« Je dis toujours que c’est une très bonne équipe, mais que c’est Russell Westbrook qui les rend vraiment spéciaux, parce qu’il n’y a personne d’autre comme lui en NBA. Personnellement, je pense que c’est le gars le plus athlétique au regard de ce qu’il fait, comment il le fait et la vitesse à laquelle il le fait. »Ces propos ne proviennent pas d’un journaliste faisant un preview de la finale qui débute ce soir. Non, ils émanent de Dwyane Wade en personne. C’est dire si l’arrière du Heat mesure l’ampleur du challenge qui se dresse entre son équipe et l’accession au tant convoité titre NBA. Car après l’intelligence et la roublardise de Rajon Rondo, le maître à jouer des Celtics, capable de sortir deux triples-doubles en finale de conférence, Miami va désormais devoir contenir les assauts de la boule d’énergie qu’est Russell Westbrook. Mais l’armada du Heat en a-t-elle seulement les capacités ?
Son propre ennemi
En quatre saisons, Russell Westbrook a commis 1 097 turnovers, soit plus que quiconque dans la grande ligue. Le pire a été cette année, pendant laquelle il rendait en moyenne près de quatre balles (3,9) par match à l’adversaire. Et même si ce chiffre reste à relativiser par le fait qu’il n’ai manqué aucun game durant cette période (392), il faut tout de même admettre que l’ancien joueur d’UCLA perd beaucoup de balles : 3,5 en moyenne en carrière là où d’autres meneurs scoreurs comme Tony Parker (2,3) ou Derrick Rose (2,9) affichent des moyennes bien plus basses sur leur quatre premières saisons. C’est bien trop pour un meneur de jeu. Le souci pour le Heat de Miami, c’est que comme son coéquipier Kevin Durant, Westbrook semble avoir passé un cap cette saison en playoffs. Ce qui se traduit désormais par un nombre de pertes de balles (2,3) tout à fait « normal » pour un joueur à son poste étant amené à porter la balle aussi souvent. Pour Scott Brooks, le coach d’OKC, ces stats n’ont que peu d’importance au vu de l’influence du meneur sur le jeu de l’équipe :« Souvent, vous vous concentrez sur les mauvaises choses. Ou en tous cas certains d’entre vous le font. Mais je crois vraiment que ce qu’il fait, c’est qu’il apporte une grosse énergie, il apporte de la passion, il apporte de l’enthousiasme sur le terrain, et ça influence la manière dont nous jouons en tant qu’équipe sur le terrain », explique-t-il à Jeff Latzke, de Yahoo! Sports.L’analyse de son coéquipier, James Harden, tend quant à elle à souligner les progrès de son meneur dans la gestion de la balle :
« Vous voyez où nous sommes. Nous sommes en finale grâce à Russell, grâce à notre leader, notre meneur de jeu. Il a fait un travail phénoménal en contrôlant réellement la balle, en faisant l’extra passe (…) il a fait un gros boulot pour ça et j’espère qu’il continuera à le faire. »
Chalmers sur Westbrook ?
S’il est clair que le Heat mettra Wade sur le dos du meneur d’OKC par moment, c’est pourtant Mario Chalmers qui devrait se coltiner cette tâche la plupart du temps. Mais après avoir dû défendre sur Rajon Rondo au tour précédant, Chalmers ne semble pas le moins du monde effrayé à l’idée d’affronter RW. Au contraire :« C’était amusant (à propos de Rondo). Pour devenir le meilleur, tu dois affronter les meilleurs. Et moi, j’aspire à devenir un des meneurs d’élite dans la ligue. Pour avoir mon nom dans cette conversation, je dois affronter ces gars. »Sa stratégie ?
« On préfère le faire tirer des jump shots plutôt que de le laisser attaquer le panier. On doit orienter et choisir nos batailles. »Rien de nouveau en somme. Mais n’était-ce pas déjà une partie de la stratégie des Mavericks (22,3 points 4,3 asts, 3,8 rbds pour Westbrook), Lakers (25,6 pts, 4,6 pds, 5,4 rbds) et Spurs (18,2 pts, 7,3 pds, 5,8 rbds mais 24,8 pts, 8,5 asts et 6 rbds lors des games 5 et 6) sur les tours précédents ?