Winners : Los Angeles Lakers
Pendant un jour ou deux, les Lakers ont donné l’impression de mettre la main sur n’importe quel vétéran disponible. Le tout pour pas cher à chaque fois. Les signatures se sont enchaînées. Trevor Ariza. Kendrick Nunn. Malik Monk. Dwayne Ellington. Dwight Howard. Carmelo Anthony. Il ne manquait plus que Redouane Bougheraba et le compte était bon. Les champions NBA 2020 ont renforcé leur effectif jusqu’au treizième homme. De quoi voyager beaucoup plus sereinement que la saison dernière. Une démonstration de la puissance attractive de cette franchise mythique. Mais attention quand même. Les dirigeants n’ont pas vraiment perdu d’assets en récupérant Westbrook – Kyle Kuzma, Kentavious Caldwell-Pope et le boudeur Montrezl Harrell – mais ils se sont peut-être tiré une balle de gros calibre dans le pied. La complémentarité entre le meneur All-Star et les deux têtes d’affiche de l’effectif est loin d’être évidente. Et c’est un euphémisme. Le manque d’adresse extérieure risque d’être un problème fréquent à L.A. cette saison. Les Bucks ont effectivement gagné le titre tout en étant « mauvais » à trois-points, mais ils défendaient avec acharnement. Pas sûr que l’on puisse en demander autant à un LBJ de 37 balais (en décembre), à Melo ou encore à Westbrook.Winner : Russell Westbrook
Après Kevin Durant, James Harden et Bradley Beal, Russell Westbrook va pouvoir jouer au côté de LeBron James… et d’Anthony Davis ! Pour la première fois de sa carrière, l’ancien MVP intègre une « superteam. » Avec donc la perspective de gagner un premier titre qui donnerait encore plus de saveur à un CV aussi massif que sa liste de triple-doubles en NBA. Le plus beau, c’est qu’il va donc avoir cette opportunité en or tout en jouant à la maison. Chez lui, à Los Angeles. Difficile de dire si son association avec le King et AD peut vraiment fonctionner – réponse dans quelques mois – mais Russ est forcément gagnant en passant des Wizards et du milieu de tableau à l’Est aux Lakers et leur rêve de nouveau sacre.(Ultime) Loser : Dennis Schröder
Pour conclure cette grosse introduction aux accents mauves et ors, rendons hommage à Dennis Schröder. Le désormais ex-meneur des Lakers a eu le culot – la bêtise ? – de refuser 84 millions de dollars pour en réclamer 100. Persuadé qu’il obtiendrait un tel contrat lors de la Free Agency. Mais qui allait aligner un tel montant pour un joueur qui ne figure peut-être même pas dans le top-15 (20 ?) de la ligue à son poste ? Des mois plus tard, l’Allemand, sans aucune piste ou presque, s’est finalement résigné à signer un deal d’un an avec les Celtics. Pour un peu plus de 5 millions. En fait, en déclinant la proposition des Angelenos, il a permis à l’équipe hollywoodienne de signer plein de joueurs à la place. Pour maintenant rejoindre le grand rival, à Boston. Peut-être juste un plan machiavélique et génial de Rob Pelinka.Loser : Le tampering
Il est temps que la NBA se décide. Soit elle choisit de mener un combat féroce contre le « tampering » et se met à casser des transferts (pas juste ceux des Bucks et des Kings), des signatures et à infliger de lourdes sanctions. Soit elle arrête ce cirque et accepte l’idée que, de toute façon, les joueurs, les agents et les franchises discutent bien évidemment avant le coup d’envoi de la Free Agency. La répression n’est probablement pas une bonne solution. Les athlètes continueront de se parler entre eux et tant mieux. Par contre, les recrues annoncées une minute après l’ouverture du marché, ça fait quand même vraiment bien passer la ligue pour des guignols.Winners : Memphis Grizzlies
Est-ce une coïncidence si les Grizzlies se portent mieux depuis le départ de John Hollinger, l’un de leurs anciens dirigeants ? Bien sûr que non. La franchise du Tennessee a fait une quantité de bons choix pendant l’intersaison. Steven Adams va amener de la dureté en défense et c’est potentiellement un très bon complément pour Jaren Jackson Jr. Memphis a aussi « transformé » Eric Bledsoe en Rajon Rondo et Patrick Beverley puis ce dernier a été envoyé à Minnesota en l’échange de Juancho Hernangomez et Jarrett Culver. En gros, l’équipe récupère Rondo – un mentor pour Ja Morant – mais aussi deux jeunes intéressants en l’échange de Bledsoe. C’est beau. Culver n’a jamais su s’imposer aux Timberwolves mais les Grizzlies savent mettre les jeunes en confiance et les relancer. Hernangomez est un super pick. Alors, oui, à l’Ouest, c’est très difficile d’accrocher les playoffs. Mais le boulot est bon.Winner : L’esprit de compétition
Les gros restent gros. Les moyens essayent de devenir gros. Et les petits en ont marre d’être petits. C’est simple, hein ? Plus sérieusement, on sent une volonté pour les dirigeants NBA d’être compétitifs. De moins calculer sur le très long terme – sauf peut-être Oklahoma et deux ou trois équipes – mais de toute tenter pour accrocher les playoffs ou le play-in. Voire plus grand encore. Les Suns ont probablement des idées à plus d’un front office. La franchise de l’Arizona était au fond du trou il y a un an. Et elle a joué les finales cette saison. Parfois, il suffit d’un move. D’une série de circonstances. Du coup, de plus en plus d’équipes tentent de se mêler à la lutte et c’est forcément une bonne chose pour le championnat dans son ensemble.Losers : New Orleans Pelicans
Il fallait que l’on écrive le paragraphe juste au-dessus pour ensuite se contredire dans la foulée. Voilà une équipe qui passe en mode « win now » alors qu’elle ferait mieux de rester patiente. Ou alors, si, pourquoi pas. Le problème, c’est que les Pelicans le font mal. C’est à se demander si cette franchise a appris de ses erreurs à la suite du divorce avec Anthony Davis. Parce qu’elle reproduit exactement le même schéma avec Zion Williamson. Première chose : New Orleans fera peut-être mieux en 2022 qu’en 2021. Déjà parce que les Pels ont terminé onzième à l’Ouest avec 31 victoires. La barre n’est pas très haute. Ensuite parce que leurs deux meilleurs joueurs, Zion et Brandon Ingram, sont jeunes et continuent donc de progresser et de maîtriser leurs supers pouvoirs. Mais ce n’est pas parce qu’ils font mieux qu’ils auront nécessairement fait les bons choix. Est-ce vraiment judicieux d’avoir laissé filer Ball, un meneur qui pouvait encore grandir au côté de Williamson et Ingram ? Le remplacer par Tomas Satoransky, Garrett Temple et Devonte Graham n’est pas forcément la meilleure idée. D’autant plus que les Pelicans ont sacrifié un pick pour le dernier cité, meneur pas manchot mais peut-être pas assez impactant pour vraiment faire passer un cap à cette équipe sur le long terme. C’est là où on en revient aux erreurs du passé : les dirigeants sacrifient des premiers tours de draft pour des joueurs moyens. La bonne nouvelle, c’est que les Pelicans en ont encore plein. L’arrivée de Jonas Valanciunas est sympa mais elle est surestimée. Elle ne règlera pas les problèmes de spacing de cet effectif. Le Lituanien peut tirer de loin mais ce n’est pas non plus sa force première. Il reste plus efficace près du cercle, la zone de prédilection de Williamson. En fait, dans l’ensemble, ça reste très moyen. Il y avait sans doute mieux à faire.Loser : Damian Lillard
Damian Lillard a débuté l’intersaison en mettant un coup de pression sur ses dirigeants depuis Tokyo. Alors que les rumeurs (bidons) de ses envies de départ battaient leur plein, le meneur All-Star insistait sur le fait que cette équipe des Blazers n’était pas à même de jouer le titre. La réponse des dirigeants ? Signer les valeureux mais obscures Cody Zeller, Tony Snell et Ben McLemore. Loin du compte. Attention, l’intersaison de Portland n’est pas mauvaise. Chacune des trois recrues répond à un besoin de l’effectif. Et en laissant partir Carmelo Anthony et Enes Kanter, les Blazers se sont séparés de leurs deux plus mauvais défenseurs. Les progressions d’Anfernee Simons et de Nassir Little (à suivre !) seront déterminantes. L’équipe peut et va faire mieux que l’an dernier. Mais c’est Lillard dont on parle ici. Il est l’un des meilleurs joueurs de la planète mais il n’est pas en mesure de jouer pour le titre. Après, il avait tout de même répété plusieurs fois qu’il était prêt à finir dans l’Oregon même sans jamais gagner…Winner : Miami Heat
Pat Riley ne lâche jamais le beefsteak. Même après avoir échoué dans sa quête – vite avortée – de faire venir Giannis Antetokounmpo, le Heat se relève un an après en signant Kyle Lowry mais aussi PJ Tucker. Tout en prolongeant Jimmy Butler, Duncan Robinson et Victor Oladipo. Et sans lâcher Tyler Herro. Les Floridiens sont encore une fois bien armés pour aller loin. Ils ne font peut-être pas vraiment figure de candidats au titre. Rien qu’à l’Est, les Nets et les Bucks sont au-dessus. Mais cette franchise de Miami est décidément pleine de ressources et elle va encore rester très compétitive. Avec, là aussi, des circonstances qui peuvent tourner en leur faveur pendant les playoffs : une blessure, une équipe qui se plante, etc. Le Heat n’est pas si loin de pouvoir retourner en finales.Winner : Chris Paul
Fraîchement sorti des premières finales de sa carrière, Chris Paul a prolongé avec les Suns pour 120 millions sur quatre ans. Le tout à 36 ans. 120 millions. Qui l’aurait cru deux années en arrière ? Trop rapidement considéré sur le déclin, le maestro s’est sublimé à Oklahoma City puis à Phoenix. Enfin, il a surtout sublimé les autres au point de faire remonter sa valeur en flèche. Puis CP3 a pu profiter du marché et de sa cote nouvelle pour toucher un nouveau gros contrat. En jouant aussi sur la concurrence – celle des Lakers ou des Pelicans – pour convaincre les Suns de lui filer de l’argent sur quatre ans. Champion. Enfin presque.Loser : Ricky Rubio
Brillant aux Jeux Olympiques, malgré une équipe d’Espagne moyennasse, Ricky Rubio mérite mieux que de jouer les remplaçants d’un jeune meneur en NBA. Encore plus dans une franchise qui peut viser, au mieux, le ventre mou du classement à l’Est (le play in est possible mais ça reste presque le best-case scénario pour Cleveland…). Ce n’est même pas une pique envers les Cavaliers finalement. Mais c’est triste que Rubio soit balancé dans l’Ohio – en plein pendant les JO – pour y être la doublure de Darius Garland. Voilà un compétiteur expérimenté que l’on a envie de voir en playoffs, et pas juste au premier tour.Winners : Brooklyn Nets
Les grands vainqueurs de cette intersaison. Plus que les Lakers. Plus que n’importe quelle équipe. Déjà parce que Kevin Durant a prolongé pour quatre ans. Brooklyn pourra donc s’appuyer sur le meilleur joueur du monde sur le court et le moyen terme. Avec une vraie fenêtre de tir pour chercher une bague. Ensuite parce que son extension devrait aussi entraîner celles de James Harden et peut-être de Kyrie Irving. En signant maintenant, ils permettront à l’organisation d’économiser quelques dollars – pour recruter – lors des années à venir quand le cap va remonter. Enfin, les Nets ont su dénicher des bonnes pioches sur le marché : Patty Mills est un coup d’enfer. Un complément idéal des trois stars, un champion NBA expérimenté, clutch, utile. James Johnson vient prendre la place de Jeff Green (une perte tout de même). Bruce Brown et Blake Griffin restent pour pas cher. Les Nets sont les grands favoris pour le titre.On attend de voir...
- Les Bulls ont mis la main sur plusieurs des principaux free agents - Lonzo Ball, DeMar DeRozan - mais le fit ne s'annonce pas parfait. C'est ambitieux mais à voir si ça passe.
- Les Celtics ont déçu et semblent un ton en-dessous des autres candidats de l'Est. Evan Fournier est parti, Kemba Walker aussi. Al Horford ne règlera pas tout à Boston.
- Les Mavericks ont été plutôt passifs et seul un réveil (ou un trade) de Kristaps Porzingis peut leur permettre de jouer le titre.
- Les Sixers n'ont pas refourgué Ben Simmons et leur effectif présente toujours les mêmes lacunes.
- Les Clippers ont prolongé Kawhi Leonard et ils ont ajouté de la densité à leur effectif. C'est beau mais à voir si ça peut suffire.