Chaque départ de LeBron James des Cavs a coïncidé, que ce soit en 2010 ou 2018, à une traversée de l'ombre dans l'Ohio. La première fois, rien n'était prévu. Le King a surpris son monde en se taillant direction Miami. Les dirigeants ont alors plus passé leur temps à savoir comment piquer l'idole déchue qu'à s'occuper de la reconstruction.
Huit ans après, tout a été plus simple puisque le départ de LeBron n'a été un mystère pour personne, surtout après le titre acquis en 2016. La prophétie était réalisée et il a pu partir en paix. Mais depuis trois ans, les résultats ne sont franchement pas dingues.
Il y a bien eu cette légère embellie en début de saison dernière quand la franchise avait un bilan de 50% après 20 rencontres. Mais avant et après... En revanche cette fois-ci, la direction, notamment le très actif GM Koby Altman, a tenté des choses. S'il y a eu le flop Andre Drummond, Altman a récupéré un trio de jeunes intéressant, Garland-Okoro-Sexton, via la Draft.
Le troisième cité, s'il ne fait pas l'unanimité dans le vestiaire, a confirmé qu'il était un vrai joueur. S'il part, les Cavs récupéreront quelque chose de sympa. Le cas contraire, on tentera de lui expliquer que le basket se joue à 5. Si la deuxième option fonctionne, ce trio-là a de quoi faire saliver. Cette saison sera importante pour apercevoir le véritable potentiel des trois lascards qui n'ont, rappelons-le, que 21, 20 et 22 piges.
La vraie interrogation ? Le duo Mobley-Allen
Alors comment bien les entourer pour maximiser leur potentiel ? C'était la question en interne. Il faut trouver la bonne équation, le bon équilibre. On l'a dit, Koby Altman n'est pas du genre à attendre que ça se passe. Et c'est tout à son honneur. Il tente, et forcément il y aura du déchet. Alors cet été, il n'a pas laissé passer quelques opportunités.
Tout d'abord, la Draft. Avec le troisième choix, la franchise a jeté son dévolu sur le talentueux pivot, Evan Mobley. Preuve qu'il mise énormément sur ses jeunes des postes extérieurs. À ses yeux, Jalen Suggs, ce n'est pas mieux qu'Isaac Okora. Le temps nous dira s'il avait raison.
Donc on a Mobley. Mais on a aussi Jarrett Allen, prolongé pour 100M sur quatre ans . Pour le coup, ce dernier a confirmé qu'il avait le potentiel pour être l'un des meilleurs pivots NBA. La cohabitation entre les deux est loin d'être évidente. C'est très clairement le gros point d'interrogation de cette intersaison. Comment les faire jouer ? Ensemble ? En rotation ? On a bien du mal à voir comment ça peut fonctionner. C’est concrètement un gros pari.
Rubio et Markkanen, deux belles pioches pour les Cavs
En revanche, les deux autres acquisitions de l'été sont plutôt intéressantes. D'eux-mêmes, on a du mal à croire que des free agents soient attirés par Cleveland. Il faut donc se creuser les méninges sur les trades. Première prise, le dénommé Ricky Rubio. L'Espagnol, rayonnant avec sa sélection aux JO, va être ce chef d'orchestre qu'il manque tant à cette jeune escouade. De quoi laisser Sexton (s'il reste), ou Garland s'occuper du scoring. Mais aussi servir Mobley et Allen dans les airs.
Enfin, les Cavs sont tombés d'accord avec Chicago pour attirer Lauri Markkanen. L'intérieur finlandais reste sur deux années compliquées aux Bulls. Son talent est certain. Le contexte d'un petit marché lui servira peut-être de déclic. Pour le coup, sa complémentarité avec Mobley et Allen saute aux yeux, lui qui reste très souvent au large.
Sans dire que les Cavaliers vont truster le top 4, on peut être très agréablement surpris par cette équipe. Avec pourquoi pas, une lutte pour les playoffs. Et ce serait déjà une belle victoire.