LeBron James mettaient les journalistes et les fans au défi de douter des Los Angeles Lakers. Ses Los Angeles Lakers. Je ne me souviens plus exactement des mots choisis par le King. Encore un tweet semi-ironique, semi-vengeur où il insistait que le fait qu’il faudrait garder la même énergie une fois que son équipe commencerait à trouver son rythme. Plusieurs semaines après, j’attends toujours. Enfin, non : je n’attends plus rien. Mais moi, à la limite, peu importe.
En revanche, ce qui est plus déprimant, c’est que même les supporters des Angelenos n’espèrent plus rien – ou presque – de cette saison. Plus grave encore, même James semble avoir hissé le pavillon blanc, préférant battre en retraite. Alors que sa retraite, justement, approche.
Les Lakers ont complètement lâché. Ils ne sont pas toujours nuls, il arrive qu’ils montrent des flashs d’une équipe qui aurait pu jouer au moins le top-5 à l’Ouest. Mais ça manque cruellement de régularité, d’envie, de détermination, de passion, de sérieux, de rigueur, etc. Le langage corporel des joueurs, y compris celui de LBJ, en dit tellement long sur la période douloureuse et délicate traversée par la franchise.
En fait, ça donne l’impression que les Californiens ont abandonné. Même le discours du natif d’Akron change. D’ordinaire si prompt à mettre en garde tous ceux qui oseraient douter de lui ou de son clan, il s’avoue défaitiste – ou plutôt réaliste – quand il s’agit de comparer son groupe à celui des autres armadas en NBA.
« Nous ne sommes pas au même niveau qu’eux et j’aurais pu vous le dire avant le début du match », concédait-il par exemple après une rouste infligée par les Milwaukee Bucks le 9 février dernier. « Est-ce que nous pouvons atteindre leur niveau ? Non. »
Moins d’un mois après, les Lakers sont encore plus bas. Encore plus abattus. Et le constat de la superstar encore plus froid après un nouveau blowout, cette fois-ci contre les voisins et rivaux des Clippers jeudi soir.
« Les Clippers sont plus forts. »
LeBron dit que les Clippers sont une meilleure équipe et met Shaq hors de lui
Wow. Que L.A. ne rivalise pas avec un candidat au titre, champion la saison précédente, d’accord. Mais là, ne même pas pouvoir faire jeu égal avec le huitième de la Conférence Ouest, qui évolue sans ses deux meilleurs joueurs ? La descente est terrible. Et ça ne va sans doute pas aller en s’arrangeant. Ce n’est pas de l’optimisme que de croire à une montée en puissance soudaine de cet effectif lors des 20 derniers matches de la saison : c’est de la folie.
L’atmosphère paraît de plus en plus morose. Même LeBron James s’est fait siffler par les supporters, avec qui il s’est d’ailleurs pris le bec. Draymond Green peut reprocher aux fans d’être ingrats sous prétexte qu’ils auraient vite oublié le sacre de 2020. Mais des titres, ils en ont vu d’autres. Cette franchise a une histoire unique et un passé glorieux. Et le minimum qu’elle peut espérer, ce sont des joueurs qui se battent.
Même James surnage à peine dans ce flot. Il ne peut pas porter un groupe aussi mal construire – groupe qu’il a justement contribué à bâtir en faisant le forcing pour récupérer Russell Westbrook. Il joue pour ses statistiques. Mais comment lui en vouloir ? Je ne lui en veux même pas.
Les Lakers sont en train de gâcher sa fin de carrière. Même si ça résulte aussi de ses propres décisions. Heureusement qu’il y a eu ce titre dans la bulle il y a deux d’ailleurs. Ça semble déjà si loin. Au-delà de cette saison très particulière, James et les Angelenos se sont plantés trois fois sur quatre depuis son arrivée. Ça pose la question de l’héritage qu’il va laisser dans l’une des organisations les plus mythiques de l’Histoire.
LeBron James ne peut pas « carry » les Lakers, et c’est normal.