Ils nt plus brillé pour leurs frasques ou leur incompétence que pour leurs exploits sur le terrain en 2023. Voici une liste non-exhaustive de ceux qui auraient mieux fait de rester couchés cette année et qui espèrent vivre une année 2024 bien moins pénible.
Karl-Anthony Towns
La fin de l’année 2023 est bonne pour Karl-Anthony Towns, qui a retrouvé un niveau All-Star et participe activement aux très bons résultats des Timberwolves depuis le début de la saison. Malgré ce retour en grâce, on ne peut pas laisser passer les “performances” de KAT en dehors du terrain, pendant et après la blessure qui a tronqué sa saison 2022-2023. Entre sa tirade sur le fait qu’il s’attendait à voir des jeunes venir le remercier à l’avenir pour leur avoir permis de jouer au basket à sa manière (comme s’il avait inventé le concept d’intérieur qui s’écarte), sa manière de considérer que le titre des Nuggets est un accomplissement moins méritant que la bonne fin de saison de Minnesota ou ses déclarations théâtrales sur le fait qu’il a dû s’enfermer chez lui de rage en voyant Denver remporter le titre - comme si son équipe ou lui-même avaient ne serait-ce qu’effleuré le trophée Larry O’Brien alors que les Wolves n’ont pas passé un tour de playoffs depuis bientôt 19 ans - c’en est trop. On se devait d’ajouter KAT à cette liste peu glorieuse, avec tout de même l’espoir de le mettre dans celle des MVP de 2024. Quoi que… Imaginez que KAT gagne un titre… Il est capable de nous dire qu’il est ravi d’avoir dépassé Wilt Chamberlain au classement all-time.
L'Équipe de France masculine
Certains - quelques joueurs notamment… - ont coutume de dire qu’il faut soutenir les Bleus en toute circonstance, qu’on doit être derrière eux et ne pas les critiquer. Mouais. Soutenir l’équipe de France, espérer les voire gagner, bien sûr ! Toujours. Mais croire ou faire croire que les vraies fans, voire les médias, ne doivent pas critiquer la sélection, c’est au choix de l’hypocrisie, de la bêtise, de la malhonnêteté intellectuelle ou un manque de culture sportive. Un membre de la famille ou un pote qui fait de la merde, c’est justement parce qu’on l’aime qu’on se doit de lui dire. Sinon, c’est qu’on ne l’aime pas vraiment. Et ça ne signifie pas qu’on arrête de le soutenir, loin de là…
Et cet été, les Bleus ont fait de la merde. Comme « trompettes », le terme est fort, exagéré. On est là aussi pour relativiser les choses, s’en amuser, ce n’est que du sport. Mais voir des mecs partir jouer l’or, ne pas être à fond, se faire taper par le Canada et la Lettonie (deux belles équipes, hein, mais encore une fois on aime nos Bleus et on sait ce qu’ils sont capables de valoir), finir 17, 18 ou 20e, on ne sait plus très bien, c’est forcément très décevant. Quand bien même la préparation n’a pas été optimale, quand bien même l’absence de meneur a été préjudiciable, quand bien même la saison de son leader offensif a été compliquée à NY, cette équipe et son coach avaient largement suffisamment de talents et de vécu pour faire beaucoup mieux.
James Harden
Commençons par dire que James Harden est aussi dans la catégorie des winners pour 2023, puisqu’il a quand même obtenu absolument tout ce qu’il voulait, à savoir un départ de Philadelphie, l’opprobre sur Daryl Morey et un retour chez lui, à Los Angeles. A côté de ça, on peut quand même parler de la manière et des faits. Avant d’être enfin tradé aux Clippers, Harden a fait un caca nerveux en direct d’une scène en Chine, où il a clamé haut et fort que Morey était un menteur et qu’il ne jouerait plus jamais pour lui, quelques semaines après avoir de nouveau été un facteur anecdotique lors des playoffs et, du propre aveu de Doc Rivers, fait dégoupiller l’équipe en jouant plus pour sa gueule pour le collectif. Ajoutons une bouderie et un refus de venir au All-Star Game en tant que remplaçant et une belle déclaration d’égocentrique - “Je ne suis pas un joueur de système. Je suis le système” - que n’auraient pas renié Hubert Bonnisseur de la Bath et Jean-Luc Mélenchon, et vous avez un condensé sympathique de l’année 2023 de James Harden, en train de regagner quelques lettres de noblesse sous le maillot des Clippers avant le prochain moment où il se dira qu’il se sent quand même mieux en mode “Iso James”, quitte à ce que son équipe sorte au premier tour des playoffs.
Les Pistons
A l’heure de ces lignes, Detroit n’a fait qu’égaler le record de la plus longue série de défaites (26) sur une saison. Mais quoi qu’il arrive, 2023 aura été marqué du sceau de la lose totale pour les Pistons. Si la saison dernière était à peu près excusable eu égard à l’absence sur blessure de Cade Cunningham et aux derniers mois poussifs de l’expérience Dwane Casey, rien ne laissait présager ce qui se passe depuis octobre. Les Pistons ont offert un pont d’or à Monty Williams, l’un des meilleurs coaches de la ligue, ont récupéré Cunningham, essayé de développer un noyau avec des jeunes joueurs à la relance, et lancé ce qui ressemblait à une saison prometteuse avec peut-être même de quoi venir frôler la 10e place et le play-in tournament. A la place de ça, on voit des joueurs en perdition, un collectif sans ligne directrice, un coach qui n’a pas l’air d’avoir compris qu’il ne s’occupait plus d’un contender et une atmosphère moribonde autour d’une équipe qui n’a plus gagné un match de playoffs depuis 15 ans et demi, après avoir quand même eu des picks élevés depuis pas mal d’années. Il va bientôt falloir changer de slogan et remplacer Detroit Basketball par Destroyed Basketball.
Les "Au fait, ils deviennent quoi" de 2023
Ja Morant
L’entourage de Ja Morant a commencé 2023 en force, avec des menaces (avec un laser et une arme à feu) sur des membres des Indiana Pacers en marge d’un match. En mars, c’est Ja lui-même qui a étrenné un flingue comme un crétin des Alpes dans un night club en se filmant sur Instagram Live, ce qui a provoqué sa suspension pour 6 matches, une rencontre avec Adam Silver et des excuses que l’on sentait déjà à moitié sincères. Non content de faire le gangster en boîte, Morant s’est ensuite foutu de la gueule du monde deux mois plus tard en apparaissant sur un live de son ami Devonte Pack (avec des potes comme ça, pas besoin d’ennemis) en train, à nouveau, de manipuler un pétard. C’en était trop pour la NBA, qui lui a cette fois collé 25 matches après que Memphis l’a de nouveau écarté du groupe en juin. Sympa pour les Grizzlies, lamentablement sortis dès le 1er tour des playoffs contre les Lakers. Dans le même temps, le meneur All-Star a dû répondre aux accusations d’un jeune homme qui l’accusait de l’avoir frappé lors d’un pick up game chez lui. Bref, une année chargée (comme un revolver) pour Ja Morant, dont on espère qu’il aura pris un peu de plomb dans la tête (pun intended) après toutes ces incartades. Il le faut, tant son talent doit lui permettre d’être l’un des visages de la ligue pour les années à venir.
Draymond Green
La patate sur Jordan Poole, c’était en octobre 2022. Figurez-vous que Draymond a réussi à quand même se qualifier pour la liste des trompettes de 2023 grâce à son inventivité et sa faculté à totalement débrancher son cerveau de temps à autre. Depuis son craquage sur Poole, il y a donc quand même eu un piétinement d’entrejambes sur Domantas Sabonis, un move de MMA totalement inconscient (il y a le mot CON dans inconscient, notez bien) sur Rudy Gobert et une manchette de dégagement en pleine gueule sur Jusuf Nurkic, le tout saupoudré de déclarations pleines d’impunité et de sentiment de persécution. Draymond Green est suspendu jusqu’à nouvel ordre et on espère que de passer autant de temps au coin va lui remettre un peu les idées en place et lui permettre de redevenir le basketteur intense mais pas totalement flingué du cigare dont ont besoin les Warriors.
La Fédé dans l’affaire Johannès
Dans ce cas précis, ciblons trois membres éminents de la FFBB, à savoir son président, Jean-Pierre Siutat, sa General Manager, Céline Dumerc, et son head coach, Jean-Aimé Toupane. A quel moment aucune de ses trois personnalités majeures du basket français ne s’est dit que poser un ultimatum à l’une des meilleures et des plus populaires joueuses de l’équipe de France, alors qu’elle voulait seulement exécuter des démarches administratives pendant 5 jours avec sa franchise WNBA (donc une partie de son gagne-pain), était une bonne idée ? Marine Johannès, dont on connaît l’importance chez les Bleues, a répondu présente en équipe de France depuis qu’elle a 15 ans, n’a jamais fait de vague dans les médias ou critiqué le moindre coach. Sa simple présence fait même gagner du public à l’équipe de France, de par la nature spectaculaire et unique de son jeu. Malgré le caractère exceptionnel de sa requête, le soutien de Nicolas Batum et Tony Parker, mais aussi des précédents chez les garçons, “MJ” n’a pas pu rejoindre ses camarades au camp de préparation, ni participer à l’Eurobasket. Les Bleues ont certes fini troisièmes, ce qui était en théorie un strict minimum, mais ont endommagé leur relation avec une joueuse iconique. Les ponts ne sont fort heureusement pas rompus et, après avoir menacé les joueuses WNBA, dont Marine Johannès, de les priver de J.O. à Paris, la Fédé semble avoir renoué le dialogue avec un peu moins de dogmatisme… On va le dire quand même, cette histoire c’était un peu beaucoup la honte.
Chance Comanche
Le fait divers glauque de la fin d’année. Chance Comanche avait un vrai blaze pour percer, un talent suffisant pour décrocher une place en G-League, mais aussi un vrai cerveau de sociopathe. Comanche sera jugé prochainement pour avoir participé au meurtre d’une jeune femme, Marayna Rodgers, avec l’aide d’une complice, Sakari Harnden. Les deux accusés, qui ont reconnu leur implication dans cette histoire sordide, auraient étranglé la victime avec un câble HDMI dans une histoire de vol de montres de luxe. Comanche, qui tournait quand même à 14 points de moyenne en G-League cette saison, avait au préalable tenté d’embaucher un tueur à gage mais s’est finalement dit qu’on était jamais aussi bien servi que par soi-même. Bienvenue au FC Prison.
Kendrick Perkins
En voulant défendre la candidature de Joel Embiid pour le trophée de MVP (d’ailleurs, il l’a remporté), Kendrick Perkins a trouvé le moyen de balancer que Nikola Jokic, Steve Nash et Dirk Nowitzki n’auraient jamais été élus MVP s’ils n’avaient pas été blancs. Tout ça quelques semaines avant que le Joker n’annihile la concurrence en playoffs pour remporter le premier titre de sa carrière. C’est sympa de vouloir jouer la provocation pour faire du clic et grimper les chiffres de son émission, mais c’est quand même mieux d’éviter de passer pour un gland et de créer des problèmes là où il n’y en a pas. Il y a suffisamment de combats légitimes contre la discrimination aux Etats-Unis pour ne pas perdre du temps sur celui-là.
Jordan Poole
La patate de forain que lui a assénée Draymond Green remonte à octobre 2022. En 2023, Poole avait l’occasion de surfer sur une vague de sympathie en montrant qu’il était un excellent élément avec les Warriors puis, dans un autre contexte, un potentiel All-Star avec sa nouvelle équipe des Wizards. Loupé et… loupé. A Golden State, il n’a jamais vraiment su retrouver le jus qui avait fait de lui un Splash Nephew et ses errements défensifs ont même été pointés du doigt par ses coéquipiers. On se souvient de la tirade affectueuse d’Andre Iguodala : “La saison dernière, il y a eu des moments où je lui disais que j’allais retourner ma veste et être d’accord avec les fans qui le critiquaient. Je lui ai dit : si tu fais encore exprès de tomber pour ne pas défendre… C’est mon frère et je l’aime, mais c’est comme s’il essayait… de ne pas essayer. Est-ce que tu sais à quel point c’est fatigant d’essayer de ne pas essayer ? C’est plus facile d’essayer !” Débarrassé du poids pesant de l’histoire avec Draymond et doté d’un nouveau salaire rondelet, Jordan Poole n’a pas convaincu avec Washington dans la foulée. Pire, il s’est offert un abonnement au Shaqtin’a Fool, avec moves tantôt loufoques, tantôt absolument exaspérants d’individualisme et d’absence de réflexion. Fin 2023, Poole est pour le moment surtout un joueur moyen avec un salaire beaucoup trop élevé. A lui de nous montrer en 2024 que ce n’est pas le cas.
Les designers des maillots City Edition
OK, business is business. Mais l'être humain devrait apprendre à dire stop et se fixer des limites. 2023 était peut-être l’année de trop pour les designers des maillots city Edition.
Tous les maillots City Edition de la saison ont leaké. Les voici :
Vos préférés ?! pic.twitter.com/rLXMuXqEw3
— Basket-Infos (@Basket_Infos) October 23, 2023
Alors, oui, les goûts et les couleurs... mais honnêtement, la plupart des maillots n'ont aucune saveur. Bien sûr que certains en trouveront quelques uns beaux (celui des Sacramento Kings est magnifique à nos yeux). La marque peut toujours se cacher derrière cet argument. Sauf que, malgré l'étiquette "City", avec des tuniques censées représenter les villes, les jerseys n'ont aucune identité. Parfois même aucun sens. On comprend la logique marketing. Mais à un moment, il faut juste arrêter de prendre les clients pour des cons. Laissons les franchises inspirées confectionner un troisième maillot certaines saisons, sans que celui-ci ait forcément un nom. Laissons d'autres sortir une version rétro de temps à autre. Mais arrêtons le massacre.