La March Madness et son Tournoi NCAA débutent cette semaine aux Etats-Unis, avec un 1er tour lancé jeudi soir (17h15 heure française). On sait que beaucoup d'entre vous n'ont pas trop eu le temps de se pencher sur les forces en présence et les joueurs à suivre, que ce soit pour briller dans ce tournoi ou dans l'optique de faire grimper leur cote lors de la Draft 2023.
Jarace Walker (Houston Cougars)
Houston est l'une des équipes les plus attendues du Tournoi cette année, à mille lieux de la franchise NBA de la même ville. Les Cougars ont fait une excellente saison et mérité leur statut de n°1, avec comme élément le plus excitant le poste 4 et possible lottery pick Jarace Walker .
Walker est taillé comme une armoire normande, mais sa vitesse de déplacement et sa fluidité n'en souffrent pas franchement. Il y a chez lui une vraie polyvalence qui donne envie de l'imaginer dans n'importe quelle rotation NBA pour défendre avec ardeur sur plusieurs postes ou pour semer le pagaille en attaque.
Sa puissance est assez saisissante et il commence à développer un arsenal de tirs qui devrait lui permettre d'exister chez les pros. On aime vraiment bien ces joueurs multi-dimensionnels avec certes un plafond moindre, mais de solides certitudes sur leur capacité à être de vraies plus-values chez les pros. Il y a de bonnes chances qu'on le voit à son avantage pendant au moins quelques tours ces prochaines semaines, même si le patron de l'attaque de Houston est le meneur Marcus Sasser (aucun lien de parenté avec Marlène), qui débutera le Tournoi diminué par une blessure à l'aine.
Brandon Miller (Alabama Crimson Tide)
Il sera autant scruté pour son talent exceptionnel que pour jauger de sa capacité à se comporter de manière à peu près décente. Le grand public a pour l'heure surtout entendu parler de Brandon Miller pour son rôle dans la mort d'une jeune femme de 23 ans, tuée par son coéquipier Darius Miles. Les gens ont été assez choqués de le voir mimer une fouille au corps pour symboliser son arrestation et son dédain lors de l'intro des joueurs d'Alabama sur le terrain.
Si l'on veut rester sur le terrain du basket, Miller est un forward cinq étoiles qui a le bagage et les armes pour faire une belle carrière en NBA. Le garçon est athlétique et sait marquer d'à peu près partout sur le terrain, ce que l'on a pu constater sur sa seule saison en NCAA.
S'offrir un début de rédemption en menant le Crimson Tide assez loin dans le Tournoi ne serait pas du luxe. Les médias, les fans et les GM NBA vont suivre tout ça de très près.
Nick Smith Jr (Arkansas Razorbacks)
Enfin débarrassé des blessures, Nick Smith Jr est prêt à être l'un des hommes forts de cette March Madness avec Arkansas. Si son combo nom-prénom est d'une banalité désarmante, son jeu et son profil le sont beaucoup moins. Le guard des Razorbacks a une vraie facilité à sa créer son propre tir, à changer brutalement de cadence, à dribbler et, roulement de tambour... à défendre. Il y a une forme de maturité chez Smith qui donne l'impression qu'il peut mener un groupe très loin dans le Tournoi et devenir rapidement un membre estimé d'une équipe en NBA, pour ne pas dire plus.
Arkansas n'a plus atteint le Final Four depuis 28 ans. Les Razorbacks croient en leurs chances cette année, en partie grâce à leur combo guard et à son compère Anthony Black, lui aussi attendu assez haut lors de la prochaine Draft.
Nick Smith's shot-creation prowess, ability to change speeds, off the dribble shooting and defensive intensity give him significant potential as a lead guard in the NBA. Here's what the 2023 NBA draft would look like with just NCAA tournament participants https://t.co/ui1lqknFSJ pic.twitter.com/Fp08ttMNFo
— Jonathan Givony (@DraftExpress) March 14, 2023
Mock Draft 2023 1.0 : les lottery picks
Oscar Tshiebwe (Kentucky Wildcats)
Kentucky n'a plus d'énorme prospect NBA assuré d'être top 3 de Draft, mais les Wildcats ont toujours Oscar Tshiebwe. En gros, l'assurance d'avoir une machine à double-doubles et un combattant impitoyable et rugueux à l'intérieur. Le Congolais est le meilleur rebondeur du pays depuis deux ans et, à défaut de faire décoller du canapé les recruteurs NBA, s'affirme comme un soldat capable de se faire une place chez les pros.
Si John Calipari et ses ouailles entretiennent l'espoir de retrouver le Final Four après 8 ans d'échecs, c'est parce qu'ils savent que leur point d'ancrage est une force de la nature qui essaiera de tracter tout le monde avec lui pendant ce Tournoi qui pourrait l'aider à être drafté dans quelques mois. A l'heure actuelle, il est plutôt envisagé comme un 2e tour au regard de son profil moins moderne que d'autres jeunes intérieurs qui se présentent.
Ne vous étonnez pas si à un moment durant cette March Madness Tshiebwe finit un match avec plus de 30 points et 20 rebonds. Il l'a déjà fait contre Georgia il n'y a pas si longtemps...
Zach Edey (Purdue Boilermakers)
Purdue est tête de série n°1 sur la ligne de départ du Tournoi NCAA pour récompenser la bonne saison des Boilermakers. Leurs ambitions seront élevées avec comme objectif d'atteindre le Final Four pour la troisième fois de leur histoire et la première fois depuis 1980. Pour ce faire, le coach Matt Painter pourra s'appuyer sur l'intrigant prospect canadien Zach Edey, 2,24 m, qui a de bonnes chances d'être drafté s'il se déclare au sortir de cette March Madness.
Avec son gabarit à la Boban, ses bonnes mains et une fenêtre grande ouverte pour progresser, Edey est capable de se faire une petite place en NBA. Mais en attendant, c'est avec Purdue qu'il sera observé et qu'il devra montrer qu'il peut dominer au niveau universitaire lorsque la pression est élevée.
On a assez hâte de voir ce que le plus grand joueur de ce Tournoi va faire au 1er tour contre Fairleigh Dickinson, l'équipe avec la taille moyenne la plus faible.
Kyle Filipowski (Duke Blue Devils)
Pour la première saison de Jon Scheyer sur le banc après la retraite du légendaire Coach K, Duke a accroché le statut de tête de série numéro 5, loin de sa splendeur passée. Malgré tout, ce maillot implique forcément de l'ambition et on sait que les joueurs qui composent l'effectif des Blue Devils ne sont pas des peintres. Kyle Filipowski, le 7 footer freshman, a par exemple montré de très bonnes choses pour sa première année universitaire, notamment un sens aigu de la passe et sa faculté à shooter et à étirer le jeu.
Filipowski n'est pas encore un produit fini, mais il ne faudra pas s'étonner s'il est pris très haut cette année ou l'année prochaine lorsqu'il aura décidé que son aventure à Durham devait prendre fin. Il est en ce moment sur son pic de forme et vient d'être élu MVP du ACC Tournament avec 19.7 points et 7 rebonds de moyenne.
Ce n'est pas parce qu'il est freshman qu'il ne peut pas étinceler lors de ce Tournoi et aider Duke à évacuer la frustration de 2022, lorsque Paolo Banchero et ses camarades avaient échoué lors du Final Four.
Keyonte George (Baylor Bears)
George a de bonnes chances d'être un lottery pick lors de la prochaine Draft, mais il va devoir rassurer les GM NBA après des dernières semaines un peu poussives. L'arrière de Baylor a une belle palette offensive, avec un combo de vitesse, de jump et de facilité à opérer lorsqu'il attaque le cercle. Il est également plutôt à l'aise lorsqu'il s'agit de shooter et ne recule pas vraiment devant les opportunités qui lui sont offertes, même si on suppose que son adresse grimpera dans un contexte où il ne sera pas le joueur le plus surveillé de l'équipe.
Pour le coup, les adversaires des Bears, vainqueurs du Tournoi NCAA en 2021, vont le surveiller comme le lait sur le feu dans les prochains jours, en espérant l'empêcher d'acquérir la confiance qui le rend parfois cauchemardesque à défendre. Robuste et pas froussard, Keyonte George est déjà un défenseur plus qu'honnête avec en tout cas l'envie de relever des défis de ce côté-là du terrain. C'est ce qu'il devra montrer dès le 1er tour conte UCSB, Baylor ayant le statut de tête de série n°3.
Jalen Wilson (Kansas Jayhawks)
Juste après le titre remporté avec Kansas la saison dernière, Jalen Wilson avait retiré son nom de la Draft pour revenir chez les Jayhawks et son intention n'est clairement pas de faire du tourisme dans ce Tournoi. Cet ailier polyvalent a dominé la Conférence BIG12 de la tête et des épaules en étant le meilleur scoreur, rebondeur et créateur de double-doubles, doublant quasiment sa moyenne de points par rapport à la saison dernière.
Wilson semble en progression constante et nul doute que s'il se présente en 2023, il aura encore davantage de crédit aux yeux des GM NBA. Surtout si ce que l'on a vu de son shoot à 3 points cette saison se vérifie pendant la March Madness, où il est tout à fait capable de faire quelques feux d'artifice from downtown.
Personne n'a réussi le doublé en NCAA depuis le Florida de Joakim Noah et Al Horford en 2006 et 2007. La tâche ne sera pas simple pour Kansas, qui sera tout de même #1 dans le tableau avec de vraies chances d'aller loin.
Tyler Kolek (Marquette)
Le meneur de Marquette est un playmaker de grand talent et l'une des raisons pour lesquelles les Golden Eagles débarquent dans ce tournoi avec le plein d'ambition et le statut de #2 dans le tableau. Marquette n'a plus atteint le Final Four depuis 2003 et l'épopée avec Dwyane Wade, mais l'espoir est permis grâce à la machine à passes décisives qu'est Tyler Kolek.
Physiquement et athlétiquement, Kolek ne défraye pas la chronique et ne sera probablement pas parmi les plus prisés lorsqu'il se présentera à la Draft, mais sa création, son adresse extérieure et son QI basket sont au-dessus de la moyenne. Un gros run sur la scène très exposée qu'est le Tournoi NCAA pourrait l'aider à faire grimper sa cote et à faire réaliser aux GM de la ligue que son jeu est adaptable à la grande ligue.
Tyler Kolek vient d'être élu joueur de l'année dans la Big East.
Trayce Jackson-Davis, Indiana
Le senior des Hoosiers s'est offert un accomplissement statistique assez incroyable cette année. Sur les 30 dernières années, un seul autre joueur d'une fac majeure a compilé au moins 2 000 points, 1 000 rebonds, 250 contres et 200 passes : un certain Tim Duncan. Trayce Jackson-Davis n'est sans doute pas le joueur dont le talent brut saute le plus aux yeux, mais l'ailier d'Indiana est d'une fiabilité et d'un sérieux qui forcent le respect et incitent à prendre son équipe très au sérieux. Cette année, pour sa dernière avant de tenter sa chance chez les pros, "TJD" tournait à 20.8 points, 10.9 rebonds et 4 passes de moyenne à 57.9%. Avec son énergie, ses qualités athlétiques et son leadership, les Hoosiers ont les moyens de créer la sensation.