Dans ces Playoffs, Kevon Looney s’est vu attribuer un nouveau surnom. "Kevon Looajuwon" est né. Mais au-delà du ton humoristique de ce petit sobriquet se cache une part de vérité. Looney n’est évidemment pas le prochain Hakeem Olajuwon. Son impact a toutefois été très important dans les Finales de Conférence face aux Mavericks.
La naissance de "Kevon Looajuwon"
L’institution des Golden State Warriors a de trop nombreuses qualités pour que l’on puisse les citer. Parmi elles, on peut clairement souligner leur capacité à tirer le meilleur de leurs role players. Et lorsque Draymond Green et Stephen Curry ont demandé à ce que Looney soit titularisé, ce n’était que l’un des multiples témoignages de la force de cette équipe.
"Draymond et Steph ont pris cette décision. C’est à nous de mettre nos joueurs en confiance. Ils nous ont regardés dans les yeux et nous ont dit que c’est comme ça que nous trouverions cette confiance. Le titulariser était une évidence", a expliqué Mike Brown, assistant coach, après le match.
Personne ne s’attendait à ce que le pivot prenne 22 rebonds, dont 11 offensifs. Mais les Warriors, une fois encore, ont réussi à nous surprendre. Ce changement leur a permis de reprendre l’avantage physique dans le Game 6 face aux Grizzlies.
"On se faisait dominer physiquement, dès le début, à chaque match. On savait que l’on devait affirmer notre présence à l’intérieur, sans forcément se concentrer sur le scoring. Mettre Loon dans le cinq de départ nous a permis de le faire", a résumé Draymond Green en conférence de presse.
Voilà comment Kevon Looney a gagné ce nouveau surnom. Mais ce soir-là, les Warriors ont surtout gagné une nouvelle arme. Comme s’ils n’étaient pas déjà assez forts.
Un immense Kevon Looney face aux Mavericks
En Finales de Conférence, Looney a véritablement été l’un des facteurs X de Golden State. Contre des Dallas Mavericks très concentrés sur le tir extérieur, l’intérieur a été dominant.
"Loon" n’est pas particulièrement grand. Mesuré à 2,06m, il est bien loin des 2,13m de Joel Embiid ou des 2,16m de Rudy Gobert. Cependant, il peut tout à fait rivaliser avec un pivot de sa taille comme Dwight Powell et brille par son énergie. Face aux Mavericks, c’est son activité qui a fait toute la différence.
Dans la série face aux Mavericks, Kevon Looney affiche des moyennes de 10,6 points, 10,6 rebonds et 3 passes par match, à plus de 70% au tir. Il n’est que le deuxième joueur de l’histoire à tourner en double-double en Finales de conférence avec au moins 70% de réussite au tir. Seul Clint Capela a déjà réalisé un tel exploit, en 2018. C’est le signe de son efficacité, mais surtout ce qui définit le pivot dans le collectif des Warriors. Il est une arme au service du groupe.
Dans le Game 5, pour envoyer les Warriors en Finales NBA, il s’est saisi de 18 rebonds face à la raquette de Dallas. Il a également marqué 10 points à 5-8 au tir et réalisé 4 passes décisives sans perdre un seul ballon, nouvelle démonstration d’efficacité au moment le plus important.
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Les statistiques avancées parlent en sa faveur
Surtout, s’il faut mesurer l’importance de Kevon Looney, ce sont les stats avancées qui sont les plus parlantes. Les chiffres le montrent : l’impact du pivot sur cette série est immense. Des deux côtés du terrain, il a fait toute la différence pour son équipe.
Avec Looney sur le terrain (184 minutes), les Warriors ont marqué 124,2 points toutes les 100 possessions. Sur ce même laps de temps, ils n’en ont encaissé que 110, soit un différentiel positif de 13,9.
Lorsque Looney était sur le banc (56 minutes), Golden State a marqué 104,2 points toutes les 100 possessions. En défense, ils en ont encaissé 116,2, soit un différentiel négatif de 12 points.
Pour faire simple, les Warriors sont bien meilleurs avec leur pivot titulaire. Tandis qu’ils prennent près de 14 points d’avance toutes les 100 possessions quand il joue, ils en prennent 12 de retard toutes les 10 possessions. Une différence de +26, phénoménale, qui traduit son importance pour son équipe.
Ce ne sont pas les seules statistiques marquantes, puisque Golden State a récupéré 85% des rebonds défensifs avec Kevon Looney, contre 78,6% sans lui. Avec Looney, le jeu ralentit beaucoup. Son équipe pratique un basket différent. Ses empreintes sont partout sur le trophée de champions de Conférence.
Nul doute que les Warriors auront besoin de "Kevon Looajuwon" en Finales NBA, face à des pivots comme Bam Adebayo et Robert Williams. Steve Kerr peut en tout cas compter sur cette belle option au poste 5, qui renforce encore la capacité d’adaptation de son groupe.