Le blockbuster trade entre Boston et Brooklyn
Si l’on établit un jour un classement des pires trades de l’histoire, la palme ira peut-être aux Brooklyn Nets pour cette transaction fatidique du 28 juin 2013. Les Nets, désormais propriété du businessman russe Mikhail Prokhorov, n’ont pas le temps de se lancer dans un développement sur le long terme. Ils veulent gagner tout de suite et se mettent en tête de recruter des stars pour accompagner Deron Williams, Joe Johnson et Brook Lopez. Le soir de la Draft, Billy King fonce tête baissée dans le piège tendu par Danny Ainge, le General Manager des Celtics, conscient que l’ère du Big Three est terminée et en quête de renouveau pour sa franchise. Paul Pierce, Kevin Garnett et Jason Terry s’envolent ainsi pour Brooklyn. Dans le deal, des premiers tours de Draft 2014, 2016 et 2018 qui hypothèquent la capacité des Nets à reconstruire derrière si l’opération tourne au fiasco. Malgré une participation aux playoffs, il y aura bien foirade. “The Truth” quitte Brooklyn au bout d’une saison et le “Big Ticket” ne jouera jamais à plus de 50%, fracassé par des problèmes de dos. Jason Kidd est viré lui aussi et le projet se révèle mort-né. Il faudra des années aux Nets pour s’en relever. Depuis ce trade, “BK” n’a jamais pu jouir d’un pick plus élevé que le #22 (à deux reprises) malgré un tanking éhonté et contraint jusqu’en 2018-2019.Jason Collins fait son coming out
L’homosexualité masculine en NBA et dans le sport en général est encore un tabou. Si John Amaechi, ancien joueur d’Orlando et Utah notamment, a fait son coming out en 2007 quelques années après sa retraite, aucun athlète en activité n’en avait jamais fait de même. Jason Collins n’était pas une star de la ligue, mais il a tout de même brisé cette barrière avec courage. Le 6 mai 2013, il se livre dans Sports Illustrated, en espérant que cette révélation ne l’empêchera pas de décrocher un nouveau et, possiblement dernier contrat dans la ligue. Les Brooklyn Nets le recrutent et font ainsi de lui le premier joueur ouvertement gay en activité à participer à un match NBA. L’immense majorité des joueurs et des coaches se montre enthousiaste et salue la décision de Collins. Il n’y aura finalement que Mark Jackson, alors coach des Warriors, et le journaliste d’ESPN Chris Broussard pour “prier pour son salut” et ne pas valider la démarche. Depuis, plusieurs joueurs universitaires ont fait leur coming out aux Etats-Unis en expliquant que Jason Collins les avaient inspirés.L’embrouille Rockets-Clippers, "l’affaire du tunnel"
Ah cette soirée du MLK Day 2018… Les derniers matches entre les Rockets et les Clippers avaient déjà été tendus, notamment à cause des trades entre les deux équipes lors de l’intersaison précédente. Mais cette fois, le Staples Center a abrité un drama surfait mais incroyablement divertissant. Une fois le match terminé, les rumeurs les plus folles ont circulé. Une escouade de Rockets, menée par Chris Paul via un tunnel secret, aurait voulu conduire une expédition punitive dans le vestiaire des Clippers. Clint Capela aurait servi d’appât en tambourinant sur la porte principale, pendant que ses camarades pénétraient par ce passage secret pour lancer l’assaut. Les cibles : Blake Griffin et Austin Rivers. Les détournements les plus timbrés possibles ont suivi cet épisode et le fou rire de Shaquille O’Neal et Charles Barkley sur le plateau de TNT dans la foulée lorsqu’ils ont appris que la police de Los Angeles avait été appelée est l’un des plus contagieux de la décennie. Ce n’est que le lendemain que l’on a appris que le récit était UN PEU fantaisiste et qu’il y avait apparemment eu une simple altercation vite calmée entre les deux parties, sans le scénario hollywoodien précédemment évoqué. Dommage. Cette histoire symbolise quand même cette époque où la sauce peut monter autour d’une histoire en quelques tweets de gens normalement bien informés… https://twitter.com/KennyDucey/status/953159408724381696?The Decision
La décennie de basket écoulée n’aurait pas été la même sans « The Decision ». Les dix ans de basket ont débuté avec ce tournant – pour la carrière de LeBron James mais aussi pour le paysage NBA – et tout a découlé de ça ensuite. Le 8 juillet 2010, le prodige d’Akron a bouleversé les codes établis. Il a fait ce qui semblait interdit pour ses aînés, les Michael Jordan, Hakeem Olajuwon, Tim Duncan, Kobe Bryant, etc. Il a quitté sa franchise, les Cleveland Cavaliers, pour rejoindre le Miami Heat dans le but de s’associer avec deux autres All-Stars Dwyane Wade et Chris Bosh. Un plan préparé minutieusement entre les trois amis. Un choix vivement critiqué, justement par les anciens, avant même qu’ils aient foulé un parquet tous ensemble. Mais c’était ironiquement bien plus qu’une simple décision. C’était « The Decision », comme le nom du show télévisé au cours duquel James a annoncé, en direct, sa signature en Floride. Là encore, il a cassé les codes. Ceux de la communication. Une méthode qui a fortement déplu. Avec cette punchline, encore moquée depuis :« J’ai décidé d’exporter mes talents à South Beach. »
https://www.youtube.com/watch?v=RTeCc8jy7FI En l’espace d’un instant, LeBron est devenu l’ennemi public numéro un. Ses maillots ont été brûlés dans l’Ohio, où il était pourtant l’idole absolue. Sa cote de popularité a fortement chuté aux quatre coins du pays. Sur la forme, c’était sans doute la plus mauvaise décision de sa carrière. Mais sur le fond, ça s’est avéré payant. Le Heat a joué quatre finales de suite et il a décroché ses deux premières bagues. Le King était enfin roi. Avec le recul, on se rend compte à quel point son choix a influencé les années suivantes. Sans « The Decision », Kevin Durant n’aurait sans doute jamais osé rejoindre les Golden State Warriors en 2016 – un autre choix qui a fait grincer des dents et qui a façonné la hiérarchie du championnat. Les « super teams » existaient avant celle de Miami mais James les a popularisées. Surtout, il en a fait la formule du succès en NBA. Trois stars pour aller au bout. Jusqu’au jour où les Warriors en ont aligné quatre. C’est seulement à la fin de cette décennie, cette saison, que les associations de stars sont désormais limitées à deux. Mais pendant dix ans, on parlait de ‘Big Three’ partout dans la ligue. Et ça, c’est parti de cette décision du natif d’Akron.