Le Kawhi version cyborg est de retour, cette fois pour de bon ?

Kawhi Leonard est dans une forme magnifique qui donne envie de croire à nouveau dans les chances des Clippers. Tiendra-t-il la distance ?

Le Kawhi version cyborg est de retour, cette fois pour de bon ?

On ne va pas se mentir, on avait un peu abandonné l'idée de revoir Kawhi Leonard en mode Terminator, lorsqu'il était ce joueur que l'on pouvait raisonnablement considérer comme le plus fort de la planète après le titre avec Toronto. Il faut dire que depuis qu'il a rejoint les Clippers avec Paul George en 2019, les occasions de le voir à pleine puissance et épargné par les blessures ont été rarissimes. Quelques séries de match, tout au plus. Puis des blessures ou des faillites collectives, comme dans la bulle de Disneyworld en 2020. En comptant cette saison, Leonard a joué 154 matches (plus 24 de playoffs) en quatre ans. Insuffisant pour atteindre les objectifs très élevés de Steve Ballmer et du front office de la franchise.

Sa capacité à terroriser les adversaires, en attaque, comme en défense, n'a pas disparu. Simplement, il faut pouvoir la mettre en oeuvre sur une assez longue période pour instiller à nouveau la peur. Jouer 15 ou 20 matches d'affilée, puis être en load management forcé (ou auto-diagnostiqué...) n'aide pas à s'offrir de l'immobilier dans la tête des concurrents des Clippers. Mais est-ce qu'on n'aurait pas envie de commencer à croire, encore une fois, au retour du Kawhi implacable et injouable, capable de faire tomber n'importe quelle équipe, quitte à déchanter dans quelques semaines ?

Allez, faisons preuve d'optimisme pour Los Angeles et "The Klaw".

Jeudi, Kawhi Leonard a été époustouflant de contrôle et de domination paisible face au Thunder. Deux jours après une défaite contre ce même adversaire, qui lui a envoyé l'épuisant Lu Dort pour contrecarrer ses plans, Kawhi a sanctionné et montré que l'âpreté du Canadien avait ses limites : 32 points, 6 passes, 6 rebonds, 4 interceptions, +16 de différentiel, à 13/15 (!), dont 3/4 à 3 points, et une victoire précieuse pour rapprocher les Clippers des Suns et de la 4e place à l'Ouest. Le tout avec une fluidité physique et technique ahurissante.

Lorsqu'il est dans ces dispositions, même sans Paul George pour l'épauler, tout espoir est permis. Dans une relative discrétion, le double MVP des Finales fait sa saison la plus efficace en carrière. Sur la saison, Leonard shoote à 52% au global, 42% à 3 points et 87% sur la ligne. Histoire de se montrer encore plus optimiste et de raisonner en termes de dynamique et de forme récente, ses 10 derniers matches sont des modèles du genre. Sur cette fenêtre où les Clippers ont remporté 6 rencontres, l'ancien ailier des Spurs tourne en 55-51-89, à 27.7 points de moyenne.

Dans cette fin de saison et à l'approche de playoffs où aucun favori indiscutable ne se dégage à l'Ouest, le moment est venu pour Kawhi Leonard de rappeler qui il est et pourquoi il est revenu en Californie. La trace qu'il laissera de son passage chez les Clippers ne peut pas rester celle d'un joueur abonné à l'infirmerie et à la culture du mystère. On veut voir Kawhi jouer, mener et dominer et éviter l'étiquette de la superstar la plus énigmatique de l'histoire récente de la NBA.

Ces doutes et ce flou, il peut les chasser avec un accomplissement unique en son genre : remporter un troisième titre de champion avec une troisième franchise différente en étant MVP des Finales à chaque fois. La mission, utopique il y a quelques mois, ne paraît plus si impossible...

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