Les Jeux Olympiques 2024 débutent en fin de semaine et on a décidé de faire un zoom sur les joueurs qui sont à la fois les plus attendus et ceux sur lesquels pèse le plus de pression pour amener ou ramener leur pays au sommet ou pas très loin.
LeBron James (Etats-Unis)
LeBron n'avait plus joué sur la scène olympique 2012. Cette fois, il est à la tête du projet et c'est lui qui a voulu monter une escouade qui pourrait être qualifiée de Dream Team de par le CV de ses membres. C'est lui aussi qui a pris son téléphone pour appeler Stephen Curry, Kevin Durant et quelques autres, pour s'assurer qu'il y aurait un casting digne de ce nom. Puisque ce seront ses derniers JO, le "King" n'entend pas faire de la figuration au sein de Team USA. Il sera porte-drapeau, mais aussi vraisemblablement titulaire indiscutable, avec l'opportunité de marquer des paniers décisifs, comme on l'a vu en préparation sur les deux derniers matches de son équipe. Celui qui aura 40 ans dans cinq mois est affûté et a toujours du jump. On devrait le voir à son avantage et prêt à être l'étendard de cette sélection qui s'avance comme l'immense favori de ces Jeux Olympiques.
Victor Wembanyama (France)
La France entière, même celle qui n'a pas encore pris le temps d'observer ses débuts en NBA, le regarde. Le monde entier, curieux de voir s'il peut être un cheat code face à la toute puissance américaine, aussi. En attendant, le plus gros talent du basket mondial va disputer ses premiers Jeux Olympiques et même sa première compétition avec les A, avec l'objectif d'aller chercher une médaille. On l'a vu en préparation, Wembanyama est déjà le meilleur scoreur, le meilleur rebondeur et le meilleur passeur des Bleus sur la moyenne. S'il risque d'y avoir une Wembanyama dépendance, l'intérieur des Spurs peut aussi être un phare dans l'obscurité pour une équipe de France qui n'a pas rassuré pendant sa préparation. Dans tous les cas, il focalisera l'attention, aussi bien celle des médias que celle des adversaires.
Shai Gilgeous-Alexander (Canada)
On l'a vu au Mondial 2023 et en NBA, "SGA" est devenu l'un des meilleurs joueurs du monde, aussi bien en compétition FIBA que sur les parquet américains. Il sera à Paris la figure de proue d'une sélection canadienne hyper ambitieuse et qui croit en ses chances de faire tomber les Etats-Unis. Voilà deux saisons de suite que Shai Gilgeous-Alexander est dans le top 5 pour le vote du MVP, grâce à son efficacité phénoménale et qui fait dire qu'il aurait été aussi exceptionnel dans les années 90. L'ancien joueur des Clippers a aussi des aptitudes en défense et un leadership calme et inspirant que tous ses camarades d'OKC, comme ses compatriotes canadiens, apprécient particulièrement. Si le Canada doit aller en finale, ce sera probablement parce que "SGA" aura fait un tournoi de haut niveau et il sera surveillé comme le lait sur le feu. On a pu voir en NBA qu'il n'y avait pas vraiment de moyen clair et défini de l'empêcher de marquer et d'avoir de l'influence dans le jeu.
LeBron sauve encore Team USA contre l'Allemagne
Rui Hachimura (Japon)
Avec Tom Hovasse, l'homme qui a mené les filles jusqu'au sommet, le Japon a un coach de grande qualité. Pour que les Nippons puissent créer la surprise dans le groupe de la France, il faudra quand même aussi que des individualités montent au créneau, à commencer par le joueur le plus connu de la sélection. Rui Hachimura a pris de l'importance chez les Lakers et s'est avéré être un vrai bon joueur NBA ces dernières années. Débarrassé de l'énorme pression qui pesait sur ses épaules lors des précédents Jeux Olympiques, Hachimura sera l'arme offensive principale de son équipe. L'ancien Wizards a shooté à 42% à 3 points la saison dernière à L.A. et tentera de transposer cette superbe adresse extérieure sur la scène olympique.
Nikola Jokic (Serbie)
Mine de rien, Nikola Jokic a la pression. On le pense hermétique à toute forme de stress, mais le triple MVP en NBA a fréquemment vu son pays être plus performant en son absence, notamment lors de la dernière Coupe du monde. Jouer avec lui, aussi altruiste soit-il, n'est pas si simple pour ses compatriotes et les précédents coaches n'ont pas su trouver la formule qui convenait le mieux au Joker. Cette année, les Serbes sont peut-être un tout petit peu moins attendus, mais ils espèrent bien jouer un mauvais tour aux autres nations dont on parle plus. Cela passera sans doute par le fait d'utiliser Nikola Jokic de manière optimale, en profitant de son playmaking et des qualités qu'il déploie avec brion en NBA tous les soirs. Après la déception des playoffs 2024, l'intérieur des Nuggets cherchera à marquer les JO de son empreinte et à mener son équipe vers les sommets.
Giannis Antetokounmpo (Grèce)
Peut-être encore plus que pour Nikola Jokic, le tournoi de Giannis Antetokounmpo sera scruté. Porte-drapeau de son pays, le Greek Freak sort de saisons compliquées et décevantes collectivement avec les Bucks, mais a aussi le devoir de montrer qu'il peut être le fer de lance de la sélection hellène dans un grand tournoi. Après avoir atteint les quarts de finale de l'Eurobasket 2022, le double MVP avait regardé son pays se faire sortir dès la phase de poules au Mondial 2023. L'heure est venue pour Giannis de sublimer un collectif plutôt solide coaché par le cultissime Spanoulis. Ce ne sera pas simple, dans un groupe A où figurent aussi l'Australie, le Canada et l'Espagne, mais c'est aussi le propre des superstars d'élever leur niveau le moment venu pour aider leur pays à passer les obstacles.
Patty Mills (Australie)
"FIBA Patty" est un personnage à part, hors du temps, toujours au rendez-vous lorsque l'Australie a besoin de lui. Si son temps de jeu et ses opportunités en NBA diminuent d'année en année, l'arrière de 36 ans reste un cadre incontournable des Boomers, avec une capacité à scorer de partout comme on a pu le constater lors de la préparation contre les Bleus notamment. Fréquemment dans le top 3 des scoreurs de chaque tournoi auquel il participe avec l'Australie, Mills sera encore à surveiller dans ce secteur malgré l'impitoyable poule A dans laquelle il évoluera avec ses camarades, en compagnie du Canada, de l'Espagne et de la Grèce.
Dennis Schröder (Allemagne)
Les frères Wagner sont au moins aussi importants que Dennis Schröder dans cette équipe d'Allemagne, mais comment ne pas mettre en avant le MVP de la dernière Coupe du monde ? En FIBA, la vitesse d'exécution et la grinta de Schröder en font un joueur encore bien plus redoutable qu'en NBA. Sous le maillot de la Nationalmannschaft, il prend régulièrement feu offensivement, mais sait aussi prendre du recul lorsque son adresse ne suit pas, comme à plusieurs reprises pendant le Mondial. Le joueur des Brooklyn Nets sera à nouveau le cerveau et le moteur d'une sélection dont a vraiment hâte de voir si elle pourra surfer sur la confiance acquise l'an dernier et sur la très belle défense qu'elle propose depuis plusieurs années maintenant.
Les frères Hernangomez (Espagne)
Avant le sacre de l'Allemagne au Mondial, il y a eu celui de l'Espagne à l'Eurobasket 2022. Les gens ne s'en souviennent généralement pas automatiquement, mais Willy Hernangomez avait été élu MVP du tournoi, grâce à sa régularité et son impact à l'intérieur. Son frère Juancho vient de remporter l'Euroleague avec le Panathinaikos et les deux Madrilènes sont devenus des cadres incontournables de la Roja. On ne dit pas qu'ils sont les nouveaux Gasol, tant les Catalans ont empilé les trophées et marqué la sélection de leur empreinte, mais dans cette Espagne en transition, ils sont une valeur sûre sur la ligne de départ de ce tournoi olympique.