Confort
La Kyrie 3 a beau être assez haute pour une basket de « joueurs près du sol », elle s’enfile rapidement. Le laçage est bien réparti sur la chaussure, et très vite on se sent maintenu (serré ?). Etant fatigué des communiqués de presse, j’ai appelé un « product specialist » de chez Nike, qui préfère rester anonyme, pour comprendre quelle était l’intention derrière ce troisième modèle.« Chez Nike, on a vraiment voulu améliorer le maintien du pied. On a beaucoup travaillé avec Kyrie, qui voulait une chaussure qui le rassure dans ses nombreux changements de direction », me dit-il.Après 3 utilisations, un point négatif ressort : Nike a tellement voulu tenir le pied de l’athlète que les orteils se retrouvent serrés dans le chausson, comme les sardines de Patrick Sébastien. Dommage. Quant à l’amorti, il est parfait pour un meneur ou un arrière, comme nous le précise Nicolas Lang, l’arrière de l’ASVEL :
« Je me suis senti tout de suite à l’aise dedans, alors que dans d’autres modèles ça a pris plus de temps. »Mais si vous jouez 4 ou 5, c'est plus compliqué. Le petit zoom de la semelle risque de faire souffrir vos genoux.
« Darryl Watkins, l’un de mes coéquipiers (poste 5), les a portées un moment, mais il a arrêté », détaille Nicolas.J’ai demandé à l’expert Nike pourquoi la marque n’avait pas intégré une bulle d’air sous la semelle. Il m’a répondu que la marque s’adaptait aux demandes du joueur, et qu’en l’occurrence, Kyrie aurait demandé une semelle rapide mais pas forcément renforcée en « cushioning ». Note confort :
Traction
C’est le point fort de la Kyrie 3. J’imagine que le natif de Cleveland a dû harceler Nike pour que cette semelle soit un vrai pneu neige. Après trois entraînements, la sensation est la même : parquet propre ou sale, on accroche, c’est une F1 sur sol sec. Contrairement à la KD 9 qui après quelques utilisations peut commencer à sortir de la route, cette Kyrie 3 nous scotche au court. Rien à dire. Pour notre product specialist-agent secret, cette sensation vient du fait que la semelle est arrondie, qu’elle ne contient aucun angle droit :« Le joueur va gagner du temps lors d’une course. C’est en millisecondes, mais ça compte. »C'est évident pour Kyrie. Mais pour nous autres, humbles basketteurs de France et de Navarre, pas sûr que ça change complètement notre game. Note traction :
Style
Côté style, je comparerais la Kyrie 3 à un papillon. La 1 et 2 étant des chrysalides, la petite sœur s’est épanouie. Terminé le look pataud, « chunky » de la 1, oublié le strap de la 2, la III commence à s’affiner et à s’affirmer. Nicolas Lang abonde :« Le scratch de la II gênait plus qu’autre chose, les lacets se prenaient dedans, bon débarras ! »Sur toute la partie arrière de la sneaker, d’étranges picots sont aléatoirement répartis… La première chose à laquelle j’ai pensé en les voyant et en les touchant, c’est à Mystique, ce personnage de X-Men à la peau bleue, qui peut prendre la forme de n’importe qui. Vous ne vous transformerez pas en casseur de chevilles en les portant, je vous rassure. Mon product specialist m’explique :
« On pourrait croire que ces picots ne sont que du design, mais ce qu’on ne voit pas c’est qu’ils tiennent le chausson intérieur, ils structurent la chaussure. »On comprend mieux. Autre détail qui tenait à cœur à Kyrie Irving : sous la semelle, autour de la capsule Zoom Air, deux noms sont inscrits, Elizabeth et Azurie, respectivement la mère – défunte – et la fille du meneur des Cavs. Le logo de Kyrie, plutôt esthétique, apparaît sur la languette. Le coloris que j’ai reçu, « Team Red », est presque Bordeaux, c’est classe, mais peu commun pour une sneaker de basket et c’est dommage. La semelle haute est parsemée de tâches roses. Il faut aimer, mais sur instagram avec un bon filtre lo-fi, ça passe !
Durée de vie
Sans jouer les Madame Irma, quelque chose me dit que cette Kyrie durera plus longtemps qu’une diva comme la KD 9. D’abord parce qu’elle n’a pas de zoom air et que la gomme de la semelle n’est pas alvéolée comme sa consœur. Ensuite, parce que son chausson en mesh sera toujours plus endurant qu’un chausson en flyknit. C’est moins raffiné mais plus résistant. Il faut savoir ce que l’on veut ! Et enfin parce que si Nike a vraiment écouté Uncle Drew, la chaussure devra endurer les cross sur du parquet mais aussi sur du béton… A voir, mais je suis assez confiant en sa bonne durée de vie.Bilan :
Points forts de la Kyrie 3 :
- La traction : on est aimantés à l’asphalte et ça fait du bien ! Plus besoin de frotter vigoureusement sa semelle toutes les 30 secondes !
- Son poids, plume pour une chaussure mi-haute.
- Les détails, comme les noms gravés, les picots de super-héros
Points faibles de la Kyrie 3 :
- L’avant de la chaussure, trop serré, peut s’avérer être une torture pour les pieds larges, je déconseille.
- L’absence d’un amorti qui conviendra à tous les postes. La chaussure est clairement destinée aux postes 1 et 2, mais au-delà… c'est plus compliqué.