"Je dois faire un gros match c'est sûr", reconnaît LeBron James en conférence de presse, conscient de l'étape qui se présente face à lui. "Mais je pense que nous devons tous jouer à un très haut niveau pour que la série continue. Etant un des leaders de l'équipe, je me mets beaucoup de pression pour arracher un septième match. Je suis prêt pour le challenge."La défense mise en place par Gregg Popovich a fait de chaque match un défi pour LeBron James. Expérimentés, disciplinés, les Spurs ont poussé le King dans ses dernières limites physiques - il suffit de le voir essoufflé sur le banc pour comprendre - comme mentales. Ils l'ont d'abord empêché de rentrer dans la raquette, puis l'ont laissé shooter à mi-distance, l'ont obligé à prendre ses responsabilités, l'ont fait réfléchir, etc.
"Les Spurs, ce sont les Spurs, mec."San Antonio ou pas, "l’Élu" a toujours pris l'habitude de dominer ses adversaires. LBJ n'a jamais été vraiment mauvais dans cette finale. Il a raté des shoots, certes, mais il s'est toujours montré actif des deux côtés du terrain. Ses statistiques sur la série (21 pts, 11 rbds et 7 passes) sont dignes d'un MVP. Mais pourtant c'est bien son équipe qui est dos au mur. Bien stoppé par Boris Diaw dans le Game 5, LeBron n'a quasiment pas marqué pendant de longues minutes, alors que son équipe prenait le bouillon. C'est une nouvelle fois la tête basse qu'il est retourné au vestiaire avant d'affronter la presse. Le natif d'Akron est un homme de défi, il les apprécie. Mais, il n'a jamais eu un pareil challenge face à lui avant aujourd'hui. Comme il le fait remarquer si justement, le Heat ne serait jamais arrivé jusqu'ici sans lui. C'est vrai. Mais si Miami s'incline, que ce soit en six ou sept matches, il sera tout de même désigné comme le responsable. Il n'est pas un joueur comme les autres. Il est LeBron James, placé en couverture de Sports Illustrated alors qu'il n'était encore que lycéen, numéro un de draft un an avant sa sélection officielle, il est celui qui a quitté sa région natale pour engranger les titres à South Beach.
"Trop souvent on veut une belle histoire avec un cow-boy gentil au chapeau blanc et un méchant au chapeau noir. On essaye de placer LeBron dans cette histoire mais ça n'a pas de sens", raconte Shane Battier à ESPN. "Je ne pense pas qu'il sera réellement apprécié tant qu'il ne sera pas à la retraite... C'est l'époque à laquelle nous vivons qui veut ça. Ils vont toujours trouver un truc qui cloche ici ou là. Je ne pense pas qu'il sera totalement apprécié jusqu'à ce qu'il quitte la ligue."LeBron James ne fera jamais l'unanimité. Il reste face à la marche. Deux petites victoires et il continuera de s'élever vers les sommets. Dans le cas contraire, James n'a pas fini son chemin de croix...