Voir Kevin Love sous un autre maillot que celui des Cavaliers procure encore un sentiment étrange. Même lui, qui a affronté son ancienne équipe pour la première fois depuis son buyout ce mercredi, a l’impression d’être du mauvais côté du terrain. Après la victoire de Cleveland à Miami (104-100), le joueur s’est livré aux journalistes présents dans les vestiaires, dont Kelsey Russo de The Athletic.
« Professionnellement, c’était la chose la plus difficile que j’ai eu à faire (dans ma carrière), sans aucun doute », a témoigné Love, à propos de son départ pendant le All-Star Break. « Je pense que vous savez tous à quel point j’aime Cleveland et l’Ohio. Tous les fans m’ont toujours soutenu, moi et l’équipe. »
Malgré sa signature en Floride, l’ailier fort reste particulièrement attaché à la franchise avec laquelle il a passé les neuf dernières années. Après tout, c’est le plus grand chapitre de l’histoire de Cleveland que l’athlète laisse derrière lui, ayant contribué au seul titre de la ville en 2016. Son numéro y sera d’ailleurs retiré, comme l’ont immédiatement annoncé les dirigeants.
Certes, cette ère avait déjà pris fin en 2018, au départ de LeBron James pour les Lakers. Mais Kevin Love reste tout aussi attaché au groupe de jeunes qui lui a succédé, pour lequel il a joué le rôle de grand frère.
« Voir ces gars-là s’échauffer de l’autre côté du terrain, c’était vraiment spécial. J’ai tellement d’amour pour tout le monde là-bas, tellement d’amour. […] Évidemment, j’aurais aimé gagner ce soir, mais chaque soir où nous ne jouons pas contre eux, c’est pour eux que je suis », a-t-il assuré.
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Kevin Love au Heat : une décision difficile, mais nécessaire
Quitter tout cela n’était pas un choix facile, mais cela apparaissait comme une nécessité au regard de ses ambitions. Pour l’ancien All-Star de 34 ans, qui arrive au terme de sa carrière, sortir de la rotation de J. B. Bickerstaff a été difficile à vivre. Love, qui ressentait encore le besoin d’être sur le terrain, n’avait plus sa place dans cette équipe.
Pour trouver des minutes, il devait de changer de cadre. Il a ainsi négocié un buyout avec le front office avant de signer au Heat jusqu’à la fin de la saison. Et malgré toute la frustration, il n’y a aucune rancœur entre les deux camps.
« Je pense que c’était une décision très difficile à prendre pour lui de me retirer du lineup. Je pense qu’en fin de compte, ils voulaient privilégier la jeunesse et donner des minutes à Dean (Wade), Cedi (Osman) et Ricky (Rubio), surtout Ricky et Dean qui reviennent de blessure. Mais, naturellement, c’est frustrant, parce que vous voulez être sur le terrain. […] C’était, encore une fois, des conversations vraiment difficiles, mais que je suis reconnaissant qu’ils les aient eues avec moi pour que je puisse trouver quelque chose d’autre et trouver un endroit où je peux jouer et être heureux », a raconté le vétéran.
« J’ai travaillé comme un fou et je me suis dit qu’un jour ou l’autre, j’aurais une autre opportunité. Mais je ne savais pas qu’ils allaient attendre les playoffs. Je pense que l’on a perdu la communication et ça s’est ajouté à la frustration. Mais je le répète, il n’y a pas de rancœur. »
« La colère, la frustration, ce genre de choses… ce n’est pas que j’en veux au front office ou à J. B. ou à qui que ce soit d’autre. C’est plutôt que je pense que je peux toujours jouer. »
À Miami, Kevin Love semble avoir trouvé ce qu’il cherchait. Avec 22,1 minutes de moyenne sur ses sept premiers matches, l’ailier fort a retrouvé un rôle dans une équipe qui compte bien s’inviter en playoffs. Mais tout cela, quoiqu’il arrive, n’effacera pas son passage historique aux Cavaliers, qui constitue définitivement le pic de sa carrière.
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