Les Knicks ont touché le fond mais creusent encore

La gestion des New York Knicks continue d'être désastreuse, entre un propriétaire tourné vers le profit financier, un président ancré dans le passé et un franchise player qui manque de leadership.

Les Knicks ont touché le fond mais creusent encore

Carmelo Anthony a donc présenté ses excuses après avoir demandé à un fan énervé d'aller réclamer un remboursement à James Dolan. C'est tout à son honneur. Mais pourquoi diable "Melo" serait-il le seul membre de l'organisation la plus populaire de la côte Est à devoir s'excuser ? On a bien compris que l'ailier All-Star n'était peut-être pas de la trempe des franchise players capables de sublimer une équipe médiocre. Aussi doué soit le scoreur de Baltimore, jamais il ne parviendra à imiter LeBron James, son camarade de promo, en termes de leadership et de contagion de la performance. Cela dit, si les Knicks continuent d'être la risée de la NBA, cela vient de plus haut et on ne peut pas tout mettre sur le dos du pauvre "Melo".

On se surprend aujourd'hui à trouver le discours de Stephon Marbury extrêmement lucide alors qu'il émane d'un joueur qui se filmait en train de manger de la vaseline il y a encore 4 ou 5 ans. Selon l'ex-meneur new-yorkais, c'est le fait que James Dolan, le propriétaire, se serve des Knicks et du Madison Square Garden comme d'une machine à cash qui empêche l'institution de Big Apple de prospérer sportivement. Pas faux. Quiconque a été plusieurs fois au MSG ces dernières années peut confirmer que ce que Dolan appelle "l'expérience du Garden" n'est rien d'autre qu'une parodie de basket enrobée de paillettes et d'animations vouées à satisfaire les touristes qui se massent toute l'année du côté de Penn Station. Bien entendu, l'héritier aimerait que les Knicks soient plus performants sur le terrain pour pouvoir profiter des bénéfices encore réalisés l'année passée malgré les résultats déplorables. Avec une valeur estimée à 3 milliards de dollars, la franchise est ainsi la plus riche de NBA.

La diversion Jackson, le bouc émissaire Fisher

Pour ne plus avoir à gérer des critiques quotidiennes sur sa gestion sportive (car on a bien compris que pour du côté financier tout allait bien), Dolan a eu la bonne idée de faire appel à Phil Jackson, une personnalité séduisante et rassembleuse, mais que l'on ne pensait pas autant sur le déclin. Son goût pour la petite phrase au détriment de l'analyse et son entêtement à vouloir appliquer le triangle à une époque où le small ball est roi tend à prouver que le meilleur coach de tous les temps est un poil rétrograde, has been et surtout pas fait pour ce rôle de gestionnaire au sens très large qu'il n'avait jamais connu auparavant.

Depuis son retour dans le business, le Zen Master tâtonne comme un rookie. Je fais confiance à Derek Fisher, j'en fais plus ou moins ma marionnette en lui imposant un effectif de Pro B, puis le bouc émissaire la saison suivante pour qu'on ne remarque pas trop que je n'ai rien accompli de probant depuis deux ans. Entre-temps, ma seule vraie bonne décision, valider la sélection de Kristaps Porzingis avec le 4e pick de la Draft 2015, ne vient même pas de moi, qui ai publiquement révélé mes craintes de le voir devenir un nouveau Shawn Bradley... Voilà comment résumer la façon d'opérer de Phil Jackson, complètement arrêté, comme expliqué plus haut, sur l'idée que le triangle peut permettre à n'importe quelle équipe bien drivée de finir parmi les 8 premières d'une Conférence. Sauf que, ce n'est pas nouveau, le système perfectionné par Tex Winter est difficile à enseigner pour les coaches (Derek Fisher n'y est pas parvenu et Kurt Rambis n'a fait qu'empirer les choses), mais aussi long à apprendre et à maîtriser pour les joueurs. Beaucoup n'y arrivent pour ainsi dire jamais, bloqués par leur manque de culture tactique.

Ça manque de QI basket

Dans l'histoire, seules des équipes savamment outillées (en gros un supporting cast de qualité autour de stars au QI basket élevé comme Michael Jordan ou Kobe Bryant) sont parvenues à tirer profit de cette philosophie de jeu. On aime bien Carmelo Anthony, mais il ne semble pas avoir une lecture de jeu et même les aptitudes suffisantes pour rayonner comme ses aînés dans cette configuration. De plus, tout le monde a beau expliquer à Phil Jackson que José Calderon n'a pas ou plus les moyens d'être le meneur qu'il faut à une équipe qui joue le triangle, la seule piste sérieuse annoncée à ce poste chez les Knicks n'est autre que Ty Lawson, coupé par les Rockets et dont le nombre d'infractions routières en état d'ébriété est inférieur à celui de bons matches disputés depuis trois ans. Pas de quoi modifier radicalement le rendement de ce groupe, qui a pourtant réussi à carburer correctement lors de la première partie de saison.

Même avec les casseroles que l'on connait, Derek Fisher parvenait à tirer quelque chose de cette équipe. Rambis, après avoir annoncé qu'il visait les playoffs malgré le retard déjà important sur la 8e place, a subi les événements sans jamais parvenir à imposer une quelconque patte. Pour l'heure, l'équipe de Big Apple n'a pas de perspectives d'amélioration immédiate très importantes. Le fait de disposer d'un talent aussi électrisant que celui de Porzingis est intéressant, mais combien de temps faudra-t-il à Phil Jackson pour construire une vraie équipe autour du Letton et de Melo ? Et que faire dans le cas où l'opportunité de trader Carmelo Anthony et de chambouler le roster se présenterait ? Au vu de la tournure que prennent les choses à Manhattan, on ne devrait plus trop tarder à le savoir...

Le roster des New York Knicks

No Player Pos Ht Wt Age Exp College Salary
4 Arron Afflalo GF/SG 6' 5" 215 30 8 UCLA $8,000,000
17 Louis Amundson PF 6' 9" 225 33 9 UNLV $1,635,476
7 Carmelo Anthony F/SF 6' 8" 235 31 12 Syracuse $22,875,000
3 Jose Calderon PG 6' 3" 210 34 10 None $7,402,812
11 Cleanthony Early SF 6' 8" 220 24 1 Wichita State $845,059
32 Jimmer Fredette G 6' 2" 195 27 4 Brigham Young -
2 Langston Galloway G/PG 6' 2" 200 24 1 St. Joseph's $845,059
13 Jerian Grant G/SG 6' 4" 198 23 0 Notre Dame $1,572,360
8 Robin Lopez C 7' 0" 265 27 7 Stanford $12,650,000
9 Kyle O'Quinn FC/C 6' 10" 240 25 3 Norfolk State $3,750,000
6 Kristaps Porzingis FC/PF 7' 3" 233 20 0 None $4,131,720
1 Kevin Seraphin FC 6' 9" 278 26 5 None $2,814,000
42 Lance Thomas GF/SF 6' 8" 225 27 4 Duke $1,636,842
18 Sasha Vujacic SG 6' 7" 193 31 11 None $1,356,146
23 Derrick Williams F/PF 6' 8" 240 24 4 Arizona $4,000,000