Les victoires des Celtics sont aussi les défaites de Kyrie Irving

Comme par hasard, les Boston Celtics ont retrouvé les sommets un an seulement après le départ de Kyrie Irving pour les Brooklyn Nets...

Les victoires des Celtics sont aussi les défaites de Kyrie Irving
Un seul être vous manque et… oh putain que ça va mieux ! Depuis que Kyrie Irving s’est éclipsé des Boston Celtics, après avoir promis qu’il y resterait, la franchise du Massachussetts figure à nouveau parmi les prétendants aux finales à l’Est. Une simple coïncidence ? Hell nah. Les fois où l’individualiste très talentueux a créé une ambiance nauséabonde sont trop nombreuses pour être justifiées uniquement par le hasard. Aussi doué soit-il balle en main, aussi incompris soit-il par les médias, les coaches ou les supporteurs, « Uncle Drew » nuisait clairement au succès de cet effectif prometteur de Boston. Et si jamais vous (nous) aviez (avions) besoin d’une preuve supplémentaire, cette campagne de playoffs disputée sous vos (nos) yeux vient enterrer le débat. L’an dernier, des Celtics sans saveur se faisaient sortir par les Bucks de Giannis Antetokounmpo dès le second tour. En cinq manches (1-4). Avec un Kyrie Irving qui avait déjà baissé les bras avant même que le verdict tombe, enchaînant briques sur briques sans âme, sans rage de vaincre, pendant que son équipe prenait la sauce. 25 sur 83 aux tirs (30%) dont 5 sur 27 (18%) derrière l’arc sur les quatre derniers matches de la série, tous perdus. Dégueulasse. Irving savait sans doute déjà qu’il ferait ses valises direction Brooklyn. Il n’en avait rien à secouer. Le problème, c’est qu’en plus de monopoliser les tickets en attaque pour les gaspiller, il pourrissait l’atmosphère du groupe. Et non, le pointer comme ça du doigt n’est même pas une attaque gratuite ! Croyons au témoignage d’Al Horford, lui aussi parti depuis, qui avouait que « si Kyrie était resté » ça n’aurait « pas fonctionné » pour Boston.

« Il aurait fallu des changements majeurs dans le roster car le groupe qu’on avait n’arrivait tout simplement pas à coexister », poursuivait l’ancien All-Star.

Les querelles internes des C’s ont agité la saison 2018-2019. Parce que la NBA est un grand cirque où les péripéties nous (vous) passionnent parfois autant que le jeu en lui-même. Qu’en était-il vraiment ? Une question évidemment sans réponse mais des indices qui laissent penser que le groupe vit mieux depuis le départ de son « meilleur joueur » vers Brooklyn. En témoigne ce souvenir de match d’un journaliste de NBC Sport, qui se remémore une défaite in-extremis de Boston contre Orlando plusieurs mois avant les playoffs.

« Deux points de retard avec quelques secondes à jouer. Gordon Hayward trouve Jayson Tatum, qui rate un fadeaway contesté par la défense au buzzer. Irving, furieux, s’est immédiatement précipité vers Hayward l’air de dire ‘trou du cul’ ! »

« Irving voulait que la balle lui revienne. Il voulait être au centre de l’action. Plutôt que de soutenir un coéquipier qui a pris en une demi-seconde la décision de servir une jeune star prometteuse pour la gagne, Irving s’est laissé emporter dans l’une de ses tirades narcissiques d’après-match en évoquant l’inexpérience de l’équipe, le besoin d’apprendre, etc. » Raconte John Tomase.

Est-ce que c’est injuste de juger Kyrie Irving sur une anecdote, certes remise dans le contexte ? Complètement. Mais on l’assume. Parce que le constat global, dur envers le meneur All-Star, s’appuie sur des multitudes d’exemples qui illustrent le caractère si particulier du bonhomme. Depuis, Kemba Walker assure le relais à Boston. Et ça change tout. Déjà, ça pouvait même « tout changer » pour Horford s’il avait su que Walker prendrait la place d’Irving. Deux joueurs, deux ambiances. L’ancien scoreur des Hornets reste probablement moins fort que son prédécesseur. Mais les Celtics en sortent gagnants quand même. Quand il se retrouve dans la même situation que la néo-star des Nets, Kemba fait des choix différents. En offrant par exemple des ballons importants aux jeunes Daniel Theis et Grant Williams dans les moments les plus chauds des playoffs plutôt que de tenter sa chance. Deux joueurs de devoir. Une toute autre mentalité. Et même avant Walker. Les Celtics ont déjà disputé une finale de Conférence en 2018. En l’absence d’Irving, blessé. En 2020, les revoilà au troisième round. Entre temps ? Une quête impossible avec une diva soliste aux manettes. Heureusement que cette époque s’est vite terminée.