La Free Agency approche et ça bouillonne déjà au sein des franchises. Les rumeurs concernant l’avenir de plusieurs stars se multiplient. Mais avant le début des hostilités et le coup d’envoi officiel de l’intersaison, il y a évidemment la draft, prévue jeudi. Et pour faire monter la sauce, rien de mieux que d’extrapoler sur les éventuels échanges qui pourraient avoir lieu ce soir-là. Ça donne encore plus de piquant à un événement majeur de la saison NBA.
Sauf que la plupart des équipes préfèrent désormais attendre le mois de juillet pour effectuer les grandes manœuvres. Elles n’ont pas toujours un intérêt à se découvrir trop vite ou à tenter un coup avant même d’avoir pu jauger le marché des agents libres. C’est d’ailleurs aussi l’une des raisons pour lesquelles certaines organisations poussent pour que la Free Agency ouvre avant la draft.
Adebayo, Paul George, Wembanyama : le point sur les rumeurs
Il y a tout de même eu une petite dizaine de transferts l’an passé. Mais quasiment tous mineurs. Et pourtant, c’est reparti cette saison avec des bruits de couloir qui concernent Damian Lillard, Zion Williamson et d’autres basketteurs majeurs de cette ligue. Pourtant, les chances de les voir changer d’équipe jeudi sont très faibles. Nous avons donc essayé de trouver dix joueurs susceptibles d’être échangés le soir de la draft.
PS : Pour la petite histoire, cinq (même six en comptant Kevin Huerter dans les mentions) des dix joueurs présentés dans le même article l'an dernier ont fini par être échangés dans les jours/semaines/mois qui ont suivis.
Tim Hardaway Jr (Dallas Mavericks)
Les Dallas Mavericks ont déjà anticipé en partie l’intersaison en récupérant Kyrie Irving en février dernier, même si le meneur All-Star se retrouve lui-même sur le marché cet été. Pour l’instant, seule la franchise texane serait réellement prête à lui offrir le contrat juteux qu’il réclame. L’organisation veut miser sur le duo qu’il forme avec Luka Doncic en essayant d’entourer du mieux possible les deux pistoleros.
Dans l’idée, le profil de Tim Hardaway Jr colle plutôt bien puisque c’est un joueur capable d’évoluer sans le ballon, de mettre des trois-points (38% derrière l’arc l’an passé) et de défendre. En théorie en tout cas. Mais c’est aussi l’un des très rares éléments du roster qui dispose d’une (petite) valeur marchande.
Le but pour les Mavericks est de trouver soit a) un joueur qui « fit » encore mieux, b) un joueur similaire mais que l’équipe apprécie plus ou estime plus qualifié pour le poste, c) deux joueurs de rotation utile en l’échange, d) et le plus probable : des seconds tours et autres contrats courts et/ou faibles afin de dégager de la masse salariale dans l’espoir de trouver les trois options mentionnées ci-dessus sur le marché en juillet.
Là où ça pourrait coincer, c’est au niveau de la perception qu’ont les autres équipes de THJ. Pas sûr qu’elles voient en lui un joueur d’impact susceptible de vraiment renforcer leur rotation au-delà de leur huitième spot.
Autre piste avec un poste/contrat du même ordre : Evan Fournier, bien sûr. Le Français est toujours coincé aux New York Knicks. Pour le coup, il peut faire plus que Tim Hardaway Jr sur un terrain. Malik Beasley, dont la saison prochaine n’est pas garantie aux Los Angeles Lakers, peut aussi intéresser les franchises à la recherche d’un arrière/ailier.
Ben Simmons (Brooklyn Nets)
C’est facile d’oublier Ben Simmons. Il sort d’une saison blanche en 2021-2022 et d’une saison fantomatique – pour ne pas répéter blanche – en 2022-2023. Il existe des doutes sur son état de santé physique et mentale, sur ses motivations et du coup sur sa capacité à retrouver un jour un niveau All-Star. Ce n’est pas dit que les Brooklyn Nets comptent vraiment sur lui. Il aurait d’ailleurs peut-être bien besoin d’un nouveau départ.
Justement, il peut bien y avoir une équipe intéressée à l’idée de tenter le coup, non ? Peut-être même une équipe en semi-reconstruction, du genre pas complètement de zéro, qui accepte de prendre en charge son contrat en négociant un tour de draft de la part de la franchise new-yorkaise, tout en refourguant un joueur de qualité qui ne colle plus aux besoin de l’équipe en question.
Pistes : Toronto ? Chicago ? Utah ?
Robert Covington (Los Angeles Clippers)
Les Los Angeles Clippers ont accumulé tous les « 3 and D » de la terre et ils les ont réunis dans la même équipe. Du coup, il n’y a pas de place pour tout le monde. Mais ce n’est pas parce que Robert Covington ne joue plus qu’il est devenu inutile. Le vétéran peut encore apporter de la défense et du tir extérieur, du 3 et de la D quoi, au sein d’une autre équipe. Les Californiens vont de toute façon devoir dégraisser l’effectif et la draft est le moment propice pour ça.
Grayson Allen (Milwaukee Bucks)
La toute dernière possession de la saison des Milwaukee Bucks a été confiée à Grayson Allen et ce sera peut-être aussi sa dernière possession avec la franchise du Wisconsin. La marche était un peu trop haute pour l’ancienne star de l’université de Duke. Il lui manque encore quelque chose pour vraiment briller au sein d’un candidat au titre. Et pourtant, il a des qualités de basketteur qui sont évidentes. Son contrat est abordable et expirant… c’est peut-être une option des Bucks afin de renforcer l’effectif.
Zach LaVine (Chicago Bulls)
Il fallait bien glisser un premier All-Star dans le lot. Les transferts impliquant certains des meilleurs joueurs de la ligue ne sont jamais faciles à mettre en place et c’est pourquoi ils demandent des jours de négociation. La draft n’est pas forcément propice à ça. Mais Zach LaVine est un scoreur plus qu’un vrai franchise player. Si jamais les Chicago Bulls décident de se reconstruire, autant commencer dès jeudi en essayant d’aller chercher un choix dans le top-10. Ou des futurs picks.
Les dirigeants ont déjà fait savoir qu’ils ne souhaitaient pas brader leur arrière mais ils sont à l’écoute des offres et ils discuteraient même de potentiels échanges. Avec une conclusion dès jeudi ?
Jordan Poole (Golden State Warriors)
Fraîchement nommé, Mike Dunleavy, le nouveau GM des Golden State Warriors, a fait savoir qu’il comptait sur Jordan Poole « au moins quatre ans de plus. » Soit la durée de son contrat actuel. Une manière d’exprimer le fait qu’il n’envisageait pas un départ du jeune arrière, membre important du sacre des Californiens en 2022.
Mais les Warriors peuvent-ils vraiment se le permettre ? L’échec de cette saison, avec une sortie en demi-finale de Conférence, a montré à quel point l’équipe devait étoffer sa rotation au-delà de ses cinq meilleurs joueurs. Et Poole n’en fait peut-être plus partie. Il a été extrêmement décevant pendant les playoffs, sans jamais trouver son rythme et sans réussir à avoir un impact quand ses tirs ne rentraient pas.
Son attitude, surtout, a posé problème. Il n’a pas caché sa frustration mais, pire encore, il l’a laissé déstabiliser le groupe par moment. En mettant sa personne en avant plutôt que l’équipe. Un comportement qui a été critiqué par Steve Kerr. Poole est sans aucun doute un joueur prometteur et un formidable attaquant mais il est unidimensionnel et son contrat prend trop de place au sein d’une franchise qui doit ajouter de la qualité à son banc. Un transfert est clairement une possibilité.
Autre piste à Golden State : Jonathan Kuminga, pour des raisons similaires mais avec un contrat plus faible.
Chris Paul (Washington Wizards ?)
Bradley Beal va rejoindre les Phoenix Suns et Chris Paul va les quitter. En revanche, le futur Hall Of Famer ne connait pas encore tout à fait son point de chute et c’est très peu probable qu’il atterrisse réellement aux Washington Wizards. La franchise de D.C. aurait même intérêt à rapidement trouver une troisième équipe à inclure dans le deal si elle veut récupérer une contrepartie en l’échange du meneur. En effet, ses 30 millions lui seront garantis le 28 juin prochain. Il serait donc idéal de mettre en place le transfert avant pour que la formation qui met la main dessus puisse décider si oui ou non elle veut le conserver (dans l’idée, oui).
Si aucun deal ne se matérialise, les Wizards auront deux choix : ne pas activer l’option sur le bail, laisser CP3 libre – et donc le perdre sans contrepartie – et le payer 15 millions. Ou le garder pour l’échanger plus tard en cours de saison. Sauf que sa présence empêcherait Washington de tanker, en supposant que ce soit désormais l’objectif. Le mettre au placard en attendant son trade peut faire baisser sa valeur. Deux mauvais choix.
Surtout qu’il sera plus difficile de faire bouger Paul une fois qu’il touchera 30 millions. C’est une somme conséquente que la plupart des franchises ne pourront pas récupérer facilement en cours de saison, du moins pas sans lâcher un joueur important de la rotation (au salaire équivalent). Les organisations qui jouent le titre n’ont quasiment jamais de l’espace sous le Cap. Elles préféreront attendre que les Wizards le coupe pour le signer sur le marché des buyouts.
Tyus Jones (Memphis Grizzlies)
Ce serait une erreur. Les Memphis Grizzlies vont jouer les 25 premiers matches de la saison sans Ja Morant et Tyus Jones a toujours assuré lorsqu’il a été promu dans le cinq majeur. Mais justement, la franchise lui chercherait donc une équipe où il peut durablement s’installer en tant que titulaire. Une manière de le remercier pour les services rendus. Jones sera libre en 2024 et les dirigeants sentent qu’ils risquent de le voir partir sans contrepartie. Alors autant essayer de dénicher un joueur ou un pick le soir de la draft.
Pascal Siakam et OG Anunoby (Toronto Raptors)
Ça sent la reconstruction à plein nez du côté des Toronto Raptors. Pascal Siakam risque d’être envoyé au plus offrant. Parce que son profil ne colle pas avec les nouvelles ambitions (du moins celles imaginées par nos soins) de l’équipe. Pour OG Anunoby, c’est déjà moins évident. Parce qu’il est plus jeune mais aussi parce qu’il est finalement plus coté par les Raptors que par les autres franchises de la ligue. Nous ne serions pas surpris d’en voir l’un des deux bouger jeudi.