10. Finales NBA 1995
Houston Rockets - Orlando Magic : 4-0
Beaucoup de hype et finalement peu de suspense. Ainsi pourraient se résumer les finales NBA 1995. Elles opposaient pourtant deux des meilleurs pivots – et joueurs – de tous les temps. Un affrontement direct entre Shaquille O’Neal, superstar montante de la ligue et du Orlando Magic, et Hakeem Olajuwon, champion en titre avec ses Houston Rockets et nouvelle référence suite au départ à la retraite de Michael Jordan. Présenté comme ça, ça donne envie. Les journalistes comparaient même le duel à celui entre Bill Russell et Wilt Chamberlain dans les années 60.
Sauf qu’au final, les deux joueurs n’étaient pas au même stade de leur carrière. Olajuwon et les Rockets ont dominé le Shaq et le Magic. En quatre manches sèches. Un coup de balais, allez oust. Un leçon pour le jeune O’Neal, qui marqué moins de points que son glorieux adversaire direct lors de chacun des quatre rencontres.
Le plus beau, ce n’est peut-être pas simplement les finales en elles-mêmes mais plutôt le parcours des Rockets cette saison. Houston est devenu la première équipe championne sans avoir eu l’avantage du terrain lors de chacun des quatre rounds. En effet, les joueurs texans sont arrivés en playoffs en se montrant irrégulier et en tant que sixième tête de série à l’Ouest. Ils ont d’abord sorti le Jazz, vainqueur de 60 matches cette saison-là. Puis les Suns (59 victoires) et les Spurs (62) avant de vaincre le Magic (57). Un run incroyable et héroïque qui inspirera cette citation célèbre du coach Rudy Tomjanovich : « ne sous-estimez jamais le cœur d’un champion. »
Les Rockets ont aussi été « clutch » en finales. Surtout lors du Game 1, peut-être celui qui vaut le plus le coup d’œil sur cette série. Le Magic menait 110-107 à quelques secondes de la fin. Sauf que Nick Anderson, envoyé volontairement sur la ligne, a raté quatre lancers de suite avant que Kenny Smith arrache la prolongation avec un tir primé mémorable.
Orlando ne s’est pas relevé de cette défaite en ouverture. Le simple fait d’être là représentant déjà un sacré exploit. La franchise floridienne entrait seulement dans sa sixième saison avant de se propulser tout en haut de la hiérarchie NBA. La troisième avec Shaquille O’Neal. Des premières finales pour une équipe du Magic drivée par Shaq et Penny Hardaway, seuls vainqueurs des Bulls de Jordan (revenu hâtivement de sa retraite) dans les année 90. Un duo dominateur et ultra prometteur censé revenir rapidement au sommet. Et pourtant, O’Neal est parti aux Lakers un an après et Orlando n’est pas retourné en finales avant 2009.