Austin Reaves est l’une, si ce n’est la priorité des Lakers cet été. Troisième meilleur scoreur de l’équipe en playoffs (16,9 points/match) derrière LeBron James et Anthony Davis, l’arrière de bientôt 25 ans s’est imposé comme l’une des pièces maîtresses de l’effectif. Une pièce maîtresse qui sera agent libre restricted à l’intersaison.
« Je veux être ici. Je me sens comme à la maison », a-t-il assuré à la presse après l’élimination de Los Angeles en finales de Conférence. Son discours a été constant toute l’année : il souhaite rester dans la Cité des Anges et, idéalement, y passer l’ensemble de sa carrière. Mais il a aussi rappelé à plusieurs reprises que la NBA est un business.
Non drafté en 2021, l’ancienne pépite d’Oklahoma ne fera certainement pas de compromis salarial après avoir amassé moins de 2,5 millions de dollars lors de ses deux premières saisons. Au regard des finances de la franchise californienne, le conserver ne sera pas une mince affaire.
Austin Reaves n’acceptera pas l’offre des Lakers…
Austin Reaves, qui sort d’un contrat de moins de trois ans, n’est pas éligible à une extension. Rob Pelinka et son front office sont restreints dans leurs options. Ils ne peuvent lui proposer que de re-signer directement, avec des limites strictes.
Le maximum que les Lakers peuvent lui offrir est de 53 millions de dollars sur quatre ans, soit 13 millions par saison environ. C’est déjà un montant intéressant pour une franchise au-dessus du salary cap, bien heureuse de disposer des « Early Bird rights » dans cette situation. Sera-t-il toutefois suffisant aux yeux de l’athlète ? Rien n’est moins sûr.
Austin Reaves, des performances presque inédites en finales de Conf
« Il y a un scénario dans lequel [Reaves] reçoit une offre assez massive de la part d’une autre équipe », a esquissé Shams Charania dans le Pat MacAfee Show. Plusieurs écuries seraient sur le coup et prêtes à investir une somme bien supérieure à celle que Los Angeles peut mettre sur la table.
Austin Reaves n’acceptera certainement pas la proposition des Lakers. Cela ne veut pas dire pour autant qu’ils ne peuvent pas le garder, compte tenu de son statut.
… mais ça ne veut pas dire qu’il partira
Puisque son joueur est « restricted free agent », la franchise peut s’aligner sur les offres des concurrents pour le retenir. Si elle ne peut pas lui donner plus de 53 millions directement, elle peut les dépasser en s’alignant sur un contrat signé avec une équipe rivale.
En NBA depuis seulement deux ans et restricted, Austin Reaves est concerné par ce que l’on appelle la provision « Arenas ». Ce dispositif, créé pour permettre de conserver les joueurs dans le ce genre de cas rare, offre une importante flexibilité au front office des Lakers.
Par exemple, si un concurrent propose 80 millions de dollars sur quatre ans à l’arrière, LA sera en mesure de s’aligner. La subtilité réside dans la structure du contrat. Reaves serait alors payé environ 13 millions pendant deux ans, avant de toucher les 54 millions restants en deux ans, quand le salary cap de la franchise sera plus dégagé.
LeBron James a joué les Playoffs avec le pied en vrac…
Le problème d’un tel montage est le timing et le déséquilibre du contrat. « Quand le salary cap de la franchise sera plus dégagé » correspond aux années sur lesquelles LeBron James et Anthony Davis ne seront plus engagés. S’aligner sur une offre massive risquerait de compromettre les finances des Angelinos au moment de passer dans une nouvelle ère. Avoir un joueur grassement payé (autour de 27 M$ dans notre exemple) malgré un potentiel incertain pourrait les handicaper à ce moment-là. Les Lakers devront donc y réfléchir à deux fois, d’autant plus qu’ils ont déjà des choix à faire cet été.
Une intersaison sous tension
La construction d’un effectif en NBA est une affaire de choix. Los Angeles est déjà au-dessus du salary cap tant qu’elle n’a pas renoncé à certains joueurs. Elle doit composer une équipe digne du titre avec une marge de manœuvre limitée.
La franchise aura jusqu’au 29 juin pour activer ou non l’option de Malik Beasley (16,5 M$). Il faut également qu’ils décident s’ils garantissent les contrats de Jarred Vanderbilt (4,6 M$) et de Mo Bamba (10,3 M$) au même moment. Derrière, ils devront tenter de re-signer Rui Hachimura, ainsi que D’Angelo Russell ou un autre meneur.
Après les playoffs décevants de Russell, on imagine les Lakers explorer des pistes comme Kyrie Irving ou Fred VanVleet. Il y a de grandes chances, quoiqu’il arrive, que le poste 1 prenne une part importante de leur budget en 2023-2024.
Avec tant de contrats à concilier, les champions 2020 ne peuvent pas donner n’importe quel montant à Austin Reaves. Ils restent cantonnés aux plafonds fixés par la ligue. S’ils ont techniquement la possibilité de lui offrir un salaire conséquent, le cas Reaves est complexe et devrait avoir un impact majeur sur l’ensemble du projet.