LOS ANGELES CLIPPERS - 3e
On sent déjà souffler le vent des révoltés, des supporteurs des San Antonio Spurs outrés d’être classés derrière une franchise de losers, des acharnés qui ne peuvent voir en peinture Chris Paul, Blake Griffin, DeAndre Jordan (ou même les trois) ou encore des éternels sceptiques au sujet des troupes de Doc Rivers. Et pour l’instant, force est de constater que vous avez tous raison. Car, pour l’instant, les Los Angeles Clippers n’ont jamais su donner tort à tous leurs détracteurs. Ils n’ont jamais passé le second tour des playoffs depuis que Paul et Griffin se partagent la gonfle. On veut croire que cette saison est (vraiment) la bonne, un pressentiment déjà ressenti plusieurs fois – pour autant de déceptions – par le passé. De quoi faire douter même les plus croyants les plus fidèles. Mais si vous souhaitez descendre en flèche nos « connaissances du basket », sachez déjà que Zach Lowe, analyste NBA de référence, rejoint notre avis (ou, plutôt, on partage le sien).[superquote pos="d"]« Si Blake Griffin peut être le meilleur joueur du monde pendant deux semaines, les Clippers sont les seuls à pouvoir défier les Warriors en playoffs à l'Ouest » Zach Lowe[/superquote]« Si Blake Griffin peut être le meilleur joueur du monde pendant deux semaines, les Clippers sont la seule équipe de la Conférence Ouest à avoir l’explosivité et la précision pour défier les Golden State Warriors en playoffs », écrivait le journaliste ESPN dans l’une de ses colonnes d’avant-saison.Il n’y a peut-être que deux équipes NBA capables de déstabiliser la super team des Warriors sur une série au meilleur des sept matches et San Antonio n’est pas l’une d’entre elles. Les Spurs n’ont ni le personnel sur le banc, ni assez de joueurs suffisamment explosifs, ni la mobilité dans la raquette pour contenir les stars d’Oakland. Kawhi Leonard a les atouts pour faire souffrir les Warriors mais, à moins que Gregg Popovich trouve le moyen de cloner quatre fois son double DPOY, les éperons n’ont pas les armes nécessaires pour une telle bataille. Cela ne signifie pas pour autant que les Clippers ont les ressources pour faire beaucoup mieux. Il y a plusieurs étapes à franchir pour une équipe inconstante avant de faire tomber l’armada la plus spectaculaire formée au cours des dernières décennies. Sans même évoquer les éventuelles difficultés que les Warriors pourraient/vont rencontrer en interne, les Angelenos vont devoir atteindre leur plein potentiel – et peut-être même le dépasser – pour atteindre les finales NBA. Il leur faudrait un Blake Griffin au sommet de son art (voire « Le facteur X). Un DeAndre Jordan encore plus tranchant que d’habitude. Un Chris Paul concentré de bout en bout. Un J.J. Redick plus précis que jamais mais aussi l’aide de nombreux role players comme Austin Rivers, Mo Speights, Brandon Bass, Raymond Felton ou encore Wesley Johnson. Difficile d’imaginer tous ces joueurs briller simultanément mais la perspective de disputer les finales NBA et de décrocher une bague peut éventuellement transcender un groupe dont les problèmes « mentaux » lui ont sans doute coûté un ou deux séjours au troisième tour des playoffs. Il n’empêche que considérer les Clippers comme le premier adversaire, presque par défaut, des Warriors à l’Ouest revient à imaginer – enfin – la franchise en finale de Conférence. Ils ont des défauts récurrents : la défense extérieure en sortie de banc, un backcourt fragile physiquement (Paul est l’un des meilleurs défenseurs à son poste mais il est plus petit que la moyenne des meneurs, Redick n’est pas un monstre athlétique) et surtout un vice au poste trois. Un vide que devront combler Alan Anderson, Wesley Johnson et le fantôme de Paul Pierce. Rien de très encourageant. [superquote pos="d"]C'est peut-être enfin la bonne année pour atteindre les finales de Conférence [/superquote]Mais les Clips ont aussi beaucoup d’atouts. Paul et Jordan forment un duo terriblement efficace sur pick-and-roll et leur alchimie s’est renforcé en l’absence de Blake Griffin. Le pivot a beau être avant tout un monstre athlétique, il est tellement bon dans son registre – sauter, contrer, prendre des rebonds, rouler fort vers le cercle, sauter, dunker – qu’il met une pression constante sur la défense adverse, surtout s’il parvient à convertir au moins 55% de ses p***** de lancers-francs. « CP3 » est un virtuose dont la carrière est injustement négligée par son absence de résultats au-delà du deuxième tour des playoffs mais il est un meneur complet et terriblement clutch. Redick est le complément idéal au « Big Three » des Californiens en attaque. Ce groupe a du potentiel. Contrairement à San Antonio ou Oklahoma City, il ne traverse pas de période de transition (pas encore). Il est plus stable. Il est aussi plus expérimenté et sans doute aussi plus talentueux que ceux des Trail Blazers, des Rockets ou des Grizzlies. Les déceptions consécutives ont poussé les fans à observer les Los Angeles Clippers d’un regard méfiant. Mais à quelques mois de l’expiration des deals de Paul et Griffin, on veut encore une fois – une dernière fois ? – croire en cette équipe et en sa capacité à jouer les finales de Conférence.