Cooper Flagg n'est pas Victor Wembanyama. Personne n'est Victor Wembanyama. Mais l'Américain est tout de même un joueur au talent suffisamment incroyable pour donner envie à pas mal d'équipes de gentiment se saborder la saison prochaine. En tout cas, de ce que l'on a vu de lui, sauf accident, il y aura consensus sur le fait qu'il sera n°1 de la Draft 2025 et les capacités pour être un visage important de la ligue à l'avenir.
Les équipes dont on suppose qu'elles vont tanker
Les Detroit Pistons
Un record de défaites consécutives, pas énormément de perspectives à court terme pour améliorer significativement l'effectif, un franchise player doué mais dont on ne sait pas vraiment s'il a l'étoffe du statut... Tout est réuni pour une nouvelle saison dans le bas du tableau, ce qui ne veut pas dire qu'il ne peut pas y avoir progression et signaux encourageants. Comme il y a le bon et le mauvais chasseur, il y a le bon et le mauvais tanking...
Les Washington Wizards
Pas de mystère ici non plus. Si déjà avec Kyle Kuzma et Jordan Poole en leaders d'escouade les Wizards ont trouvé le moyen de finir aussi bas, il faudra s'attendre à quelque chose d'encore plus spectaculaire si l'un d'eux (ou les deux) venait à être tradé. On serait très surpris de les voir sortir de la fange, même avec toute l'estime que l'on a pour le talent de Bilal Coulibaly.
Et puis, avoir un mec qui s'appelle Flagg quand on a la ville étendard des Etats-Unis, ce serait quand même cool sur le plan marketing, non ?
Les Toronto Raptors
Pascal Siakam et OG Anunoby ne sont plus là. Scottie Barnes est bon, mais sans doute pas assez pour porter à lui seul une équipe en playoffs. On ne peut pas exclure que les Raptors tentent quelque chose pour finir dans le top 10, mais leur fin de saison avec une palanquée de défaites semble quand même être un bel indice pour la suite des opérations.
Les Portland Trail Blazers
Chauncey Billups devrait être reconduit sur le banc des Blazers, qui n'ont pas progressé pour un sou depuis qu'il est là. Si ça ce n'est pas un signe que le tanking va se poursuivre de plus belle... Scoot Henderson, Shaedon Sharpe, Deandre Ayton and co, c'est plein de promesses, mais absolument pas prêt à se bagarrer pour ne serait-ce qu'une place au play-in. Clairement, Joe Cronin aimerait tourner la page Damian Lillard avec un nouveau talent transcendant, si possible un ailier polyvalent avec le même nom de famille qu'un personnage de Big Bang Theory.
Le Utah Jazz
Le Jazz a fait une saison un peu fadasse, mais a le mérite d'avoir un peu plus développé ses jeunes que d'autres franchises. On a bien aimé ce qu'a montré Keyonte George, Walker Kessler continue d'apprendre les rouages du métier et Taylor Hendricks a du potentiel. Tant qu'il y a Lauri Markkanen et John Collins, Utah peut théoriquement naviguer un poil au-dessus de la zone de médiocrité totale. Mais avec Danny Ainge à la tête de la franchise, rien ne dit que l'heure ne sera pas aux soldes durant l'intersaison, pour récupérer des assets et préparer un possible 1st pick. Et comme le disait si bien Antoine récemment, si Cooper Flagg est "le Michael Jordan des Gordon Hayward", il y a des chances qu'il se sent bien à Salt Lake City si le Jazz décroche le gros lot.
Les équipes qui devraient tanker même si elles n'y pensent pas encore
Les Charlotte Hornets
Avec LaMelo Ball, Brandon Miller et les quelques vétérans récupérés en cours de saison, les Hornets pourraient être tentés de davantage viser la 10e place que la 15e. Ball et Miller sont doués, mais le premier est fragile physiquement et le deuxième a fait une belle saison rookie, mais pas au point où l'on peut se dire qu'il va guider une équipe en playoffs sur son seul talent à court terme.
Les San Antonio Spurs
Vouloir aller trop vite et chercher à être une équipe de playoffs ou de play-in trop vite en tradant pour une star en voulant surfer sur la vague Wembanyama n'est sans doute pas une bonne idée. Continuer de développer le jeune noyau autour du Français et attendre sagement dans le bas du tableau en ayant de vraies chances de décrocher le 1st pick, en revanche... Cela demande une certaine patience que les fans des Spurs n'auront peut-être pas, mais s'il y a une infime possibilité de pouvoir associer Victor Wembanyama, le plus gros talent du basket mondial, et Cooper Flagg, le plus gros talent américain du moment, ça se tente, non ?
Les Chicago Bulls
Bon, ça y est, on peut passer à autre chose ? L'association de DeMar DeRozan, Zach LaVine et Nikola Vucevic n'a pas fonctionné et il est temps d'adopter une autre approche pour Karnisovas et le front office des Bulls. C'est sympathique de disputer le play-in tous les ans, ou même peut-être un tour de playoffs, mais ça ne mène pas à grand chose. Chicago a besoin de se reconstruire autour d'un jeune joueur marquant qu'ils n'ont pas su trouver jusque-là. Plutôt que de tourner autour du pot, quitte à brader les stars susnommées, il faut faire exploser cet effectif, probablement changer de coach et tenter d'être dans la discussion pour Cooper Flagg.
Les Atlanta Hawks
On l'a compris, la paire Trae Young-Dejounte Murray ne fonctionne pas. Ou en tout cas pas suffisamment pour faire mieux qu'un match de play-in. Les deux joueurs ont une bonne cote sur le marché et, si les Hawks en viennent à la conclusion que Young n'est pas le joueur qu'ils veulent pour représenter la franchise, le moment est venu d'en retirer un package conséquent. Quoi que l'on pense de lui, le meneur All-Star garantit une forme de compétitivité à son équipe par sa simple présence et le transférer est le seul moyen de repartir vraiment de zéro. Atlanta peut aussi décider que se séparer de Murray est suffisant pour rebâtir autour de Young, ce dont on n'est pas persuadés...
Les Brooklyn Nets
C'était franchement morose, cette saison des Nets. Mikal Bridges n'est pas le possible n°1 que l'on avait entrevu en fin de saison dernière et le reste du groupe - si on met de côté le cas particulier de Ben Simmons - manque méchamment de talent pour avancer avec confiance vers l'avenir. Le souci, c'est que les Nets n'ont même pas le loisir de tanker de manière décomplexée, puisque leur 1er tour 2025 appartient aux Rockets... Avant de pouvoir adopter pleinement cette stratégie de la lose, il faudra réussir un trade pour récupérer au moins un 1er tour intéressant, histoire d'avoir une petite chance de drafter Cooper Flagg. Bon courage à Sean Marks...
Les Sacramento Kings
Pour une fanbase aussi fidèle et dévouée que celle des Kings, avec des gens qui ont patienté presque 20 piges pour revoir leur équipe disputer une série de playoffs, ce serait une stratégie cruelle, puisqu'elle impliquerait de se séparer de De'Aaron Fox et/ou de Domantas Sabonis, ou de tabler sur des blessures diplomatiques ou non, de leurs deux stars. Mais en ratant les playoffs cette année lors que les Pelicans ont joué sans Zion, les Kings ont montré qu'il leur manquait de la qualité pour être incontournables à l'étage du dessus. On va surveiller de près ce que Monte McNair va faire dans les prochains mois, même si la probabilité est plutôt au "run it back", en s'appuyant sur la belle saison 2022-2023 et sur les points positifs de celle-ci.
Le Miami Heat
Sous peine de recevoir une lettre pleine d'anthrax émise par Théo, on est quand même obligé de se demander si le Heat ne devrait pas amorcer sa reconstruction maintenant. La probabilité que Pat Riley opère de cette manière est proche de zéro, mais Erik Spoelstra a déjà coaché un projet intermédiaire à Miami avant que le Big Three ne débarque. Là, cela impliquerait quelques blessures diplomatiques, avec un Butler et/ou un Bam mis au placard pour se soigner et un petit lifting sur les role players pour s'assurer qu'il n'y ait pas un nombre trop important de victoires. Si on considère que Miami ne peut pas aller plus haut qu'en 2023, alors peut-être faudra-t-il commencer à envisager cette option.
Note de Théo : "Si vous prononcez encore ce mot blasphématoire, je sors la boîte à gifles. Rendez moi Struss et Gabe Vincent et on sort Boston".