LeBron James a un peu plus tordu le coup à sa réputation passée de joueur dominant mais pas décisif. Les statistiques parlent pour lui, si toutefois il y en avait besoin pour se rendre compte de son génie.
Il n'est pas clutch. Il fuit les moments chauds. C'est un "choker". L'un des arguments principaux des détracteurs de LeBron James pendant des années a pris du plomb dans l'aile avec le temps. Et encore un peu plus cette nuit, l'espace d'un moment suspendu du côté de la Q-Arena de Cleveland.
Passons ce goaltending non sifflé après un contre sur Victor Oladipo sur l'action précédente. C'est injuste, mais les Pacers auraient simplement perdu d'un point plutôt que trois. Car rien ne pouvait empêcher LeBron de retomber en enfance et de transposer ses gamineries sur une plus grande scène.
"3, 2, 1... et il marque" ! Qui n'a pas effectué ce décompte dans sa chambre ou sur le terrain de jeu voisin ? En se prenant pour l'une de ces stars qui surgissent à l'instant le plus dramatique d'un match pour faire exploser le public... LeBron l'a fait en vrai. S'imaginer avec 25 ans de moins, c'est peut-être ça le secret.
"C'est comme ça que je l'ai vécu. Comme le gamin que j'étais. Celui qui jouait au basket chez lui avec un panier improvisé. Et mes chaussettes roulées en boule comme ballon".
Plus clutch que Michael Jordan ?
Le "King" à qui on a souvent reproché ce manque d'audace et de réussite a petit à petit effacé cette impression. Sur le plan comptable, voilà ce qu'il en est aujourd'hui : LeBron James a rentré 6 de ses 13 shoots pour la gagne dans les 5 dernières secondes du 4e quart-temps (ou de la prolongation) d'un match de playoffs. C'est un de plus que Michael Jordan, le maître étalon (oui, la "faute d'orthographe" est volontaire).
[caption id="attachment_418404" align="alignright" width="300"] 1.2 seconde au chrono... LeBron James ne s'est pas liquéfié.[/caption]
On peut faire dire ce que l'on veut à des statistiques. Le fait que LeBron James ait marqué plus de paniers "décisifs" que Michael Jordan dans ces situations ne veut absolument pas dire que c'est un plus grand joueur. On peut toujours estimer que "MJ" avait moins besoin de recourir à ces "hero shots". Parce qu'il tuait les espoirs adverses dans l'oeuf avant d'en arriver là. Il faut aussi prendre en compte la carrière plus courte de Jordan, d'autant qu'elle a été marquée par une pause d'un an et demi après avoir déjà démarré à 21 ans (contre 18 pour LeBron).
LeBron James n'est pas (ou plus) un "choker"
Plutôt que de jouer à celui qui a la plus grosse (carrière), il convient simplement de reconnaître le mérite de chacun et de savourer l'instant présent. LeBron James ne fuit pas - ou plus - les grands moments. Ce n'est pas un "choker". Mais bien l'un des meilleurs basketteurs de l'histoire. Sans doute le plus complet à avoir jamais foulé un parquet. Les moments de sa carrière où il a eu du mal à se mettre en avant lorsqu'il aurait dû le faire sont derrière lui. Impossible de l'imaginer, avec 15 ans de NBA derrière lui, agir comme contre Dallas en 2011, seule vraie ombre au tableau et argument facilement utilisable par les "haters".
Avec Kyrie Irving, LeBron ne se planquait pas. Il déléguait pour le bien de l'équipe. Sans "Uncle Drew" à ses côtés, le revoilà obligé de prendre les responsabilités. Et les Cavs en ont malheureusement plus besoin que jamais. Personne dans ce roster ne semble capable d'endosser cette tâche en dehors du "Chosen One". Nous ne sommes qu'au 1er tour des playoffs et il est déjà obligé de se démultiplier et de trouver assez de ressources mentales pour briller dans le money time. Difficile de savoir si ces exploits seront duplicables sur la dizaine de matches, au bas mot, qui séparent LeBron James d'une invraisemblable huitième participation aux Finales NBA.