Le titre de MVP est-il devenu maudit ?

Avoir le MVP dans son équipe tient de plus en plus de la malédiction pour les franchises qui rêvent du titre suprême en NBA. La preuve.

Le titre de MVP est-il devenu maudit ?

L’idée du sujet nous a été soumise par l’excellent Pierre “Big Salz” Salzmann-Crochet, que vous avez forcément vu et entendu si vous suivez le basket français (notamment sur les rencontres européennes de l’ASVEL, mais aussi à Mondeville et Caen ou lors d'événements). Pierre est tout simplement le meilleur speaker de l’Hexagone, avec une voix et une capacité à faire le show incomparables, en plus de sa passion pour tout ce qui touche au basket, du niveau amateur aux parquets de la NBA. D'ailleurs, en fin d'article, on vous a mis le sujet que France Télévisions a réalisé sur lui. 

Alors que les Finales NBA battent leur plein entre les Boston Celtics et les Dallas Mavericks, les 28 autres équipes cherchent forcément la recette pour imiter ces deux équipes et celles qui, dans un passé récent, sont parvenues à soulever le trophée Larry O’Brien. Tout le monde ne procède pas de la même manière, évidemment, mais une tendance se dessine depuis quelques années : le MVP de la saison régulière ne parvient pas à enchainer avec un sacre collectif. Faut-il vraiment, pour les franchises, inciter leurs joueurs majeurs à “courir” après le trophée de MVP ?

C’est assez frappant. A un stade avancé de la compétition, on ne retrouve pratiquement plus le MVP de la saison régulière. Le dernier MVP finaliste de Conférence ? Giannis Antetokounmpo en 2019, il y a 5 ans. Le dernier MVP finaliste NBA ? Stephen Curry en 2016, il y a 8 ans ! Le dernier MVP champion NBA ? A nouveau Curry en… 2015, il y a presque une décennie. 

Ainsi, sur ce début de décennie, celle des 2020’s, la tendance se confirme : on ne gagne plus ou presque plus lorsque l’on a le “meilleur” joueur de saison régulière dans son effectif.

Cette analyse décennie par décennie le confirme et montre même qu’une campagne au très long cours est difficile à envisager lorsque son joueur majeur a mis tout le monde d’accord pendant la régulière. 

Années 2020

MVP 2020 : Giannis Antetokounmpo
MVP 2021  : Nikola Jokic
MVP 2022  : Nikola Jokic
MVP 2023 : Joel Embiid
MVP 2024 : Nikola Jokic

Aucun MVP champion NBA. Aucun MVP finaliste NBA. Aucun MVP finaliste de Conférence. 

Années 2010

MVP 2010 : LeBron James
MVP 2011 : Derrick Rose
MVP 2012 : LeBron James 🏆
MVP 2013 : LeBron James 🏆
MVP 2014 : Kevin Durant
MVP 2015 : Stephen Curry
MVP 2016 : Stephen Curry 🏆
MVP 2017 : Russell Westbrook
MVP 2018 : James Harden
MVP 2019 : Giannis Antetokounmpo

Trois MVP champions NBA (30%), LeBron James x2 et Stephen Curry. Quatre MVP finalistes NBA (40%). Sept MVP finalistes de Conférence (70%). 

Années 2000

MVP 2000 : Shaquille O’Neal 🏆
MVP 2001 : Allen Iverson
MVP 2002 : Tim Duncan
MVP 2003 : Tim Duncan 🏆
MVP 2004 : Kevin Garnett
MVP 2005 : Steve Nash
MVP 2006 : Steve Nash
MVP 2007 : Dirk Nowitzki
MVP 2008 : Kobe Bryant
MVP 2009 : LeBron James

Deux MVP champions NBA (20%), Shaquille O’Neal et Tim Duncan. Quatre MVP finalistes NBA (40%). Huit MVP Finalistes de conférence (80%). 

Pourquoi cette "malédiction" ?

Il reste encore quatre saisons jusqu'en 2029, mais les MVP des années 2020 sont en retard sur les temps de passage de leurs aînés. Avant 2020, en incluant le siècle précédent, on comptait 35% de MVP champions NBA, 48% de MVP finalistes NBA et 75% de MVP finalistes de conférence.

Est-ce que le style de jeu pratiqué, plus rapide et plus exigeant pour les organismes (plus que pour les corps eux-mêmes), y est pour quelque chose ? Est-ce qu'il s'agit simplement de la preuve que la densité de talents élite en NBA est telle qu'il est extrêmement compliqué d'être à la fois dominant en saison régulière et en playoffs ? Ou peut-être que le trophée de MVP a un peu moins de valeur qu'avant aux yeux des stars de cette ligue, plus concentrées sur l'objectif ultime que représente le titre de champion NBA ?

Parmi les prétendants les plus sérieux cette année, aucun n'a semblé particulièrement obsédé par la quête du titre de MVP. Nikola Jokic, qui a décroché sa troisième couronne, aurait probablement préféré le Prix de l'Arc de Triomphe, Luka Doncic n'a jamais vraiment fait mention de cette distinction comme d'un but incontournable pour lui, Shai Gilgeous-Alexander n'a presque pas fait campagne et Jayson Tatum a clairement expliqué qu'il n'avait aucun intérêt à jouer la carte solitaire et à faire passer son ego avant le bien-être et la compétitivité des Celtics. Pour Joel Embiid, qui n'a pas disputé assez de matches pour être éligible, on sentait par contre, avant son sacre de 2023, qu'il y avait un besoin de reconnaissance et de trophée individuel.

Il sera intéressant d'observer les quatre prochaines années, pour voir si cette tendance se confirme, notamment avec la tentative de la NBA de freiner le load management des superstars.

Pierre Salzmann-Crochet, le "speaker fou"

à corriger : Curry est champion Nba en étant MVP en 2015. 2016 il est bien MVP de la saison mais c’est les Cavs qui sont Champion. vous l’avez bien précisé en haut de l’article.sinon en 2020 Lebton aurait dû avoir le MVP de la saison.les Lakers avaient fini premier et Lebron avait dominé Giannis le match contre les Bucks à l’extérieur.
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A mettre dans la balance : peut-être faudrait-il également regarder du côté des votants qui ne voient que les performances individuelles ? Une fois que les défenses se resserrent en playoff, ce n'est plus la même histoire.
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Merci Shaï.

En complément à cet article:
https://www.basketsession.com/trucdegeek-mvp-le-meilleur-joueur-de-la-meilleur-equipe-697141/
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