Les Clippers sont les seuls à pouvoir inquiéter les Warriors à l’Ouest

Cette fois-ci, c'est la bonne. Les Los Angeles Clippers vont enfin passer le second tour cette saison.

Les Clippers sont les seuls à pouvoir inquiéter les Warriors à l’Ouest
Jusqu'à la reprise des débats en NBA, le 26 octobre prochain, retrouvez nos présentations de chaque équipe selon l'ordre décroissant de notre power ranking. Concentrons-nous sur les Los Angeles Clippers, une équipe mal-aimée qui est pourtant la seule à pouvoir faire trembler légèrement les supers héros (ou supers vilains) des Golden State Warriors à l'Ouest.

LOS ANGELES CLIPPERS - 3e

On sent déjà souffler le vent des révoltés, des supporteurs des San Antonio Spurs outrés d’être classés derrière une franchise de losers, des acharnés qui ne peuvent voir en peinture Chris Paul, Blake Griffin, DeAndre Jordan (ou même les trois) ou encore des éternels sceptiques au sujet des troupes de Doc Rivers. Et pour l’instant, force est de constater que vous avez tous raison. Car, pour l’instant, les Los Angeles Clippers n’ont jamais su donner tort à tous leurs détracteurs. Ils n’ont jamais passé le second tour des playoffs depuis que Paul et Griffin se partagent la gonfle. On veut croire que cette saison est (vraiment) la bonne, un pressentiment déjà ressenti plusieurs fois – pour autant de déceptions – par le passé. De quoi faire douter même les plus croyants les plus fidèles. Mais si vous souhaitez descendre en flèche nos « connaissances du basket », sachez déjà que Zach Lowe, analyste NBA de référence, rejoint notre avis (ou, plutôt, on partage le sien).
[superquote pos="d"]« Si Blake Griffin peut être le meilleur joueur du monde pendant deux semaines, les Clippers sont les seuls à pouvoir défier les Warriors en playoffs à l'Ouest » Zach Lowe[/superquote]« Si Blake Griffin peut être le meilleur joueur du monde pendant deux semaines, les Clippers sont la seule équipe de la Conférence Ouest à avoir l’explosivité et la précision pour défier les Golden State Warriors en playoffs », écrivait le journaliste ESPN dans l’une de ses colonnes d’avant-saison.
Il n’y a peut-être que deux équipes NBA capables de déstabiliser la super team des Warriors sur une série au meilleur des sept matches et San Antonio n’est pas l’une d’entre elles. Les Spurs n’ont ni le personnel sur le banc, ni assez de joueurs suffisamment explosifs, ni la mobilité dans la raquette pour contenir les stars d’Oakland. Kawhi Leonard a les atouts pour faire souffrir les Warriors mais, à moins que Gregg Popovich trouve le moyen de cloner quatre fois son double DPOY, les éperons n’ont pas les armes nécessaires pour une telle bataille. Cela ne signifie pas pour autant que les Clippers ont les ressources pour faire beaucoup mieux. Il y a plusieurs étapes à franchir pour une équipe inconstante avant de faire tomber l’armada la plus spectaculaire formée au cours des dernières décennies. Sans même évoquer les éventuelles difficultés que les Warriors pourraient/vont rencontrer en interne, les Angelenos vont devoir atteindre leur plein potentiel – et peut-être même le dépasser – pour atteindre les finales NBA. Il leur faudrait un Blake Griffin au sommet de son art (voire « Le facteur X). Un DeAndre Jordan encore plus tranchant que d’habitude. Un Chris Paul concentré de bout en bout. Un J.J. Redick plus précis que jamais mais aussi l’aide de nombreux role players comme Austin Rivers, Mo Speights, Brandon Bass, Raymond Felton ou encore Wesley Johnson. Difficile d’imaginer tous ces joueurs briller simultanément mais la perspective de disputer les finales NBA et de décrocher une bague peut éventuellement transcender un groupe dont les problèmes « mentaux » lui ont sans doute coûté un ou deux séjours au troisième tour des playoffs. Il n’empêche que considérer les Clippers comme le premier adversaire, presque par défaut, des Warriors à l’Ouest revient à imaginer – enfin – la franchise en finale de Conférence. Ils ont des défauts récurrents : la défense extérieure en sortie de banc, un backcourt fragile physiquement (Paul est l’un des meilleurs défenseurs à son poste mais il est plus petit que la moyenne des meneurs, Redick n’est pas un monstre athlétique) et surtout un vice au poste trois. Un vide que devront combler Alan Anderson, Wesley Johnson et le fantôme de Paul Pierce. Rien de très encourageant. [superquote pos="d"]C'est peut-être enfin la bonne année pour atteindre les finales de Conférence [/superquote]Mais les Clips ont aussi beaucoup d’atouts. Paul et Jordan forment un duo terriblement efficace sur pick-and-roll et leur alchimie s’est renforcé en l’absence de Blake Griffin. Le pivot a beau être avant tout un monstre athlétique, il est tellement bon dans son registre – sauter, contrer, prendre des rebonds, rouler fort vers le cercle, sauter, dunker – qu’il met une pression constante sur la défense adverse, surtout s’il parvient à convertir au moins 55% de ses p***** de lancers-francs. « CP3 » est un virtuose dont la carrière est injustement négligée par son absence de résultats au-delà du deuxième tour des playoffs mais il est un meneur complet et terriblement clutch. Redick est le complément idéal au « Big Three » des Californiens en attaque. Ce groupe a du potentiel. Contrairement à San Antonio ou Oklahoma City, il ne traverse pas de période de transition (pas encore). Il est plus stable. Il est aussi plus expérimenté et sans doute aussi plus talentueux que ceux des Trail Blazers, des Rockets ou des Grizzlies. Les déceptions consécutives ont poussé les fans à observer les Los Angeles Clippers d’un regard méfiant. Mais à quelques mois de l’expiration des deals de Paul et Griffin, on veut encore une fois – une dernière fois ? – croire en cette équipe et en sa capacité à jouer les finales de Conférence.

Le facteur X : Blake Griffin

Si Chris Paul n'a jamais passé le deuxième tour, c'est peut-être parce qu'il n'a pas l'étoffe d'une première option chez un pur candidat au titre. Le meneur est un remarquable playmaker, un défenseur plus que solide, un génie au QI basket élevé, un compétiteur digne de Michael Jordan, un excellent shooteur et un formidable attaquant. Mais les centimètres (au diable les mesures officielles, Paul ne dépasse pas le mètre quatre-vingt) qu'il rend à ses adversaires chaque soir le pousse à puiser dans ses ressources d'énergie pour faire le boulot des deux côtés du terrain tout en essayant de trouver la force pour se surpasser dans les moments les plus chauds, quand les défenses sont encore plus serrées. Il est si fort, qu'il a réussi à le faire par moment. Mais il a besoin d'un autre alpha dog à ses côtés. C'est sans doute pour ça qu'il milite depuis deux ans pour que les Clippers soient reconnus comme "l'équipe de Blake Griffin". [superquote pos="d"]Griffin est l'antéchrist pour les Warriors[/superquote]Au moins sur le terrain, à défaut de l'être en coulisses. Griffin doit dominer comme jamais sur le parquet pour que les Angelenos arrivent à leurs fins. Il est tellement explosif, athlétique et à l'aise balle en main qu'il peut déborder en dribble des défenseurs plus mobiles que lui (coucou Draymond Green et Kevin Durant). Il est tellement puissant et a développé un arsenal dos au panier suffisamment développé pour punir n'importe quel adversaire au poste bas. Il est un si bon playmaker qu'il peut connecter ses coéquipiers démarqués derrière la ligne à trois-points en une fraction de seconde quand la défense se jette sur lui dans une tentative désespérée pour l'empêcher de fracasser le cercle. Mieux encore, il a progressé aux shoots années après années dans l'optique de régler les éventuels problèmes de spacing de son équipe. C'est exactement ce Blake Griffin là dont les Clippers auront besoin pour espérer ne serait-ce que résister devant les Warriors. Il devra défendre avec acharnement, souvent loin du cercle, courir après des ailiers comme KD, Green ou Andre Iguodala. Il devra cravacher pour faire les quelques pas le séparant du cercle pour capter des rebonds défensifs. Il devra repartir de l'autre côté du parquet et il devra brutaliser les défenseurs plus petits ou convertir les tirs extérieurs offerts par l'équipe adverse. Le tout sur une toute une série. La mission d'une carrière pour "Quake". Celle qui peut lui ouvrir les portes de sa première bague. Ou au moins d'une finale de Conférence.

Le roster 

Postes 1/2 : Chris Paul, Raymond Felton, Austin Rivers Postes 2/3 : J.J. Redick, Jamal Crawford, Alan Anderson Postes 3/4 : Wesley Johnson, Paul Pierce, Luc Mbah a Moute Postes 4/5 : DeAndre Jordan, Blake Griffin, Marreese Speights, Brice Johnson, Brandon Bass Le cinq que l'on veut voir : Chris Paul, J.J. Redick, Wesley Johnson, Blake Griffin, DeAndre Jordan