Gagnants : San Antonio Spurs
Who else ? Après David Robinson (1987) et Tim Duncan (1997), les San Antonio Spurs ont pu mettre la main sur Victor Wembanyama. Si tout se passe comme prévu, la franchise texane aura donc récupéré un joueur générationnel à chaque fois qu’elle s’est retrouvée en position de drafter en première. Le natif du Chesnay a encore beaucoup de chemin à parcourir avant d’atteindre le niveau de jeu et l’impact des deux Hall Of Famers dont il est censé assurer la relève.
Mais il a l’air motivé et surtout prêt à relever le défi. Les Spurs ont pris de valeur et ont relancé l’enthousiasme autour de la franchise juste en récupérant le joueur le plus « hypé » depuis LeBron James. L’avenir est toujours incertain mais ce qui est certain c’est que l’avenir est excitant.
Gagnant : Victor Wembanyama
Il avait l’air soulagé quand les Houston Rockets ont hérité du quatrième choix. Il confiait aussi être particulièrement heureux quand les San Antonio Spurs ont récupéré le first pick. Victor Wembanyama l’a répété cette semaine lors de son passage dans le podcast de JJ Redick : s’il avait pu choisir sa franchise, il aurait choisi les éperons. Le voilà servi. Comme quoi, si, il y a bien des « mauvaises équipes », contrairement à ce qu’il annonçait par diplomatie plus tôt cette année.
Il débarque dans une organisation qui connaît bien les joueurs internationaux et notamment les Français. Une formation avec une culture, des bases solides, un coach emblématique et en plus un jeune noyau dur intéressant et complémentaire. Ça promet.
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Perdant : Cam Whitmore
Un temps annoncé dans le top-5, souvent placé dans le top-10, Cam Whitmore est finalement parti en 20e position. La différence de salaire entre un joueur pris en 5 et un autre pris en 20 est tout de même conséquente, même si c’est un détail souvent oublié. La cote du jeune ailier de Villanova a chuté lourdement au cours des derniers jours et, comme souvent dans ces cas-là, c’est sans doute son dossier médial qui a fait naître le doute au sein de plusieurs organisations.
Il aura sa chance aux Houston Rockets et c’est déjà un bon point pour lui. S’il explose, les nombreuses équipes qui ont laissé passer leur chance figureront un jour parmi les perdants de cette draft.
Gagnants : Houston Rockets
Du coup, les Houston Rockets ont potentiellement fait une très bonne affaire en mettant la main sur Cam Whitmore. C’est un éventuel steal. Le jeune homme est athlétique et capable de bien défendre et il a passé un an à Villanova, un programme réputé pour former des basketteurs de qualité (Jalen Brunson ou Mikal Bridges récemment). En plus d’Amen Thompson, sélectionné en cinquième, les dirigeants texans ont donc peut-être récupéré deux joueurs très prometteurs en une seule soirée.
Perdant : Rayan Rupert
Il était le dernier joueur assis dans la Green Room. Un moment forcément pas facile à vivre. Mais Rayan Rupert a finalement été appelé au second tour, en 43e, après avoir été drafté par les Portland Trail Blazers. Il n’est pas vraiment un « perdant » de la soirée mais il arrive au sein d’une organisation dont la direction est encore floue.
Rayan Rupert à Portland : autant de doutes que de promesses
Si les Blazers reconstruisent en transférant Damian Lillard, le jeune français aura peut-être une vraie opportunité de se montrer. Mais si l’équipe tient à rester compétitive, sa place dans la rotation paraît de suite moins évidente avec sans doute des longs passages en G-League. Les prochaines semaines – Summer League, camp d’entraînement et intersaison de Portland – seront déterminantes pour le début de sa carrière.
Perdant : Damian Lillard
Un transfert du troisième choix de la draft paraissait très peu probable. Un échange impliquant Damian Lillard semblait impossible. Mais la draft représentait tout de même une première occasion pour les Portland Trail Blazers de renforcer l’effectif. Ils ont récupéré Scoot Henderson, promis à un avenir brillant, mais ils n’ont pas attiré une superstar ou un joueur de rotation.
Un trade aura peut-être lieu plus tard. Mais pour l’instant, rien ne bouge. Et si ça venait à en rester là, le meneur All-Star serait mis face à un dilemme : continuer avec la franchise de l’Oregon quitte à embrasser un rôle de mentor pour Henderson dans le futur ou demander son départ.
Gagnants : Portland Trail Blazers
Quelle que soit la route prise par l’organisation, les Portland Trail Blazers sont ressortis vainqueurs à partir du moment où les Charlotte Hornets ont choisi Brandon Miller. Parce que Scoot Henderson a plus des airs de prospects – mentalement, physiquement – capable de mener un jour une franchise. Si jamais l’équipe veut se reconstruire, elle pourra le faire plus facilement autour du meneur.
Et c’st exactement pour les mêmes raisons que le jeune homme dispose aujourd’hui d’une valeur marchande supérieure à celle de Miller. Autrement dit, si les Blazers veulent le transférer, ils proposeront un atout susceptible d’intéresser bien plus de monde que s’ils avaient drafté l’ailier passé par Alabama.
Perdants : Charlotte Hornets
En général, quand TOUT LE MONDE (même la mascotte de la franchise) boude un choix, c'est que c'est mauvais signe. Brandon Miller peut devenir un très bon basketteur, peut-être un futur All-Star et le « fit » est plus évident avec LaMelo Ball que s’ils avaient choisi Scoot Henderson par exemple. Sauf que, généralement, à ce stade de la draft, il vaut mieux miser sur le talent que sur la complémentarité, ce qui peut expliquer pourquoi les Detroit Pistons ont pioché coup sur coup Killian Hayes, Cade Cunningham puis Jaden Ivey.
Brandon Miller : la surprise des Hornets sera-t-elle à la hauteur du pari ?
Les Charlotte Hornets ont peut-être considéré qu’il n’y avait pas tant d’écart entre Miller et Henderson et, dans ce cas-là, opter pour le meilleur complément de la base déjà en place a du sens. Le tandem avec Melo devrait fonctionner. Ils ne sont donc pas vraiment perdants. Mais leur nouveau rookie a déjà un passif un peu inquiétant – impliqué dans une histoire de meurtre par exemple – et c’est surtout étrange que Michael Jordan ait eu le dernier mot au moment de prendre la décision alors qu’il va vendre la majorité de ses parts dans la franchise. Surtout qu’il n'est pas réputé pour dénicher des talents.
Gagnants : Dallas Mavericks
Ils sont arrivés à la draft avec le dixième choix, ils sont repartis en bazardant le contrat de Davis Bertans et en récupérant Richaun Holmes en plus du jeune Dereck Lively. Holmes ne paye pas de mine mais il est exactement le joueur dont les Dallas Mavericks ont besoin : un pivot qui peut protéger le cercle et former un bon tandem sur pick-and-roll avec Luka Doncic et/ou Kyrie Irving. En plus, son salaire est moins élevé que Bertans et son contrat plus court.
Perdant : La NCAA
Seuls deux des sept premiers joueurs draftés ont joué à la fac. Avec l’éclosion du G-League Ignite, de la ligue Overtime, du championnat australien et de l’attention toute particulière portée aux ligues européennes… la NCAA séduit moins. Les instances universitaires ont raté le coche en gardant leur mentalité conservatrice (pour ne pas dire esclavagiste) et en refusant pendant bien trop longtemps aux athlètes le droit de faire fructifier leur image.
Elle est enfin revenue sur cette règle mais c’est presque trop tard. Les meilleurs prospects viennent d’ailleurs. Et plus globalement d’Europe, où ils sont mieux formés, initiés plus vite au monde professionnel, etc. Une révolution s’impose dans l’univers basket aux Etats-Unis.
Perdants : Les trades majeurs
Comme d’habitude, beaucoup de bruit, peu d’activité. Et même encore moins que l’an passé en réalité. Les franchises ne veulent plus lancer les grandes manœuvres avant la Free Agency et ça se comprend. C’est pourquoi plusieurs dirigeants réclament d’ailleurs une ouverture du marché avant même la draft.
Perdants : Ceux qui se sont levés en pleine nuit pour regarder la draft
Ça va de pair avec le manque d’activité. Au final, il n’y avait pas grand-chose d’excitant à se mettre sous la dent et peu de surprise. Mais c’était tout de même une nuit historique pour le basket français !
Gagnant : La France !
Quatre joueurs draftés, un premier pick historique, deux prospects dans le top-10… la France, une terre de basket messieurs et mesdames.