LeBron James doit déjà tout faire ou presque

Si les Cavaliers veulent avoir une chance de remporter un nouveau titre, ils vont devoir compter sur un LeBron James encore plus fort que par le passé.

LeBron James doit déjà tout faire ou presque
Malins, Tyronn Lue et LeBron James ont fait l’apologie des Golden State Warriors dès la fin du Game 1. Le premier parlait de « meilleure équipe de tous les temps » et le second expliquait la défaite des Cleveland Cavaliers en deux lettres : « K.D. » Ou comment mettre son adversaire sur un piédestal. Ou plutôt, comment orienter toutes les discussions sur les Warriors et surtout pas sur l’équipe de l’Ohio. Pourtant, les champions en titre vont avoir de sérieux ajustements à faire s’ils ne veulent pas prendre un coup de balais. Le King a tout de même pointé du doigt les nombreux ballons perdus (20) par les Cavs en se nommant responsable de la majeure partie d’entre eux (8). Il comptait déjà sept TO à la pause. Mais peut-être aussi est-ce dû au fait qu’il était bien trop souvent contraint de faire la différence seul. Toujours à la mi-temps, LeBron pointait déjà à 19 points à 5/8 aux tirs. Le reste de l’équipe ? 31 pts à 12/35. Il a terminé avec 28 pts, 15 rbds et 8 pds. La superstar était partout. En défense, aux rebonds, à la création, à la finition. Obligé de tout faire ou presque pour éviter que son équipe prenne l’eau trop rapidement. Paradoxalement, les Cavaliers ont plutôt bien géré le passage sans leur meilleur joueur. Kyrie Irving a assuré la transition avec quelques exploits individuels. Les Warriors étaient eux sans Kevin Durant et Stephen Curry. Dès que les deux MVP sont revenus sur le parquet, Tyronn Lue a immédiatement rappelé James. Il était bien sur le terrain au moment où Golden State a creusé l’écart en début de troisième quart temps. Et ça n’a pas changé grand-chose. Moins entreprenant, peut-être en raison de ses nombreuses balles perdues en première période, LeBron James a assisté impuissant au run des Californiens. Un 13-0 passé dès le retour des vestiaires. Et même cette série, c’est lui qui y a mis fin sur un panier primé. Il a assuré la distribution pour tenter de ramener Cleveland dans le match. Mais trop tard. Le prodige était frustré. Par la défense des Warriors, mi-zone, mi-homme-à-homme, par celle de sa propre équipe, absente, par l’arbitrage… et finalement par le score de plus en plus en faveur d’un adversaire sacrément bien armé. Il a arrêté de revenir en défense, lui aussi. Peut-être a-t-il conscience que d’autres batailles se préparent et qu’il est déjà important de conserver de l’énergie. Parce que ces finales NBA, comme les deux éditions précédentes, risquent de l’exténuer à nouveau. En 2015, LeBron James s’est démultiplié pour palier les forfaits de Kevin Love et Kyrie Irving. Entouré de joueurs de complément, il a accroché deux manches aux Warriors. En 2016, il a fallu qu’il réussisse la série de trois matches la plus dingue de l’histoire pour réaliser l’impensable : remonter un handicap de 1-3. Et en 2017, il est de plus en plus probable qu’il soit contraint de faire encore plus. Quoi, encore plus ? Plus que 41 points, puis 41 points puis un triple-double ? Yep. Il y a tellement d’écart entre les deux formations que sans un grand King, les Cavaliers semblent condamnés à se planter. D’ailleurs, leur niveau de jeu réel est en grande partie masqué par l’excellence de leur patron. La preuve, à chaque fois qu’il n’est pas là, ils se ratent. Et quand il ne se surpasse pas, lui qui est déjà le meilleur joueur du monde, Cleveland ne peut pas rivaliser avec Golden State. Bien sûr qu’il n’est pas mal-entouré. Il a deux All-Stars à ses côtés et de bons joueurs de devoir. Mais tous n’étaient pas à la fête cette nuit. Tristan Thompson n’a absolument pas eu d’impact. J.R. Smith a marqué le premier panier du match et puis c’est tout. Le banc était inexistant. Ces mecs-là, ils ont besoin de LeBron pour exister. Besoin d’être servi sur un plateau après que James ait créé les décalages. Mais que se passe-t-il quand il n’arrive pas à le faire ? Quand il est gêné par la taille et la défense de Durant ? Et bien Iman Shumpert se retrouve à shooter à mi-distance en isolation. Il n’est pas nécessaire de regarder beaucoup de matches pour comprendre qu’un tir de Shumpert en isolation est tout sauf un bon tir. Tactiquement, les Cavaliers de Lue étaient très pauvres. Très peu de solution offensive. Ils s’appuient traditionnellement sur les isolations de Kyrie Irving et LeBron James pour ouvrir des brèches et obtenir des tirs ouverts. Ça, ça marche contre Toronto. Contre Indiana. Contre Boston. Pas contre Golden State. Alors, bien sûr, ils vont s’ajuster. Les finales ne sont pas terminées. Mais les Cavaliers ne pourront prétendre au titre que si LeBron James flirte avec la perfection en faisant tout, ou presque.

LeBron James versus Kevin Durant

https://www.youtube.com/watch?v=49Ay3PfwV0k