Klay Thompson is back. Bon, ça fait en réalité un moment que le multiplie All-Star et champion NBA est revenu à la compétition après avoir subi coup sur coup une déchirure des ligaments croisés du genou puis une rupture du tendon d’Achille. Après environ 30 mois d’absence, il avait repris en janvier 2022. Il a même déjà lâché quelques cartons depuis : des performances à 37, 38 ou encore 41 points en saison régulière. Deux pointes à 32 unités en playoffs.
CQFR : Klay en feu, Ben Simmons retrouve la confiance
Mais he is back, quand même. Une fois de plus. Au moins dans sa tête, bien qu’il insistera – à raison selon le point de vue – qu’il n’est jamais vraiment parti. En tout cas, le vétéran de 32 ans a rappelé une fois de plus le joueur incroyable et efficace qu’il pouvait être en claquant 41 points contre les Houston Rockets dimanche soir. 41 points à 14 sur 23 aux tirs dont 10 sur 13 derrière l’arc. Avec, à la clé, la première victoire à l’extérieur des Golden State Warriors cette saison.
« C’est une performance sur laquelle je peux construire. Je voulais vraiment un match comme ça. Ça m’a fait beaucoup de bien », témoignait l’intéressé.
Parce qu’encore une fois, Thompson revient de loin. De « l’enfer » pourrait-il dire en évoquant ses deux longues périodes de rééducation. Elles ne sont pas complètement derrière lui. Parce qu’il court encore après cette version de lui-même qui cavalait d’un bout à l’autre du terrain, défendait sur le meilleur attaquant adverse et enfilait les trois-points comme des perles soir après soir sans rechute autre que des pannes d’adresse passagères. Une version qui « n’existe » selon Charles Barkley et bon nombres d’observateurs, journalistes ou passionnés.
Klay Thompson a souffert de ses propres performances sur ce début de saison. Il tenait absolument à donner tort à tout le monde, s’enfonçant dans ses difficultés tout en s’enfermant dans ses pensées. Il forçait, tout simplement. Après 12 matches, il avait manqué plus de tirs (185) qu’il n’avait inscrit de points (181). Une statistique qui pique.
« Klay doit prendre les tirs ouverts. Nous avons toujours été une équipe qui met l’accent sur la circulation du ballon. Quand ça bouge, on joue mieux en attaque et Klay en profite souvent. Il doit jouer plus simplement », lamentait Steve Kerr.
L’attitude du All-Star devenait contreproductive pour l’équipe. Parce que plutôt que de se mettre en rythme et en mouvement, il ralentissait l’attaque en cherchant ses propres tirs coûte que coûte, toujours dans l’espoir de mettre dedans et de se relancer. Il se connaît : il peut lui suffire d’un ou deux paniers marqués pour enclencher la machine. Sauf qu’il faisait en partie dérailler des Warriors déjà mis à mal par un banc trop jeune et pas encore prêt.
Il voulait prouver à tout le monde qu’il n’est pas juste de retour mais qu’il est bien toujours là. Toujours le même. « Game 6 Klay. » Le pilier d’une dynastie. Un joueur éternellement sous côté mais apprécié et respecté par ses pairs. Un respect qu’il avait peur de perdre, ce qui peut expliquer sa réaction lorsqu’il a été expulsé pour la première fois de sa carrière lors d’une soirée douloureuse contre les Phoenix Suns. Frustré, blessé au plus profond de lui-même, Thompson est sorti en rappelant avec insistance à ses adversaires qu’il comptait quatre bagues de champion NBA. Puis il s’est rendu compte de son erreur.
« Je m’en fous maintenant. J’ai vraiment laissé les critiques m’atteindre. Puis j’ai eu une révélation. On peut me critiquer, je sais ce dont je suis capable et les vrais fans des Warriors le savent aussi. »
Ça n’est pas venu du jour ou lendemain. Enfin presque. Mais d’abord, il a fallu une conversation d’équipe. Entre hommes. Entre frères. Une réunion entre joueurs qui se connaissent depuis suffisamment longtemps pour se dire les choses comme elles le sont. Avec un Draymond Green en porte-parole et principal intervenant. L’intérieur s’est exprimé devant l’équipe mais aussi directement avec Klay Thompson.
« J’ai parlé avec Draymond. Il m’a dit de faire confiance à l’équipe. (…) C’était un entretien très constructif. Il est tellement bon pour motiver les autres. »
Dans la foulée, Klay sortait un match plus que correct contre les New York Knicks. 20 points à 8 sur 16 aux tirs. Sa première sortie à 50% de réussite de la saison. Avec un différentiel de +18 en 31 minutes et une victoire pour les Californiens. Une rencontre marquée par le changement d’état d’esprit du natif de Los Angeles. Cette fois-ci, il a laissé le jeu venir à lui. Et ça a payé. Il a pu se remettre doucement en confiance et ça a mené aux 41 points de la nuit dernière.
« Klay ne se soucie pas de ce qui lui arrive. Il se soucie de ce qui se passe dans l’équipe. Et quand il est concerné par l’équipe, Klay joue bien et on gagne. J’ai toujours dit que c’était le plus grand compétiteur que j’ai connu et que ce qui compte le plus pour lui c’est de gagner. Il y a des moments où l’on oublie qui on est. Et dans un groupe de frères, il faut quelqu’un capable de nous rappeler qui l’on est. Je n’ai aucun doute sur le fait qu’il ferait pareil à ma place », confie Green.
S’il continue dans cette voie, quel que soit le résultat ou son adresse aux tirs, alors ça peut tout changer pour lui. Mais aussi pour Golden State. Parce que malgré leur bilan négatif (8 victoires, 9 défaites), les Warriors possèdent toujours l’un des cinq majeurs les plus productifs de toute la NBA. En 198 minutes, Stephen Curry, Kevon Looney, Andrew Wiggins, Draymond Green et Klay Thompson ont écrasé leurs adversaires par 27 points sur 100 possessions en affichant des ratings équivalents à la meilleure attaque et à la meilleure défense de la ligue. Mais pour vraiment gagner, pour viser le titre, ils ont besoin d’un grand Klay. Qu’ils se rassurent, ce joueur est bel et bien toujours là.