Lance Stephenson s'est-il grillé ?

En fin de contrat cet été, Lance Stephenson a perturbé pas mal de monde par son comportement ces derniers jours. Les Pacers prendront-ils le risque de miser sur lui ?

Let Westbrook be Westbrook. Voilà le genre d'adage que l'on entend depuis le début de la saison pour permettre au meneur d'OKC de jouer sans pression et sans contrainte. Le Thunder en récolte les fruits depuis le début des playoffs, où le All-Star livre des prestations dantesques. Les Pacers doivent-ils adapter la formule à Lance Stephenson ? Let Lance be Lance ? La question va forcément se poser alors qu'Indiana a quitté la post-saison la tête dans le sac cette nuit, après une défaite très douloureuse pour son amour-propre sur le parquet du Heat. Alors qu'il sera unrestricted free-agent cet été, l'arrière de 23 ans a à la fois donné du grain à moudre à ses détracteurs et à ses fans ces dernières semaines et particulièrement dans la série contre Miami. Mérite-t-il un contrat à 20 ou 25 millions de dollars sur plusieurs saisons comme il semble sur le point de le réclamer, lui qui a touché moins d'un million pour sa 4e année dans la ligue ? Sur le potentiel et l'intensité qu'il met à chacune de ses sorties, c'est possible. Mais on a du mal à imaginer les Pacers avec Larry Bird à la direction lui offrir de tels émoluments.

Hors de contrôle et lâché par la franchise

"Larry Legend" n'a que très peu goûté les facéties de son joueur ces derniers jours dans son duel avec LeBron James. Si les fans sont amusés et apprécient le côté sauvage du garçon dans une ligue aseptisée, son caractère imprévisible et presque hors de contrôle a de quoi effrayer l'establishment. Couvé et protégé par l'organisation même lorsqu'il avait été poursuivi pour violences domestiques sévères à 19 ans, "Born Ready" a eu un comportement trop déviant pour que ses dirigeants aient envie d'être encore plus patients avec lui. Sa première mi-temps dans le game 6 a beaucoup fait parler. [superquote pos="g"]Un récital de crapulerie en première mi-temps.[/superquote]Alors qu'on pensait le voir un peu plus discret dans sa façon de défendre sur LeBron, Stephenson a livré un récital de crapulerie. L'omniprésence des caméras a ainsi permis aux spectacteurs de le voir bloquer James au sol à l'aide de ses jambes, coller son visage sur son bras en un contre un ou lui caresser le visage en dehors de l'action. Plus marquant encore, sa baffe sur un Norris Cole lancé presque à pleine vitesse avant la pause et qui lui a valu une faute flagrante. Sur le plateau mi-temps d'ESPN, Bill Simmons a réclamé son éjection avant que les autres consultants ne conviennent que l'attitude de l'intéressé nuisait au collectif. Pourtant, une autre impression se dégage lorsque l'on regarde ce game 6 de plus près. Certes, Lance Stephenson a dépassé les bornes et plusieurs fois joué la carte du soliste offensivement pour gâter l'affaire. Mais il est l'un des seuls Pacers à avoir tenté de réagir face à la déculottée infligée par le Heat. Pas de high five, peu de discussions, Indiana a été amorphe et n'a jamais tenté de profiter de l'électricité provoquée par le #1 comme d'autres équipes auraient pu le faire. Quand Paul George, le franchise player, critique publiquement le trop plein d'énergie et les écarts de son coéquipier, c'est que quelque chose ne tourne pas rond dans cette équipe.

Taillé pour Chicago ?

Les critiques vont peut être se focaliser sur les bêtises de Stephenson, mais les cadres du groupe sont autant à remettre en cause. Avec leur statut de All-Star ou ex-All Star, Roy Hibbert, Paul George et David West peuvent-ils se permettre d'être aussi inefficaces et peu combatifs dans un match d'une telle importance ? On peut ajouter qu'ils ont tous, George en particulier, trop respecté le Heat. Les déclarations de l'ailier sur sa volonté que James le prenne sous son aile pour le faire progresser en disent long sur son positionnement du moment... Il n'y a pas si longtemps, beaucoup s'indignaient que Stephenson n'ait pas été retenu pour le All-Star Game alors qu'il enfilait les triples-doubles comme des perles en saison régulière. Aujourd'hui, le voilà plus proche de la sortie que d'autre chose. Et si une autre franchise décidait de parier sur lui ? Des rumeurs faisaient état d'un intérêt de Chicago pour le trublion new yorkais. Les Bulls sont suceptibles d'avoir du cap space en amnistiant Carlos Boozer et en réalisant quelques autres ajustements. L'Illinois semble être une destination adaptée pour Lance Stephenson. Tom Thibodeau sait parfaitement exploiter les joueurs avec de telles qualités défensives et son autorité pourrait très bien aider Stephenson a mûrir et à s'exprimer davantage que chez les Pacers. Le caractère même de l'équipe a l'air taillé pour lui, à l'image du leader de vestiaire agressif et hyper combatif qu'est Joakim Noah. Dans une autre équipe, il pourrait en revanche rapidement tomber dans l'oubli et gâcher un talent que personne ne peut pourtant remettre en cause...

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