Qu'importe ce que pensent les gens dans le débat autour du GOAT. Bill Russell , qui aurait dû fêter ses 90 ans aujourd'hui, a quitté ce monde il y a deux ans en sachant qu'il siégera encore longtemps sur le trône du nombre de titres remportés (11) en NBA. Ce que l'on ne sait pas forcément de lui en tant que joueur, c'est que le pivot des Boston Celtics était certes un athlète hors du commun et un basketteur dominant mais aussi... un maître en psychologie.
Bien avant les "mind games" que Michael Jordan et d'autres ont déployé sur le terrain pour dérouter leurs adversaires, Bill Russell avait déjà théorisé l'art de déstabiliser un opposant en dehors du strict cadre du jeu. Il en avait tiré quatre lois qui, 56 ans après, sont toujours applicables.
Voici ce qu'il avait écrit en 1965 dans un article paru dans Sports Illustrated.
Bill Russell était un monstre athlétique, peut-être plus encore que LeBron
Première loi : "Tu dois pousser l'adversaire à faire ce que tu as envie qu'il fasse. Tu dois le pousser à réfléchir. S'il réfléchit au lieu de faire, il est à toi. Il n'y a pas de temps pour réfléchir au basket. Tu ne peux pas te dire : 'Ceci vient d'arriver, voilà ce que je dois faire ensuite'. Le temps qu'il revienne de cette fenêtre de réflexion, il est déjà trop tard".
Deuxième loi : "Il faut avoir l'instinct du tueur. Si tu ne l'as pas, oublie le basket et lance toi en psychologie ou ailleurs. Si parfois tu te demandes si tu as cet instinct, c'est que tu ne l'as pas. Pas de chatons ici, s'il vous plait.
Ma définition de l'instinct du tueur, c'est la capacité à repérer et exploiter une faiblesse chez l'adversaire.
Troisième loi : "Sois aimable, mais ne cajole personne. Il faut être sympathique, mais lorsque le reste échoue, un coup de coude dans la bouche est envisageable. C'est la psychologie de dernier ressort".
Quatrième loi : "Souviens-toi que le basket est un jeu d'habitudes. En devenant bon, tu développes certaines d'entre elles. Si tu parviens à faire dévier un joueur de ses habitudes en le faisant psychoter, il est à ta merci".
Le conseil a beau dater d'une époque où Michael Jordan n'était qu'un bambin, il vient d'un homme qui est à la fois entré comme joueur et comme coach au Hall of Fame et était respecté par absolument tous ceux qui l'ont suivi dans la grande histoire de la NBA. Il suffit de lire les hommages rendus par de nombreuses légendes du jeu après son décès.