Le héros devenu vilain petit canard
[superquote pos="d"]A peine 100 000 dollars de son contrat sont garantis [/superquote]Flashback, trois ans plus tôt. Septembre 2013. Les Pacers viennent de filer un maximum de pognon à Paul George, star montante de la ligue fraîchement nommé Most Improved Player quelques mois auparavant et héroïque adversaire de LeBron James lors des finales de Conférence à l’Est. Plus de 90 plaques laissées sur la table. Larry Bird, le président de la franchise, n’oublie pas de glisser un mot doux à un autre de ses protégés, plus sulfureux.« La prochaine fois, c’est ton tour. »Stephenson a à peine 23 ans. Pour beaucoup, c’est encore un gamin à problèmes sélectionné au second tour de la draft 2010. A peine 12 matches joués lors de sa première saison dans la ligue. 42 lors de la suivante, 2,5 points inscrits en à peine 10 minutes et une provocation envers le King en playoffs pour laquelle il passe tout près de se faire casser la gueule par Chris Andersen, Udonis Haslem et Juwan Howard. La blessure de Danny Granger le propulse dans le cinq, il en profite pour devenir un joueur majeur de l’une des équipes phares de la Conférence Est. L’histoire est en marche. Et voilà que le prodige de Lincoln, célèbre lycée de Brooklyn, est adoubé par le grand Bird. Larry la légende a parfois eu du nez. Et, l’espace d’une saison, Stephenson a certainement été son meilleur coup. Avec 13,8 points à 49%, 7,2 rebonds et 4,6 passes cumulés, le tout en jouant pour un candidat au titre, il n’est pas passé loin du All-Star Game en 2014. Sa campagne pour l’événement le mettant en scène sous le personnage de « Sir Lance A Lot » était hilarante. Il faisait le pitre. Et tout le monde se marrait. Il était le gentil clown. Le mec qui siffle dans l’oreille de James. Les blagues, mêmes les plus débiles, sont pardonnés au génie. Et, à l’époque, il y avait du génie en lui. Mais les meilleures vannes sont aussi les plus courtes. http://www.dailymotion.com/video/x4ryx1n_quand-lance-stephenson-soufflait-dans-l-oreille-de-lebron-james_sport [superquote pos="d"]Lance Stephenson et Evan Turner, trajectoires opposées[/superquote]Août 2016. La ligue s’est gavée. Du pognon aux quatre coins du pays. L’entrée en vigueur du nouveau contrat télévisé a provoqué la hausse extraordinaire du Salary Cap. Evan Turner, back-up catastrophique de l’ex-enfant terrible des Pacers il y a deux ans, a pris 70 millions de dollars. 70. Stephenson ? « Il sera peut-être contraint de jouer en Europe », rapporte le Boston Globe. Plus personne ne voulait de lui. Même les New York Knicks, habitués à prendre des décisions complètement loufoques, n’ont pas souhaité le signer après qu’un bref intérêt ait été relayé dans la presse. Même les Memphis Grizzlies, avec qui il a pourtant fini la saison en trombe avec 14,2 points à 47% (35% à trois-points) et 4,4 rebonds en 26 minutes n’ont pas activé l’option sur son deal, préférant le laisser faire le zouave ailleurs. Même les Brooklyn Nets ont refusé de céder Joe Johnson en l’échange de Lance, tout ça pour couper - sans contrepartie donc - le vétéran un peu plus tard. Entre Stephenson et rien ? Rien, s’il vous plait. Voilà à quel point il est tombé bas. Sa signature aux Charlotte Hornets en 2014 (pour 27 millions sur trois ans) a brisé son élan. Il ne s’est jamais imposé en Caroline du Nord et les dirigeants ont préféré l’envoyer aux Los Angeles Clippers où il n’est pas parvenu à se faire une place. Il a ensuite été refourgué aux Memphis Grizzlies ravagés par les blessures l’an passé.