L'avenir de Klay Thompson en trois fantasmes

Tout le monde en conviendra. Sans Klay Thompson, les Golden State Warriors n'auraient sans doute pas gagné autant de matches et remporté un (bientôt deux ?) titre de champion NBA. Avoir pu disposer d'une gâchette aussi exceptionnelle que l'arrière californien en complément de Stephen Curry, sans compter ses prouesses défensives rarement encensées, est un luxe incroyable. Aujourd'hui, aucune autre équipe dans la ligue ne peut se targuer d'avoir un joueur aussi fort comme troisième option, derrière Stephen Curry et Kevin Durant. A ce jour, Thompson s'est toujours satisfait de son rôle sans jamais chercher la lumière à tout prix par le biais d'un trade. Avoir la possibilité de créer une dynastie et d'engranger les bagues est suffisamment rare pour ne pas prendre le risque de tout gâcher. Rien n'empêche cependant de se poser la question de son avenir dans la Bay Area. Acceptera-t-il justement un rôle de lieutenant jusqu'à la fin de sa carrière ? Ou sera-t-il, un jour, tenté d'être le centre d'attention d'une franchise et sa star incontestée ? Ou même de faire partie d'un projet différent qui lui permettrait de laisser une trace et un héritage particuliers une fois qu'il aura raccroché ? Le sujet sera forcément évoqué dans moins de deux ans, alors que Klay Thompson ne sera pas encore trentenaire. Fin 2019, son contrat touchera à sa fin et les deux parties devront décider de la route à suivre. Le All-Star a évidemment la possibilité d'être tradé avant cette échéance, mais il est peu probable, sauf cataclysme en interne, que cela arrive. Imaginons donc qu'à l'été 2019, Klay Thompson décide de tester le marché. Partons du principe qu'après avoir gagné quatre titres en cinq ans, le benjamin des Splash Brothers aura envie d'un nouveau challenge.

A L.A. pour redorer le blason et faire un homecoming

Si c'est Portland qui l'a drafté en n°1, faisant de lui le premier non-Américain de naissance (il est Bahaméen) avec ce statut, Mychal Thompson est surtout connu pour ses quatre saisons sous le maillot des Los Angeles Lakers. Le père de Klay s'est révélé être un back up solide d'un Kareem Abdul-Jabbar vieillissant et a développé, sur et en dehors du terrain, une alchimie intéressante avec Magic Johnson. Après avoir remporté deux titres de champion, Thompson est resté à LA, où est né Klay en 1990. Il est aujourd'hui commentateur sur les rencontres des Angelenos et est plus intransigeant que jamais avec son rejeton lorsqu'il est interrogé sur ses performances. [caption id="attachment_392176" align="alignright" width="300"] Klay Thompson a davantage hérité de la passion de son père que de son physique.[/caption] Jeanie Buss et Magic Johnson sont d'accord sur un point essentiel. Les Lakers ont toujours eu des stars et ils en ont encore besoin aujourd'hui, alors que leur roster est composé de jeunes joueurs inexpérimentés. Faire signer Paul George à court terme est notamment une priorité. On sait également que Magic aimerait pouvoir compter sur plusieurs joueurs issus de LA.

Un trio d'Angelenos avec Ball et PG 13 ?

Pourquoi ne pas imaginer, dans deux ans, un groupe composé des Angelenos pur jus Paul George, Klay Thompson et Lonzo Ball, mais aussi de DeMarcus Cousins, free agent en 2018. Avec quelques petites concessions de la part des uns et des autres comme a pu le faire le Big Three du Heat à l'époque, c'est du long shot, mais pas de l'utopie complète. Larry Nance, dont le profil plait à Magic, jouerait au poste 4 sous un contrat cheap et Ball serait toujours sous son contrat rookie. Avec quelques mercenaires abordables financièrement sur le banc, les Lakers auraient de quoi venir bousculer un peu la Conférence Ouest. A l'heure qu'il est, cela tient du fantasme, mais on ne peut pas exclure la possibilité que Klay Thompson ait envie de faire gagner l'équipe de "sa" ville et de redorer le blason des Lakers. Il ne serait évidemment pas l'alpha dog du vestaire et l'option n°1 absolue, mais le challenge est ailleurs. Le cinq fantasmagorique des Lakers en 2019 : Lonzo Ball - Klay Thompson - Paul George - Larry Nance Jr - DeMarcus Cousins

A Phoenix, les Splash Bros Reloaded ?

Phoenix, c'est cette équipe qui possède plein d'atouts, mais dont on peine à imaginer le visage dans quelques années. Une chose est quasiment sûre, le futur devrait s'articuler autour de Devin Booker, la meilleure pioche de la franchise depuis des années. Ses deux premières saisons en NBA ont permis d'entrevoir un potentiel offensif assez démentiel et pas uniquement à cause de son match à 70 points contre Boston. [caption id="attachment_343663" align="alignleft" width="300"] L'homme, ou plutôt l'ado, aux 70 points dans un match NBA.[/caption] Si le GM Ryan McDonough bosse bien dans les mois qui viennent, les Suns devraient pouvoir proposer un roster assez sympathique et à même de séduire quelques free agents cotés à à l'avenir. On pense à DeAndre Jordan par exemple, dont le contrat prend fin en 2019, comme celui de Klay Thompson. L'idée de former un duo de Splash Brothers 2.0 avec Devin Booker dans le rôle de Stephen Curry trottera forcément dans la tête des Suns à un moment. Les voir réussir dans cette entreprise est une autre histoire.

Pour un 5 hyper moderne

Sur le papier, le challenge serait moins clinquant pour Klay Thompson qu'un comeback à Los Angeles. Mais être au coeur d'un projet comme celui-ci, où il tiendrait le rôle de leader qui a tout gagné et tout connu, n'est pas sans saveur. S'il parvient à faire de Phoenix un contender, ce sera un accomplissement marquant de sa carrière et un argument supplémentaire au moment de discuter de son entrée au Hall of Fame. En draftant un poste 3 moderne en 2017 (Josh Jackson ?), en développant le talent un peu brut mais excitant de Marquese Chriss et en s'offrant une doublette Thompson-Jordan fin 2019, les Suns pourraient revenir frapper à la porte des grands de l'Ouest avec un cinq très adapté aux exigences de la NBA actuelle. Le cinq fantasmagorique des Suns en 2019 : Devin Booker - Klay Thompson - Josh Jackson - Marquese Chriss - DeAndre Jordan

A Philly, pour récolter les fruits du Process

Lorsqu'il a imaginé le fameux Process, Sam Hinkie voulait évidemment que les Sixers finissent par devenir de vrais prétendants au titre après des années de souffrance. Si l'architecte n'est plus là, les atouts sont toujours en place, notamment Joel Embiid, Dario Saric et Ben Simmons, dont les débuts en NBA sont très attendus. Débarquer à Philadelphie serait un changement radical pour Klay Thompson. Un changement de Conférence, de mode de vie et de style de jeu. Mais dans deux ans, les Sixers ne seront pas de la chair à pâté pour leurs adversaires comme depuis le début du projet. Si Joel Embiid ne se blesse pas et devient le monstre que son talent lui permet d'être, si Simmons est un "joueur générationnel" comme certains le pensent et si un All-Star comme Kyle Lowry rentre "chez lui" via la free agency l'été prochain, la donne sera différente. [caption id="attachment_389425" align="alignright" width="300"] Qui n'aurait pas envie de jouer avec Joel Embiid ?[/caption] Klay Thompson, s'il le souhaite, peut être la pierre angulaire de la montée en puissance de Philly.

Miser sur le déclin de LeBron

L'alchimie avec Simmons et Embiid paraît évidente et il a déjà évolué avec Lowry par le passé au sein de Team USA. Le tableau plus ouvert à l'Est pourrait l'inciter à tenter cette expérience pour faire des Sixers l'équipe la plus excitante de ce côté du pays. D'autant que dans 2 ans, on ne sait pas si LeBron James sera toujours aussi dominant ou si Boston aura passé la vitesse supérieure en matière de recrutement. Rejoindre une écurie de l'Est comme les Sixers lui permettrait de retrouver avec moins de difficulté le chemin des Finales. Le cinq fantasmagorique des Sixers en 2019 : Kyle Lowry - Klay Thompson - Ben Simmons - Dario Saric - Joel Embiid.

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