Latrell Sprewell fête ses 52 ans aujourd'hui. Quiconque a grandi dans les années 90 et 2000 ne peut avoir oublié le jeu spectaculaire et énervé de l'ancien joueur des Warriors et des Knicks notamment. Sprewell a un CV plutôt honorable : 4 sélections au All-Star Game, des présences dans des All-NBA teams quelques contrats rondelets, un impact dans la mémoire des gens... Voilà qui en contenterait plus d'un.
Mais on ne peut s'empêcher de penser que Latrell Sprewell aurait dû faire mieux au regard de son talent. S'il n'a pas autant marqué son époque, c'est probablement à cause d'un caractère impulsif et incontrôlable, pour ne pas dire violent.
Le 1er décembre 1997, lors d'un entraînement avec les Golden State Warriors, il indique à son coach PJ Carlesimo de ne pas s'approcher de lui. Ce dernier lui avait simplement demandé d'appuyer un peu plus ses passes. S'approchant pour discuter avec son joueur, Carlesimo déchante rapidement.
Sprewell menace de le tuer et le saisit à la gorge pendant 10 secondes avant que les autres joueurs et le staff ne parviennent à l'arrêter. Vingt minutes plus tard, après une douche, Sprewell ne lâche pas le morceau et envoie un coup de poing à Carlesimo avant d'être à nouveau immobilisé.
A la base licencié et privé des 23.7 millions de dollars de son contrat, Latrell Sprewell parvient à défendre sa cause devant un tribunal et n'est suspendu que jusqu'à la fin de la saison, soit 63 matches. Il s'agit de la 2e suspension la plus lourde dans l'histoire de la NBA. Les Warriors ne voulant évidemment plus de lui, il est tradé aux New York Knicks au moment du lockout.
Un contrat à 100 millions refusé et une après-carrière dramatique
Malgré quelques jolis coups d'éclat, la suite de sa carrière et marquée par des bagarres avec des coéquipiers, des menaces avec arme à feu, etc... Malheureusement, tout ça a continué après sa carrière, avec des incidents assez invraisemblables : l'un de ses pitbulls a attaqué sa fille, une fac l'a accusé d'avoir dérobé du matériel lors de l'un de ses passages, la mère de ses quatre enfants l'a attaqué en justice en réclamant 200 millions de dollars et une femme l'a accusé d'avoir tenté de l'étrangler (décidément) sur son yacht...
Sprewell fait aussi partie de ces joueurs qui ont totalement dilapidé leur fortune en dépenses inutiles, pensions alimentaires et investissements immobiliers désastreux. On parle d'un joueur qui a gagné près de 100 millions de dollars en carrière et qui aurait pu avoir un matelas encore supérieur s'il n'avait pas refusé le deal proposé par les Minnesota Timberwolves en 2004.
A l'époque, "Minny" croit encore étonnamment en lui et lui propose un contrat de 3 ans pour 21 millions de dollars. Sauf que Sprewell est un peu... déconnecté de la réalité et refuse avec des déclarations qui le grilleront définitivement :
"J'ai une famille à nourrir. Si le propriétaire veut que je puisse le faire, il a intérêt à cracher un peu plus d'argent. Sinon, vous allez voir mes gamins dans une de ces pubs pour nourrir les enfants pauvres".
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Derrière ça, Latrell Sprewell a quand même fini son contrat avec les Wolves lors d'une dernière saison complètement anecdotique. Rapidement, les problèmes se sont enchaînés et la faillite n'a pas mis longtemps à poindre. Son yacht à un million et demi de dollars a été saisi et deux de ses maisons ont dû être hypothéquées.
En 2011, Sprewell était endetté à hauteur de 3.5 millions de dollars auprès du fisc dans l'état du Wisconsin. Comme beaucoup d'anciens joueurs pas assez précautionneux, Sprewell s'est retrouvé sur la paille et la vie est plutôt dure avec le 24e pick de la Draft 1992.
En janvier derner, il a ainsi lancé un appel aux dons pour réunir 35 000 dollars. L'argent n'est pas pour lui, mais pour les soins dont a besoin sa petite-fille, atteinte d'une leucémie. Il est terrible de se dire qu'avec 100 millions de dollars de gain en carrière, l'ancien All-Star n'est pas en mesure de débloquer cette somme pour une cause aussi vitale. On espère évidemment que son appel à l'aide aboutira.
En ce qui concerne le basket, voilà ce que l'on préfère retenir de Latrell Sprewell.
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