Kevon Looney et Andrew Wiggins, révélations inespérées des Warriors

Si Stephen Curry a pris toute la lumière, Kevon Looney et Andrew Wiggins ont joué un rôle déterminant dans la victoire des Golden State Warriors dans le Game 4.

Kevon Looney et Andrew Wiggins, révélations inespérées des Warriors

Dans le Game 4, la performance de Stephen Curry a éclipsé toutes les autres. Ce n’est pas tous les jours qu’un joueur marque 43 points en Finales NBA avec une telle efficacité. Mais le chef n’a pas gagné tout seul, les Golden State Warriors sont une équipe collective avant tout. Il pouvait ainsi compter sur des Kevon Looney et Andrew Wiggins déterminants pour l’aider à égaliser la série.

Les deux lieutenants de Curry n’ont pas été à la hauteur dans cette confrontation. 7-17 au tir pour un Klay Thompson au niveau variable. 1-7 pour Draymond Green, qui n’a joué "que" 33 minutes dans le match, malgré ses 9 rebonds, 8 passes et 4 interceptions. Il fallait donc changer de supporting cast. Et cela, Looney et Wiggins l’ont parfaitement fait.

Kevon Looney, essentiel dans la raquette

Dans le Game 3, Kevon Looney n’a joué que 17 minutes, pour un +/- de -7. Ce soir-là, les Celtics ont alors dominé la raquette de long en large. Ils se sont imposés en grande partie grâce à leur ample victoire au rebond, avec 47 contre 31 pour les Warriors, et avec leurs 52 points dans la peinture face aux 26 de Golden State.

Ime Udoka, le coach de Boston, avait ouvertement déclaré vouloir faire gagner son équipe par la taille. Conscient du rôle qu’ont joué Robert Williams III et le secteur intérieur dans cette confrontation, Steve Kerr a décidé de changer de stratégie.

"Je n’ai pas assez fait jouer (Kevon Looney) dans le Game 3. C’était une erreur", a reconnu le coach en conférence de presse.

Cette fois-ci, le temps de jeu de Looney a considérablement augmenté. Il a passé 28 minutes sur le terrain — un record pour lui dans cette série —, dont la grande majorité du quatrième quart-temps. Dans cette dernière période, où il est venu remplacer un Draymond Green en dessous de ses standards, les Warriors se sont imposés 28-19 pour sceller le sort du match.

Alors qu'au début du match Robert Williams dominait de la même manière que dans la rencontre précédente, l’intervention de Looney a permis de rééquilibrer les choses. C’est bien Golden State qui s’est imposé au rebond, 55-42, avec 11 unités de Lonney notamment. Ils ont également remporté la bataille dans la peinture, 38 points à 32.

L’impact du pivot se ressent sur les statistiques. Il a terminé le match avec un +/- de +21, le meilleur du Game 4 et 28 de plus que la dernière fois. Celui de Williams, au contraire, est passé de +21 à +7. Une chute impressionnante. Ses 4 rebonds offensifs ont aussi fait beaucoup de bien à Golden State dans cette victoire.

"Loon est juste crucial dans tout ce que nous faisons. Il est notre meilleur poseur d’écran, notre meilleur rebondeur. C’est l’un de nos joueurs les plus intelligents. Il est toujours au bon endroit. Il a réussi, je pense, le tir le plus important du match", l’a félicité Steve Kerr une fois la rencontre terminée.

Kevon Looney est l’une des grandes révélations de ces playoffs. Son énergie et sa lecture de jeu se sont avérées très précieuses dans la campagne de son équipe. À seulement 2,06 m, il est le 5e joueur en termes de rebonds par minute en postseason (0,38), parmi ceux qui cumulent au moins 20 minutes par rencontre. Devant lui, il n’y a que Bobby Portis (2,08 m), Jonas Valanciunas (2,13 m), Nikola Jokic (2,11 m) et Rudy Gobert (2,16 m).

Son apport se fait particulièrement ressentir en Finales. Avec ou sans lui, les Warriors ne sont plus du tout les mêmes. Avec Looney sur le terrain dans la série (92 min), ils marquent 117,8 points sur 100 possessions en moyenne pendant qu’ils en encaissent 100. Quand il est sur le banc (100 min), ils scorent 17,8 points de moins toutes les 100 possessions et en encaissent 17,2 de plus. Soit une différence colossale de +35 points de net rating lorsqu’il joue.

Personne ne l’attendait à ce niveau, mais voilà qu’il l'-’a atteint. Stephen Curry brille plus que n’importe quel autre joueur de Golden State, mais Looney est définitivement l’une des clés de leur réussite.

Andrew Wiggins, le sens du devoir

Avant d’entrer dans ce match, Wiggins affichait une moyenne de 6,8 rebonds par rencontre dans cette campagne de playoffs. Il n’a d’ailleurs pas pris un seul rebond dans le premier quart-temps du Game 4. Et pourtant, envers et contre toute logique statistique, l’ailier s’est saisi de 16 rebonds dans la rencontre. Son record en carrière, évidemment.

Le Canadien est le deuxième joueur qui a pris le plus de rebonds offensifs en postseason cette année, avec 50. Le seul à avoir fait mieux n’est autre que… Kevon Looney. Ses 3 rebonds offensifs contre les Celtics cette nuit ont justement été tout aussi importants que ceux de son coéquipier.

Surtout, Andrew Wiggins est le principal défenseur sur Jayson Tatum, qui a terminé le match à 8-23 au tir et 6 ballons perdus, autant que de passes décisives. Et quand il ne s’occupe pas de lui, il est en charge de Jaylen Brown, 9-19 au tir et 2 pertes de balle sur 2 passes décisives. Son rôle essentiel lui a valu de jouer 44 minutes dans le Game 4, pour le deuxième +/- de la rencontre (+20).

Lors de ses premières années dans la ligue, à Minnesota, l’ailier n’a pourtant jamais pris de telles responsabilités. Au-delà de ses 4,3 rebonds de moyenne en 6 saisons, on lui reprochait souvent de ne assez s'investir en défense. L’air de la baie l’a définitivement changé. Son destin devait être celui d’une star, il s’est finalement mué en role player de devoir. Mais c'est d'abord le résultat final qui compte.

"Je veux gagner. Et je sais que prendre les rebonds joue un rôle important là-dedans. Je veux seulement gagner", a-t-il expliqué en conférence de presse.

Facteurs X du Game 4, lieutenants inespérés de Stephen Curry, bien au-delà des attentes dans ces playoffs… on peut dire qu’Andrew Wiggins et Kevon Looney ont surpris toute la ligue cette année. Si les Warriors vont au bout, ils mériteront tous les deux tous les applaudissements des fans.

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