Ils souffrent, ils souffrent, les Dallas Mavericks. Si un temps d’adaptation semble bien entendu nécessaire, l’arrivée de Kyrie Irving ne produit pour l’instant pas les effets escomptés par la direction – même si les résultats en dent de scie ne surprendront pas les analystes plutôt critiques envers le transfert. La franchise texane a pris un pari risqué en sacrifiant Spencer Dinwiddie, le très précieux Dorian Finney-Smith et des tours de draft pour rameuter le meneur All-Star des Brooklyn Nets.
Des questions se posaient sur le duo qu’il allait former avec Luka Doncic. Pour l’instant, les deux pistoleros ont joué 4 matches ensemble. Ils en ont perdu 3. Sachant qu’ils ont seulement battu des San Antonio Spurs lancés sur 16 défaites de suite… ça ne compte presque pas. L’association montre des limites. Les joueurs diront qu’ils prennent leur marque. Logique, ils ne vont pas crier à la panique aussi tôt. Tout le monde garde le sourire, tout le monde jure de faire des efforts. C’est comme ça au début.
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Tout n’est pas à jeter. Malgré la mauvaise passe, Doncic et Irving affichent un Net Rating de +4,6 sur 100 possessions quand ils sont alignés ensemble. Pour la petite comparaison, le Slovène et Dinwiddie disposaient d’un différentiel négatif, -0,6, sur un échantillon évidemment bien plus important (47 matches). Après, le rating est impacté par la très large victoire contre San Antonio. Il était de -12 contre les Minnesota Timberwolves et de -24 contre les Los Angeles Lakers la nuit dernière par exemple.
Kyrie Irving et Luka Doncic ne maîtrisent pas le money time
Kyrie Irving est arrivé à Dallas avec sa réputation de finisseur – déjà plus flatteuse que celle au sujet de sa personnalité dans le vestiaire. Doncic est lui aussi connu pour sa capacité à prendre le contrôle d’un match dans les dernières minutes. Mais plus par plus ne fait pas toujours plus. Malgré le talent des deux bonhommes, les Mavericks sont à la peine dans les quatrièmes quart-temps serrés. Leur différentiel dans le clutch (5 points d’écart ou moins dans les 5 dernières minutes) est de -12,5 depuis l’arrivée de l’Américain contre +3,1 avant le trade.
Les Lakers ont su remonter 27 points d’écart avant de l’emporter. Ils ont gagné un match débuté avec 15 paniers à trois-points manqués de suite. Et c’est justement dans les moments les plus tendus que Doncic, bien gêné par la défense de l’excellent Jarred Vanderbilt, et Irving, ont eu moins d’impact. Seulement 12 points cumulés dans le quatrième quart-temps, contre 19 pour LeBron James et Anthony Davis par exemple. Symbole de ce manque d’alchimie, une possession tout bête où le jeune prodige s’est jeté pour essayer de sauver une passe d’Irving parce qu’il pensait qu’il ne pouvait pas prendre la balle dans son propre camp.
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« Je lui ai dit une minute après : ‘tu sais que tu aller dans le backcourt.’ Il m’a dit que c’était de sa faute. Ça fait partie des moments où l’on apprend à jouer ensemble », raconte ‘Uncle Drew’.
Les Dallas Mavericks en danger
L’anecdote est tout bête mais elle illustre bien les difficultés actuelles. Cette équipe des Mavericks est incomplète. Sur le papier mais aussi sur le terrain, dans l’attitude.
« On doit grandir en tant qu’équipe. On doit devenir plus matures. Aucune équipe jeune physiquement et mentalement n’a gagné de titre », remarque Jason Kidd.
Une pique à Luka Doncic, qui s’est encore une fois plaint de l’arbitrage à maintes et maintes reprises pendant la partie. Les Mavericks ont certainement besoin de temps. Mais ils n’en ont pas. Ils sont dans la dernière ligne droite de la saison et la Conférence Ouest est terriblement bouchée. Sixièmes, ils n’ont finalement que 3 victoires d’avance sur les Portland Trail Blazers ou les Los Angeles Lakers, respectivement onzièmes et douzièmes.
Ils rétorqueront qu’ils ne sont pas non plus loin de la troisième place (3 victoires là aussi). Mais la dynamique actuelle laisse penser que Kyrie Irving et ses nouveaux partenaires devront sévèrement cravacher pour ne serait-ce qu’accrocher les playoffs. Pas sûr que ce soit le scénario imaginé par le staff au moment de céder deux de ses meilleurs joueurs de devoir.