Les Lakers tentés par deux autres joueurs
Avec le 2e pick, leur marge de manoeuvre est importante, surtout si l'on considère que les Boston Celtics vont jouer la carte de la logique en sélectionnant Markelle Fultz. Il se murmure que Magic est pour l'heure davantage séduit par Josh Jackson, l'ailier de Kansas, et De'Aaron Fox, le meneur de Kentucky, bourreau de Lonzo Ball sous les yeux du Hall of Famer lors du Tournoi NCAA. On ne sait pas quelles seront les modalités du workout. Celles-ci varient d'une équipe à une autre. On peut néanmoins supposer qu'un ou plusieurs acteurs de la franchise seront sollicités pour participer à la session. Un joueur actuel, pour qu'il puisse montrer qu'il est NBA ready ? Un vétéran ou un retraité capable de le rudoyer et de jauger son mental en situation ? Une seule certitude : Lonzo Ball ferait bien de s'inspirer de ce qu'a fait l'une des légendes des Lakers lorsque cette épreuve lui a été imposée. Un certain Kobe Bryant, que le jeune Californien a admiré et envié depuis Chino Hills, à 30 minutes du Staples Center, puis sur le campus de UCLA en plein L.A. Ce workout effectué par celui qui n'était encore qu'un lycéen de Pennsylvanie à la réputation flatteuse est un moment-clé de son histoire. Faisons un petit retour en arrière.Kobe aussi avait une hype folle
[caption id="attachment_392288" align="alignleft" width="300"] Kobe Bryant à 17 ans, le jour où il a annoncé sa candidature pour la Draft 1996.[/caption] Le 30 avril 1996, Kobe Bryant défraye la chronique en médiatisant son choix de ne pas s'inscrire à la fac. Lors d'une conférence de presse où il transpire la confiance en lui et l'arrogance, le fils de Joe "Jellybean" Bryant annonce qu'il va faire le grand saut en NBA. A quelques semaines du jour J, peu l’imaginent être pris avant les valeurs très sûres que sont Allen Iverson, Ray Allen, Marcus Camby, Stephon Marbury ou Antoine Walker. Son oncle maternel, John Cox, prévient alors dans le Philadelphia Inquirer :« Toutes les équipes qui ne le sélectionneront pas avec leur premier choix feront une erreur. Kobe sera un assassin en NBA. J’ai hâte que les gens puissent le voir jouer à travers tout le pays ».
"Jerry m'a dit de le pousser dans ses retranchements. Mais il n'y avait aucune espèce de peur en Kobe"Un homme est du même avis que Cox et a déjà établi un plan de bataille minutieux pour drafter Kobe dans quelques semaines : Jerry West, le General Manager des Lakers. Pour être conforté dans son ambition de chiper Bryant aux Nets de John Calipari, mieux placés dans l'ordre de sélection, via un trade avec Charlotte, West lui demande de participer à un workout à Los Angeles.
A 17 ans et demi, il détruit Michael Cooper
Michael Cooper, est alors dépêché pour mettre le jeune homme à l'épreuve sous quelques yeux avertis. L’ancien lieutenant de Magic Johnson est retraité depuis quelques années, mais son sens intact de la défense est toujours utilisé par West pour tester les éventuelles recrues. On parle tout de même d’un joueur que Larry Bird lui-même redoutait d’affronter et qui peut se vanter du titre de meilleur défenseur de la ligue en 1987.«Jerry m’a dit d’y aller à fond, de le provoquer, de le pousser dans ses retranchements. Mais il n’y avait aucune espèce de peur en lui. Je pense que Jerry savait déjà ce qui allait se passer et qu’il voulait juste une confirmation », explique Cooper dans Bleacher Report.
Devant des témoins sidérés, Bryant lamine sans retenue son aîné pendant 30 minutes.« Il a détruit Michael. C’était incroyable. Cooper est l’un des meilleurs défenseurs de l’histoire et ce gamin l’a juste fait passer pour un idiot », raconte Raymond Ridder, aujourd’hui dans l’organigramme des Warriors.
Lonzo Ball, joue-la comme Kobe
Dans sa biographie parue en 2011, Jerry West se souvient d'avoir effectivement été estomaqué par la scène qui s'est déroulée ce jour-là. Peu après, les rouages de son plan pour persuader les autres équipes que Kobe n'accepterait de jouer nulle part ailleurs se sont enclenchés.« Je n’avais jamais vu un workout comme ça de ma vie. Quand j’avais dit à l’époque que j’en avais assez vu pour le drafter immédiatement, c’est que c’était vraiment le cas. J’ai compris tout de suite qui il était, rien qu’en le regardant dans les yeux ».
Lonzo Ball n'est pas Kobe Bryant. Leurs styles et, a priori, leur mentalité, sont différents. Mais s'il veut accomplir la prophétie familiale un jour et devenir une star de la ligue avec le maillot des Purple and Gold, c'est une approche "à la Kobe" qu'il devra adopter. Pour que Magic voit en lui la garantie des succès et des victoires qu'il affectionne tant. Et pour que l'on sache, enfin, si son père est un escroc ou un génie.