LeBron James, la vengeance dans la peau

LeBron James n'a pas oublié l'humiliation subie en 2007 face aux San Antonio Spurs en finale NBA. Il veut désormais prendre sa revanche.

LeBron James, la vengeance dans la peau
Il y a six ans de ça maintenant, un jeune basketteur de 22 ans présenté comme le futur Michael Jordan disputait sa première finale NBA, après seulement quatre années passées dans la grande ligue. Déjà All-Star (et MVP du ASG), déjà nommé dans le premier cinq de la saison, adulé à l'époque, LeBron James est tombé de haut face à des assassins au sang froid, les San Antonio Spurs. Balayé en beauté, chez lui, à Cleveland, sans avoir vraiment pu peser sur les finales, le Chosen One, marchait dans les couloirs de la Quicken Loans Arena le regard vide, abattu par la défaite. C'est alors qu'un autre grand bonhomme, vainqueur de son quatrième titre vint le réconforter. Esquissant même un sourire - fait assez rare pour le souligner - Tim Duncan glissa deux mots au jeune prodige :
"Cette ligue sera à toi d'ici peu de temps."
Désormais quadruple MVP et champion en titre, LeBron James a effectivement pris le contrôle de la ligue. Venu à Miami pour amasser des titres à la pelle, il n'a cependant pas encore bâti une dynastie comme Bird et les Celtics, Magic et les Lakers, Jordan et les Bulls ou... Duncan et les Spurs. En réalisant le back-to-back, le Heat deviendrait l'une des rares équipes NBA à avoir conservé son titre de champion (cinq équipes en tout : Boston, Houston, Chicago, Detroit, Lakers). Pour rentrer un peu plus dans l'histoire, les Texans se dressent donc une nouvelle fois sur la route de LeBron "50 fois plus fort qu'en 2007" selon ses dires.
"J'imagine qu'il a des envies de revanche", assure Mr Big Fundamental à ESPN. "Je ne peux pas croire qu'il a oublié ça (la défaite en 2007)."
Comme souvent, Tim Duncan a vu juste. Le "King" d'Akron est un compétiteur hors-paire. Humilié il y a six ans, il a gardé cette défaite en tête pour revenir plus fort.
"Ils m'ont pris quelque chose en 2007... Ils nous ont battus sur notre parquet, ils ont célébré le titre chez nous... Je n'oublierai jamais ça. En tant que compétiteur, vous ne devez pas oublier. Jamais. C'est le même groupe de mecs dans sa majorité, ils ont le même Big Three et le même coach."
LeBron James a la mémoire sélective. Si effectivement les moteurs de la franchise restent les mêmes (Gregg Popovich,Tim Duncan, Manu Ginobili et Tony Parker), tout le reste de l'effectif a été modifié. Malmenée par les vétérans Michael Finley et surtout Bruce Bowen, la superstar des Cavaliers avait terminé la série avec un délicat 36% de réussite aux tirs. Dès l'année suivante, il retrouvait les Spurs en saison régulière et sortait un énorme match (27 pts, 9 rbds, 7 pds, 2 steals et 3 ctrs) histoire de montrer qu'il pouvait bel et bien battre cette équipe, ne serait-ce qu'une fois. Il a donc dû patienter de nombreuses années avant d'avoir sa revanche.
"Je pense qu'après les finales il voulait les rejouer tout de suite, rejouer contre eux", explique son ami Dwyane Wade. "Je pense qu'il en a rêvé de cette opportunité de rejouer les Spurs en finale."
Si le Miami Heat s'apprête à disputer sa troisième finale en trois ans, les San Antonio Spurs ont dû patienter avant de renouer avec ce niveau de la compétition. En effet, les troupes de Gregg Popovich n'ont pas eu l'occasion d'accrocher un nouveau titre à leur palmarès depuis ce dernier trophée acquis en 2007... Et pour espérer atteindre une nouvelle fois les sommets, Tim Duncan et ses coéquipiers devront particulièrement ralentir LeBron James, intenable depuis le début des playoffs. Pas une mince affaire.
"Si vous me laissez l'espace sur les pick-and-rolls, je vais shooter. Et je suis confiant, je vais les mettre tous. Je suis bien meilleur et, en 2013, vous ne pouvez pas me forcer à faire quelque chose que je ne veux pas faire."
Après tout, la vengeance est un plat qui se mange froid...