Kyrie Irving, un shoot, un titre et le respect

Brillant tout au long des playoffs, Kyrie Irving a été l'autre héros de la soirée et des NBA Finals. Le All-Star s'est invité parmi les plus grands.

Kyrie Irving, un shoot, un titre et le respect
« J’ai essayé d’atteindre la balle, de rester devant lui et de le forcer à prendre un tir difficile. » Parfois, pour mieux comprendre la violence d’une agression, il faut se mettre dans la peau de la victime. Un angle que ne connaît peu Stephen Curry, contraint d’expliquer le shoot le plus important des finales NBA tout juste terminées. Un shoot dont il n’est pas l’auteur. Un shoot de Kyrie Irving pour la gagne. Après avoir fait danser tous les défenseurs NBA pendant toute une saison, le double MVP est condamné à revoir ce tir planté sur sa tronche pendant au moins quelques années. http://www.dailymotion.com/video/x4hfqjz_kyrie-irving-ultra-clutch-dans-le-game-7-des-finales-nba_sport Irving est habitué à rester décontracté en toute circonstance. Rarement d’excès en public. Pas d’explosion de joie. Pas de larmes. Pas de crise de colère non plus. Pas de frustration trop visible. Après une large défaite ou une grande victoire, le jeune homme sait afficher le même regard serein, « too cool to care ». Il n’était pas ému au point de pleurer hier soir. Il était heureux. Il était en contrôle. C’est peut-être de là, de cette attitude qu’il tient son sang froid devenu légendaire en l’espace de quelques secondes. Il a suffi d’un tir. Et quel tir, putain. [superquote pos="d"]"Monsieur quatrième QT" a encore frappé[/superquote]Le premier choix de la draft 2011 était appelé « Monsieur quatrième quart temps » lors de ses deux premières années en NBA. Un surnom qu’il a fini par perdre à force de se blesser et de boucler ses saisons en avril, sans playoffs. Personne ne contestait le talent d’un garçon capable de frigorifier ses adversaires d’un changement de main ou d’un shoot longue distance. Kyrie Irving, c’était « Uncle Drew ». Un assassin en un-contre-un. Un joueur YouTube. Un joueur NBA 2K. Mais pas un champion. Pas encore. Les playoffs, les matches à enjeux et les titres semblaient encore très loin. Premier joueur cité par LeBron James dans l’essai rédigé par le King pour marquer son retour dans l’Ohio, Kyrie Irving a dû réapprendre à jouer. Pas à jouer au basket. Mais à jouer pour gagner. A s’adapter à un rôle de fausse deuxième option - un finisseur scoreur qui laisse son leadership à James. Il a appris à se retrouver au coeur des critiques après la moindre contre-performance. Il a appris à jouer intelligemment, à mieux lire ce qui se passait sur le terrain. Et ce gars-là n’a jamais perdu une série de playoffs qu’il a disputé dans son intégralité. Il a su élever son niveau de jeu quand il le fallait. Après les deux premiers matches perdus à l’Oracle Arena. Dans un Game 5 d’anthologique. Dans la dernière minute de ce Game 7 historique. Les Cavaliers n’auraient pas gagné sans lui hier soir. Ils n’auraient pas gagné sans lui tout court. Avec plus de 27 points de moyenne par match, il a parfaitement épaulé LeBron James dans sa quête de ramener un titre à Cleveland.
« Je voyais Kobe et LeBron jouer des Games 7. Je voulais aussi vivre ce moment. »
Il l’a vécu et il a inscrit son nom dans l’histoire, lui aussi. En brillant devant le plus grand nombre, il a gagné le respect. Soudainement, sa place parmi les meilleurs joueurs de la NBA ne surprend plus personne. Un rang auquel il appartient depuis déjà un moment. Il ne l’avait simplement pas encore prouvé au plus haut niveau du plus haut niveau. Il a eu l’opportunité de le faire et il n’a pas raté sa cible. Un peu comme quand il s’est retrouvé en tête à tête avec Stephen Curry à quelques secondes du buzzer...