l’équipe. "Si je jouais pour les Lakers, on serait allé en playoffs et en finales de Conférence. Personne n’aurait à partir", a-t-il lui-même décrété pendant l’intersaison.
Ce qu’apporte Beverley, c’est avant tout son leadership, son expérience et sa hargne. Trois fois All-Defensive Team, il a certainement la capacité de redresser la barre sur le plan défensif. "Qui va dire à LeBron où il doit se positionner pour l’aide défensive ? Personne ne lui dit ça. Pas régulièrement en tout cas. Moi je dirai ça à tout le monde", a-t-il prévenu.
Auteur d’une saison très convaincante avec les Wolves, ponctuée par une qualification en playoffs qu’il a célébrée en grande pompe, il pourrait faire une différence majeure à Los Angeles. Un potentiel facteur X, profil idéal pour une équipe en quête d’un nouveau titre.
Au contraire, le plus grand atout d’Austin Reaves est sa jeunesse. L’arrière de 24 ans sort d’une année rookie intéressante, avec des moyennes de 9,1 points, 4,1 rebonds et 2,5 passes sur ses 19 matches en tant que titulaire. Véritable soldat au service du collectif, il s’agit d’un joueur précieux pour les Lakers, qui nous rappelle parfois Alex Caruso.
La saison 2022-2023 sera celle de la confirmation pour Reaves, qui espère "être titulaire", mais qui se dit "heureux peu importe le rôle". LeBron James, son coéquipier, ne s’inquiète pas à son sujet. "C’est un gars qui joue extrêmement dur, qui joue bien, qui ne fait pas d’erreurs, toujours au bon endroit au bon moment", énumère le King. "Il s’intègre dans n’importe quel groupe et c’est toujours agréable d’être sur le parquet avec lui. J’adore AR."
Au-delà du trio de tête, Pat Bev et Austin Reaves sont certainement les deux joueurs qu’il faudra surveiller en priorité. Possibles game changers, ils ont tous les deux la capacité de tirer leur équipe vers le haut.
Un effectif plus jeune et plus cohérent
Plus vieille équipe de la ligue avec un âge moyen de 30 ans l’année dernière, les Lakers partaient avec un certain désavantage. Si LeBron James en riait au début de la saison, l’âge explique partiellement les nombreuses absences qui ont plombé l’effectif. Cet été a été l’occasion de donner une seconde jeunesse au groupe, descendu à 27,4 ans de moyenne.
Avec des joueurs plus jeunes, moins abimés par le temps, éviter les blessures sera sans doute plus simple cette saison. Au-delà de la question de l’âge, le roster de Los Angeles semble mieux construit autour de James, Davis et Westbrook.
Pendant l’intersaison, le front office a privilégié la cohérence à la renommée. Exit Carmelo Anthony, Dwight Howard, DeAndre Jordan ou encore Trevor Ariza. Les Angelinos ont préféré faire venir Lonnie Walker IV, Troy Brown Jr, Thomas Bryant et Damian Jones, qui correspondent davantage à leurs besoins.
Avec des role players assumés et bien conscients de leur place dans l’équipe, Darvin Ham pourra composer avec plus de facilité que Frank Vogel. Le recrutement de deux pivots, avec Bryant et Jones, n’est d’ailleurs pas anodin. Il permettra certainement à Anthony Davis de jouer plus régulièrement au poste 4 afin de se préserver physiquement.
Les arrivées de joueurs aussi talentueux que Dennis Schröder ou Patrick Beverley est la cerise sur le gâteau. Schröder, qui sort d’un EuroBasket exceptionnel sous tous les aspects, élève réellement le plafond de l’effectif. Sur le papier, les Lakers partent avec un groupe bien plus convaincant et un banc bien plus profond que l’an passé.
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Une situation plus stable
À Hollywood, les problèmes que l’on rencontre sur scène s’expliquent souvent par ce qui se passe dans les coulisses. Aussi prestigieuse soit-elle, l’organisation des Lakers est fréquemment citée comme un exemple de désorganisation. Cette année, la structure semble s’être assainie, un signe encourageant.
La liberté offerte à Darvin Ham en est certainement la composante la plus importante. Vogel, à qui les dirigeants ont imposé de nombreuses choses, a été énormément bridé dans son travail. Le fait de laisser le nouvel entraîneur choisir son staff est un grand pas en avant vers une situation plus stable.
Il aurait notamment été assuré à Ham que Kurt Rambis, membre du front office, ne participera plus aux réunions des coaches. En 2021-2022, son ingérence dans le jeu de l’équipe était considérée comme un obstacle important à la cohésion du collectif. La fin de cet embouteillage, couplé au départ des assistants imposés à Frank Vogel, est un signe très encourageant.
La gestion de Russell Westbrook a également été un motif de discorde majeur aux Lakers la saison dernière. Et si mettre le plus gros salaire de l’équipe sur le banc n’était pas une réelle possibilité pour Vogel, ce sera le cas pour son successeur. Un changement qui laisse penser que le sportif passera devant tout le reste cette année.
Les instances de la ligue sont aussi obscures qu’impénétrables. Difficile de dire si les choses ont véritablement évolué dans les bureaux des Lakers. Toutefois, la situation qui est aujourd’hui dépeinte est un vrai motif d’espoir pour les fans des purple and gold, qui peuvent plus facilement croire en leur équipe désormais.