Le costume d’outsiders sied parfaitement aux Bleus. Brillants sous la pression, ils ont réalisé un nouvel exploit en battant l’Allemagne, championne du monde en titre, en demi-finale des Jeux Olympiques de Paris 2024 ce jeudi. L’équipe de France s’est dépassée pour arracher une place en finale, face à un adversaire qui l’avait écrasée en phase de groupes.
Les hommes de Vincent Collet sont désormais assurés de récupérer au moins leur médaille d’argent, décrochée à Tokyo en 2021. Ils auront une chance de défier tous les pronostics samedi, en affrontant les États-Unis ou la Serbie, qui s’affronteront à 21 h, pour la médaille d’or.
« C’est notre cœur qui a fait la différence », a lancé Evan Fournier, après la rencontre, au micro de France TV. « On a eu une campagne compliquée, on se cherchait et on a eu du mal à trouver. Il s’est passé quelque chose qui a fait que les choses ont changé chez nous. »
Une défense de fer, pour faire la différence
Submergée par l’attaque allemande dans les dix premières minutes (18-25), la France est partie du mauvais pied. Elle s’est brillamment ressaisie, reprenant le contrôle grâce à une défense de fer au deuxième quart-temps, la même période où elle s’était effondrée une semaine plus tôt. Un contraste saisissant, porteur d’espoir.
En onze minutes, les Bleus avaient encaissé 28 points, un rythme insoutenable pour espérer l’emporter en FIBA. Mais dans les neuf minutes suivantes, ils n’ont concédé que 5 points. Les Allemands ont manqué 8 de leurs 10 tirs et commis 6 pertes de balle sur ce laps de temps. Résultat : égalité à la mi-temps (33-33) et avantage pris dès le retour des vestiaires, pour la première fois de la rencontre.
« Il nous fallait le temps de digérer un petit peu, de redescendre du match contre le Canada », a expliqué Isaïa Cordinier, qui a tenu la France à flot dans le premier quart-temps avec ses 9 points. « [Les Allemands] sont venus avec la même intensité, ils croyaient qu’ils pouvaient encore nous marcher dessus. Mais dès qu’on s’est mis en route, quand les gars du banc ont apporté une énergie folle en défense, ça a ramené tout le monde sur le droit chemin. »
La deuxième moitié de la rencontre, entre deux collectifs au couteau entre les dents, a été âprement disputée. La défense française, illustrée les contres sensationnels de Victor Wembanyama et Nicolas Batum, a tenu le choc. Mais les Allemands, piqués dans leur orgueil, sont parvenus à repasser en tête au milieu du troisième quart-temps et à revenir à deux points à moins d’une minute de la fin après un incroyable trois points de Franz Wagner.
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Tout s’est ainsi joué sur la ligne des lancers francs, pendant 40 secondes longues et irrespirables. Le lancer manqué par Victor Wembanyama a encore ajouté à la tension. Mais celui qu’il a réussi a donné juste assez d’air à la France pour garder la main sur le match et faire faute sur Dennis Schröder qui, lui aussi, a manqué l’un de ses tirs. C’est à Isaïa Cordinier, par ses deux lancers réussis, qu’est revenue la tâche de clore les festivités.
France-Allemagne : ce qu’on a aimé et ce qu’on n’a pas aimé
Guerschon Yabusele MVP, Isaïa Cordinier phénoménal
Avec le même cinq majeur que contre le Canada, les Bleus ont confirmé la direction prise en quarts de finale. Ils ont misé sur leur défense, véritable fer de lance de cette équipe. « Vincent Collet le dit depuis des semaines. Il fallait seulement que nous, les joueurs, le fassions », a plaqué Nicolas Batum, interrogé par France TV sur le tournant pris par le groupe.
La France a suivi l’exemple de Victor Wembanyama : maladroit en attaque (11 points à 4/17 aux tirs, dont 1/8 à trois points, 4 passes décisives, 3 ballons perdus), mais décisif en défense. Malgré une adresse catastrophique derrière la ligne à trois points (6/27), surtout en première mi-temps (1/11), elle a ainsi pris l’ascendant sur son adversaire.
Dennis Schröder a inscrit 18 points, mais avec une efficacité bien inférieure à ses standards (6/18 aux tirs, 3/11 à trois points). Franz Wagner, meilleur marqueur de la Mannschaft depuis le début du tournoi, a été limité à 10 points. La raquette a été verrouillée. Rien n’a été laissé au hasard. Malgré quelques moments d’oubli, la discipline et l’intensité des Bleus ont fait vaciller les champions du monde.
En attaque, ils ont justement su tirer parti de ces efforts défensifs. L’avantage s’est creusé en contre-attaque (11-3) et sur les pertes de balle allemandes. Ils ont parfaitement exploité ces erreurs, marquant 20 points sur 15 balles perdues.
Acclamé par des chants « MVP », Guerschon Yabusele a été l’homme du match avec ses 17 points (7/11 aux tirs) et 7 rebonds. Son intensité et sa régularité ont été décisives pour les Bleus. Isaïa Cordinier a également brillé, séduisant avec ses 16 points (6/13) et 7 rebonds. « Guerschon leur a cassé la gueule. Isaïa aussi », a plus simplement résumé Fournier. Comme à leur habitude, Mathias Lessort et Nicolas Batum se sont également révélés essentiels.
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Les mots forts d'Evan Fournier après la victoire des Bleus en demi-finale du tournoi olympique de basket 🏀
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L'émotion visible de Victor Wembanyama à la fin de la rencontre témoignent de l’envergure de l’exploit des Français, que la plupart des observateurs les voyaient s’arrêter en quarts de finale. Samedi, ils joueront pour l’or contre les États-Unis ou la Serbie. Une opportunité inespérée dans cette compétition. « On sera prêt. On va tout donner jusqu’à notre dernier souffle », a annoncé Cordinier.
En fiba avoir un plot en attaque avec les mains carrées c’est trop compliqué
Victor est plus impactant en défense et en attaque que Rudy. Il est aussi bien plus mobile sur les switch’s.
Vu les intérieurs de la France je pense que Gobert doit jouer 5 min maxi ou pas.
On a encore d'énormes marges de progression, mais ça joue bien, avec énergie et vu l'autre demie finale, y'a moyen de faire un truc...
On peut rêver de médaille d'or en fait... j'aurai jamais cru ecrire ca...
Depuis le début il parle d'une défense de fer. Il pensait l'axer autour du duo Gobert / Wemby (ce qui peut se comprendre) mais finalement il trouve un defense incroyablement forte en sortant le grand défenseur qu'est Gobert...
On a de quoi mettre en péril tout le monde
juste Victor qui n'y arrive pas... se lache pas..c'est frustrant quand meme
mais ON EST EN FINALE !!
Je trouve qu'il manque d'agressivité en attaque. Loin d'être dominant.
Tout le contraire en défense où il est effrayant dans la dissuasion au delà des stats (blocks, steaks et ballons deviés)
La France est objectivement bien meilleure en attaque ET en défense sans lui.
Un coup de chance/génie cette blessure 😅
En défense, toute l'équipe se depouille autrement depuis 2 matchs. Il suffit de voir l'implication de Fournier par exemple.
Les choix de Collet payent finalement. Bravo à lui.
Mais bon c'est bien d'avoir un souffre-douleur.
Ceci étant je suis d'accord que contre l'Allemagne, où nos switch ne fonctionnaient de toute façon pas pour tenir Schroeder au début, le fait d'avoir les deux tours Gobert et Wemby nous a permis de virer en tête à ce moment là du match, car il nous fallait surtout des aides défensives pour contenir les drives. Et a ce jeu là oui, Gobert et Wemby sont deux des meilleurs au monde.