Kevin Love a laissé passer sa chance… again

Relancé dans le cinq majeur des Cleveland Cavaliers, Kevin Love a traversé la rencontre décisive d'hier soir comme une ombre.

Kevin Love a laissé passer sa chance… again
L'action la plus marquante impliquant Kevin Love hier soir a eu lieu dans le premier quart temps alors que le jeu était arrêté. L'intérieur des Cleveland Cavaliers s'est approché de LeBron James pour, semble-t-il, lui expliquer qu'il réclamait la balle en l'air (même si c'est beaucoup plus drôle de se dire qu'il voulait le checker) quand le King lui a répondu par un vent monumental et une gueulante qui a décomposé le visage de son coéquipier. James n'avait pas le temps pour les discussions amicales, il était venu à Oakland en mission pour maintenir son équipe en vie. C'était la rencontre la plus importante de la saison - avant la prochaine à venir - pour les Cavaliers et plus particulièrement pour James, bien conscient qu'il ne sera pas épargné par les critiques en cas de nouvel échec. Mais ça l'était aussi pour Love, une ex-star machine à statistiques devenue paria dans l'Ohio. Il joue peut-être ses derniers matches sous les couleurs de Cleveland. C'était en son absence que ses coéquipiers ont remporté leur premier match de la série. C'était ensuite sur le banc qu'il avait débuté le Game 4 perdu de peu par les siens. Finalement, Tyronn Lue lui a donné une chance de rebondir en le relançant dans le cinq majeur des Cavaliers pour le Game 5 à l'Oracle Arena. Il n'a pas saisi sa chance. [superquote pos="d"]Sa feuille de statistiques en dit long : 2 points et 3 rebonds en plus de 30 minutes... [/superquote]Kevin Love a erré sur le terrain comme un fantôme des deux côtés du parquet. Il n'a pas été un boulet pour son équipe en défense - pas en l'absence de Draymond Green pour les Warriors - mais il n'a pas non plus profité de la suspension du meilleur défenseur adverse pour s'illustrer en attaque. Hésitant, discret, peu inspiré, il n'a converti qu'une seule de ses cinq tentatives, dont trois manquées derrière l'arc. Deux points. Il aurait pu compenser son manque de tranchant en faisant les efforts supplémentaires, en faisant preuve d'intensité ou en créant du jeu. Rien de tout ça. Il a capté à peine trois rebonds en plus de 30 minutes. Il a été inexistant mais si son différentiel de +18 démontre bien qu'il n'a pas eu une influence négative sur le jeu. Mais Love ne doit pas s'en contenter. Il a été envoyé aux Cavaliers dans l'optique de former un trio de superstars avec LeBron James et Kyrie Irving. Seuls deux d'entre eux figuraient sur le podium en conférence de presse après la rencontre remportée par des Cavaliers héroïques. Seuls deux d'entre eux ont récolté tous les honneurs après avoir inscrit 41 points chacun. Le trio a finalement laissé la place à un duo de morts de faim déterminés à ne pas se laisser démonter par les Warriors.

Kevin Love et les Cavaliers, ça sent la fin

Les performances historiques de James et Irving ont effacé la prestation de Love de deux façons différentes. D'abord, elles ont permis à l'ancien All-Star de ne pas se retrouver en première ligne des critiques - un marronnier depuis son transfert à Cleveland - puisqu'elles font la Une des médias spécialisés au lendemain du Game 5. Mais, de la même façon, elles ont exposé la mise en retrait d'une star qui est désormais un pion au sein de l'effectif des candidats au titre. Et il vaut mieux que ça. Il a du talent, bien que cette vérité tend à s'oublier tant il déçoit dans les matches les plus médiatisés de la saison. Son étonnante façon d'envoyer une pique à LeBron James en rappelant que marcher au-dessus d'un vis-à-vis était perçu comme "un manque de respect" en NBA - deux jours seulement après que James ait enjambé Green - vient alimenter les polémiques autour d'une séparation inévitable entre Kevin Love et les Cavaliers. Il est peut-être temps pour les deux parties de tourner la page et de passer à autre chose, ce que laissait déjà présager le match d'hier soir. Le joueur de 27 ans aura encore une nouvelle opportunité de réanimer tant bien que mal sa carrière à Cleveland lors de la prochaine rencontre. La toute dernière ?