Presque au pied de la tour Eiffel, dans le 15e arrondissement de Paris, le calme règne. Le Gymnase Fédération est un peu caché, il faut vraiment vouloir s’y rendre pour le trouver. L’ambiance, au premier abord, ne dénote pas avec la tranquillité du quartier. Mais après avoir traversé la grande cour qui sépare la rue de l’entrée du de la salle, c’est une tout autre atmosphère qui se présente.
Celle-ci est étonnamment légère. Bien sûr, c’est un jour de finale. La chaleur est lourde, des bruits de ballons retentissent dans tous les sens. Un échafaudage, monté dans un coin en raison d’une fuite, a visiblement fait irruption sur le parquet — dans le fond, où il ne semble gêner personne. Et il y a surtout l’enjeu : après une seconde année de tournois partout en France, les vainqueurs des « Layup Basket Days » se sont donné un dernier rendez-vous dans la capitale. Beaucoup ont fait le déplacement pour l’occasion. Ils sont logés par la marque à l’origine de l’évènement, Layup, à qui l’organisation d’un tel tournoi a donné la sensation « d’avoir une sorte de deuxième métier ». Pourtant, on sent le climat familial et décontracté.
Chaque équipe représente une ville. Bordeaux, Lille, Marseille, Orléans, Rouen, Strasbourg, deux collectifs pour Paris et de même pour Lyon. Mais la rivalité ne saute pas aux yeux. Les joueurs partagent déjà le terrain, se mêlent les uns aux autres, rient ensemble, se vannent et se jaugent. On en oublierait presque la chaleur et l’enjeu.
« C’est le moment de joie », décrit Cédric Marlu, co-fondateur de Layup. « Il y a énormément d’organisation. La fin c’est le moment où les proches et les joueurs viennent. Pour nous, c’est vraiment le retour positif de tout ce qu’on a fait avant. »
[ITW] Cédric, co-fondateur de Layup, "LA marque française de chaussures de basketball"
Autour de 13 h 30, les matches commencent. Chaque équipe s’affronte en 3x3, sous le regard d’arbitres officiels qui peinent parfois à appliquer le règlement strict qui casse avec le caractère très spontané du jeu. Petit à petit, la pression monte. Les duels s’intensifient, la défense s’active, les tireurs trouvent leur rythme tandis que les plus grands se montrent sans pitié dos au panier.
Avec cet élan, le jeu devient vite plus spectaculaire, plus intéressant. La rencontre entre Lille et Lyon se joue dans la minute finale, à un point près, et ne sera pas la dernière du genre. On commence à apercevoir des dunks, puis de violents posters. Des buzzers à trois points font se lever le public dans des tribunes qui, tout à coup, semblent bien plus remplies. Le spectacle est bien au rendez-vous.
Bien sûr, le niveau est inégal entre les joueurs et les équipes. Les matches sont physiques, les fautes nombreuses. Il y a quelques frustrations avec l’arbitrage, on observe d’ailleurs une faute antisportive lors d’un Lyon-Marseille — même une blessure d’apparence sérieuse du côté d’Orléans, qui assombrit légèrement la fête. Un bon rappel que, malgré l’ambiance décontractée, la victoire reste l’objectif et que chacun joue en conséquence.
Le concours à trois points offre une parenthèse à cet égard. Chaque équipe encourage son shooteur, mais toutes exultent lorsque Rabbi, le futur vainqueur, rentre son tir depuis le milieu du terrain. Suit le concours de dunks — la nouvelle recrue de l’Élan béarnais Gaylor Curier, de passage, s’immisçant notamment dans le jury — qui suscite la même ferveur. Les téléphones sont de sortie et capturent quelques prouesses.
Ce ne sont finalement pas ces figures spectaculaires qui chauffent le plus la salle. C’est plutôt le défilé de mode, celui de la marque organisatrice, mettant à l’honneur les produits Layup. Le public, en majeure partie composé des joueurs, explose à chaque apparition sur le tapis rouge. Le niveau de décibel atteint un nouveau record lorsque Cédric et Wilson, les fondateurs de Layup, s’y présentent. Un indice révélateur de la communauté qu’ils sont parvenus à fédérer autour de leur série de tournois.
La victoire des NO CAP, formation parisienne, en finale vient mettre un point d’exclamation sur la journée. Quasiment un détail dans le tableau plus large d’un évènement très réussi. Pour Cédric, cette conclusion suscite deux sentiments : « satisfaction » et « soulagement ». D’un côté, « quand tu vois que les choses se passent bien, que tout le monde est content, tu l’es aussi ». De l’autre, la fin d’une saison de tournois, le moment de « relâcher la pression ». Du moins pour l’instant, car Layup a bien l’intention de renouveler l’expérience l’année prochaine.
Photo de couverture : @joshuan.lens/Layup