Un visage complètement différent sans Kobe Bryant
Il y a tout de même quelque chose à creuser. Les Lakers n’ont pas montré le même visage sans leur superstar, laissée au repos, hier soir. Ils bien plus partagé et distribué la balle qu’à l’accoutumée. Sept joueurs de L.A. ont inscrit plus de dix points, ce qui n’était encore jamais arrivé cette saison. Les Lakers ont remporté cinq des sept matches au cours desquels au moins cinq joueurs ont dépassé la barre des dix points. Une preuve que l’équipe de Byron Scott est nettement moins prévisible et donc plus dangereuse lorsque la marque est bien répartie. Il n’y a rien de très scientifique, c’est juste logique. 27 des 46 paniers inscrits hier soir ont pour origine une passe décisive. Une statistique importante. En effet, les Lakers sont l’une des équipes qui cumulent le moins de caviars (20,3 en moyenne, dans le dernier tiers de la ligue) et effectuent le moins de passes. La gonfle gravite autour de Kobe Bryant lorsqu’il est présent sur le parquet et il a tendance à abuser des isolations et des shoots compliqués face à deux, trois, voire quatre défenseurs. [html][/html] Les bienfaits de ce surplus de passes et cette circulation de balle accrue se sont fait ressentir contre Golden State. Les Lakers ont converti 51,7% de leurs tentatives alors qu’ils ne shootent qu’à 43,8% en moyenne cette saison (ce qui les classe parmi les dix équipes les plus maladroites de la NBA). Ils ont même inscrit 11 paniers primés. La maladresse chronique s’explique en partie par l’énorme volume de tirs de Kobe Bryant. Son usage rate est de 35,8%, ce qui fait de lui le deuxième joueur le plus utilisé de la NBA – après Russell Westbrook – lorsqu’il est sur le parquet. Il tente sa chance à plus de 22 reprises en moyenne par rencontre mais son pourcentage de réussite plafonne à 37%.[superquote pos="d"]Les Lakers ont gagné 5 des 7 matches où au moins cinq joueurs dépassaient la barre des 10 points[/superquote]« Les Lakers ne jouent pas de la bonne manière. Kobe tire beaucoup trop. Ce n’est vraiment pas beau à voir », déclarait un scout avant la rencontre contre Golden State.Ce match face aux Warriors est un très léger échantillon de ce à quoi les Lakers peuvent ressembler lorsque le danger vient de partout en attaque. Carlos Boozer et Ed Davis ont enfin eu l’occasion de s’illustrer au poste bas. Wayne Ellington et Wesley Johnson ont été mis dans de bonnes dispositions. Jeremy Lin et Ronnie Price ont pu toucher la gonfle. Nick Young a fait du Nick Young. Mais il s’agit d’un match, d’un seul match. Il est impossible de juger une équipe sur une seule rencontre, d’autant plus que les Warriors étaient privés d’Andrew Bogut et sont peut-être fatigués par leur début de saison canon. D’ailleurs Kobe Bryant demeure – et de très, très loin – le meilleur joueur de l’effectif de Los Angeles. Il est cette icône capable de rentrer des tirs impossibles lorsque son équipe a besoin d’un panier. Il est cette superstar capable de faire la différence lorsque la défense se resserre. C’est tout le paradoxe. Bryant est l’antithèse des statistiques analytiques. Il est moins explosif que par le passé et attaque donc moins souvent le cercle, ce qui le force à shooter à mi-distance, une zone proscrite au sein de nombreuses franchises NBA. Ses tirs sont contestés. Il ralentit le jeu, un peu à la manière de Carmelo Anthony à New York. Mais il est capable de rentrer ces tirs venus d’ailleurs. C’est là tout le paradoxe. Les Lakers peuvent produire du bon basket même avec le « Black Mamba » sur le parquet. Encore faut-il accepter de faire circuler la balle.