"Je l'ai attrapé à la fin du match et je lui ai dit de vite oublier la dernière action", raconte le coach des Pacers Frank Vogel à Sports Illustrated. "C'est un troisième année et il doit affronter le meilleur joueur de la ligue, qui deviendra sûrement un jour l'un des meilleurs de l'histoire."Paul George a rivalisé, l'espace d'une période et d'une prolongation avec le boss actuel. Les deux joueurs se sont échangés les tirs plus "clutch" les uns que les autres. Le jeune ailier d'Indiana a inscrit 25 points après la mi-temps. C'est lui qui a arraché la prolongation d'un tir à 8 mètres du panier. C'est encore lui qui a enchaîné les paniers en OT pour espérer arracher la victoire. C'est également lui qui "glisse" face à LeBron James. La vedette du Heat a répondu à sa façon, tout en contrôle, à son disciple. 21 points, 8 rebonds et 6 passes en deuxième période, comme si LBJ avait attendu le moment opportun pour prendre le match à son compte. Un premier layup à 10 secondes du buzzer, un autre en moins de deux secondes. The Chosen One était sûr de sa force. Les frustrations antérieurs liées à des fins de matches houleuses ont disparu de l'esprit du Floridien, aussi serein en conférence de presse que sur le parquet :
"Ce n'était qu'un layup, je fais ça depuis que j'ai huit ans. Je savais que j'avais le temps pour foncer au cercle, deux secondes et des poussières, c'est largement assez. Je n'ai besoin que d'un dribble pour monter au panier."Un dribble et quatre pas. Plus sérieusement, c'est ici que réside la principale différence entre le LeBron James passé et la nouvelle version, sorte de nouveau prototype du basketteur complet, machine de guerre et machine à gagner. Cette saison, le Miami Heat a remporté 27 victoires consécutives dominant outrageusement la saison régulière. Deux d'entre elles furent arrachées dans les derniers instants par un buzzer beater du numéro 6 de South Beach. Qui a oublié le LBJ tout tremblant lors des finales NBA 2011, incapable de dominer dans les derniers QT ? Le natif d'Akron a travaillé, son jeu, son physique, son mental, afin d'atteindre la plénitude. Mi-distance, layup, peu importe, LeBron peut scorer à tout moment du match, quel que soit la manière :
"J'ai regardé au dessus de mon épaule et j'ai vu que Paul George était dépassé. Je pouvais aller au panier ou shooter. En une seconde j'ai décidé."Une seconde durant laquelle LeBron James aurait pu hésiter il y a encore deux saisons, une seconde pendant laquelle il aurait trembler, voire même libérer la balle à un coéquipier. Non désormais, il ne se pose plus de questions, il y va. Depuis le début des playoffs, le joueur de 27 ans semble tout en contrôle. Face à Milwaukee, il n'a rien à faire ou presque, il a simplement déroulé. Un peu plus nerveux face aux Bulls, James a légèrement butté face à Jimmy Butler, retombant dans ses travers avant de finalement prendre le contrôle du match dans les moments clés. Face à la résistance vaillante de Paul George, LeBron termine la rencontre avec un triple-double, auréolé du buzzer beater. C'est tout bonnement la première fois de l'histoire des playoffs qu'un joueur termine une rencontre avec une telle performance. LeBron James a retenu la leçon, c'est désormais à Paul George de l'appliquer à lui même...