"On est déjà passé par cette merde, vous voyez ce que je veux dire", déplore DeAndre Jordan. "Mais on va rebondir".Rebondir, c'est ce à quoi les Clippers sont réduits depuis trois ans. Dans le vestiaire après cette deuxième défaite contre les Blazers, les souvenirs des galères passées sont forcément remontés à la surface : l'effondrement contre les Rockets l'an dernier en demi-finale de Conférence, la série perdue au game 7 contre OKC en 2014 et l'élimination face aux Grizzlies en 2013. Et puis les événements hors-terrain : l'humiliation d'appartenir à une franchise possédée par Donald Sterling, la gêne occasionnée par le coup de poing donné par Blake Griffin a un assistant, l'invraisemblable saga DeAndre Jordan et la quasi-séquestration de celui-ci... Cette franchise semble condamnée à ne jamais vivre une saison sereine, studieuse et qui viendrait récompenser une certaine constance et le talent indéniable de son effectif.
"J'aimerais avoir une réponse à vous donner pour expliquer tout ça, mais les choses continuent simplement d'arriver. On n'y peut pas grand chose", a reconnu un JJ Redick lui aussi abattu et endolori.[superquote pos="g"]Redick : "Des choses continuent de nous arriver".[/superquote]Après des décennies de médiocrité et de choix sportifs désastreux, "l'autre équipe de LA" pensait avoir mis en place un projet suffisamment bien pensé pour disputer les Finales NBA dans les trois ou quatre ans. Au lieu de ça, Doc Rivers ne peut toujours pas se vanter d'un meilleur accomplissement que Vinny Del Negro en playoffs... L'ancien coach des Celtics avait l'air particulièrement marqué en conférence de presse au moment d'évoquer le cas de Chris Paul et celui, à peine moins inquiétant, de Blake Griffin, à nouveau blessé au quadriceps et incertain pour le game 5. La voix chevrotante, Rivers n'a même pas cherché à masquer son désarroi. Il sait parfaitement que si les Warriors sont capables, sur quelques matches, de composer sans Stephen Curry grâce à un collectif extrêmement bien huilé et un back-up de qualité (Shaun Livingston), il n'a pas ce luxe-là. C'est aussi le prix à payer pour avoir voulu installer son fils Austin, plus scoreur que meneur et défenseur médiocre, dans le rôle de n°2, avec le vétéran Pablo Prigioni, bientôt 39 ans, en troisième option. Un espoir était né chez les Californiens après l'annonce de la blessure de Stephen Curry, qui aurait manqué les premiers matches d'une éventuelle série en demi-finales contre les Clippers. Aujourd'hui, ils ne peuvent même pas garantir leur présence au prochain tour, tant les Blazers ont l'air déterminés à profiter de leurs malheurs. L'été va sans doute être plus agité que prévu à Los Angeles...
La blessure de Chris Paul (Los Angeles Clippers)