Kevin Durant a disputé son premier match sous les couleurs des Phoenix Suns. Un moment particulièrement attendu depuis le trade XXL avec les Brooklyn Nets le 9 février dernier. Mais touché au genou, l'ailier a du prendre son mal en patience avant de fouler les parquets avec sa nouvelle équipe.
La nuit dernière, l'ex-joueur de l'Oklahoma City Thunder a ainsi participé à la victoire des siens contre les Charlotte Hornets (105-91). Des débuts réussis sur le plan collectif avec un succès autoritaire face à la formation de Caroline du Nord.
Et même individuellement, KD, limité dans son temps de jeu pour son retour de blessure, a déjà répondu présent. Si l'échantillon reste bien évidemment particulièrement réduit pour analyser son impact dans l'Arizona, voici 5 conclusions bien trop hâtives.
Kevin Durant est toujours l’un des meilleurs joueurs du monde…
Bon, pour le coup, cette conclusion n'a rien d'hâtive. Mais elle sonne comme un rappel nécessaire. Pourquoi ? Car certains ont encore du mal à comprendre pourquoi Phoenix, avec le nouveau propriétaire Mat Ishbia, a sacrifié autant "d'atouts" pour attirer une superstar de 34 ans.
Car on parle de Kevin Durant ! Malgré son âge et son passif avec de nombreuses blessures, il reste, encore et toujours, l'un des meilleurs joueurs du monde. Un bon défenseur et surtout un attaquant absolument exceptionnel. En l'espace de 27 minutes pour son retour, il a planté 23 points avec une facilité déconcertante. A 10/15 aux tirs.
"Nouvel environnement, nouvelle situation, nouveaux coéquipiers, je veux dire que j'ai toujours l'impression de devoir faire mes preuves à mes coéquipiers et à mes coaches chaque jour, peu importe ce que j'ai fait dans la ligue. Donc je sens qu'il y a une pression pour être qui je suis chaque jour.
J'ai l'impression de m'être bien intégré, tout le monde essayait de me mettre le plus à l'aise possible. Je dois juste continuer à travailler, mec, et ce maillot sur moi aura l'air normal au fil des matches", a commenté Kevin Durant face à la presse.
Il avait clairement envie de faire ses preuves. Et KD a donc annoncé la couleur dès ses débuts. Sans aucun manque de respect, les 4 choix (non protégés) au premier tour de la Draft ; le swap (non protégé) en 2028 ; Mikal Bridges, Cameron Johnson et Jae Crowder sont déjà totalement oubliés à Phoenix...
Kevin Durant, les coulisses d’un MEGA deal
Les Suns ont bien la gueule d’une superteam
Une réponse directe à la sortie de Devin Booker. Probablement vexé de son absence au All-Star Game, l'arrière a estimé que les Suns ne correspondaient pas aux critères d'une "superteam". Avec le recrutement de Durant, Phoenix y ressemble tout de même beaucoup...
Car même sans être un All-Star cette année, Booker figure parmi les meilleurs joueurs du monde. Son long passage à l'infirmerie l'a pénalisé, mais il a clairement sa place au match des étoiles. Pour KD, il n'y a aucun doute possible.
Et autour de ce duo dominant, il y a tout de même des joueurs comme Chris Paul et Deandre Ayton. Le meneur, même sur le déclin, reste un gestionnaire d'élite. Et le pivot, payé comme une star, a un impact assuré dans la peinture. Il y a peut-être un petit manque de profondeur, mais on a tendance à faire confiance à Monty Williams pour trouver des solutions.
Son duo avec Devin Booker est effrayant
Il s'agit peut-être de l'enseignement numéro 1 de ce premier match de Durant à Phoenix. Son association avec Devin Booker peut faire trembler la NBA. Offensivement, les qualités des deux hommes ne sont plus à prouver. Et ensemble, ça fait peur !
Dès leur première sortie, ils sont devenus le troisième duo avec au moins 9 "jumpers" chacun dans le même match cette saison. Les autres ? Klay Thompson et Stephen Curry puis... Durant et Kyrie Irving. Surtout, KD a affiché une vraie capacité à faire jouer son partenaire.
"C'est un de ces moments qui ne semble pas vraiment réel. Je veux dire, c'est juste que chaque fois qu'il prend un tir, c'est tellement sans effort. Vous pouvez voir les défenseurs faire tout leur possible pour contester ou se battre sur un écran et il a juste l'air de ne pas être dérangé, de ne pas être perturbé", a admiré Booker.
Libéré par les actions créées par son nouveau coéquipier, Booker s'est lui aussi régalé : 37 points, 6 rebonds et 7 passes décisives. En NBA, ce tandem peut très rapidement intégrer la discussion par rapport au titre honorifique de meilleur duo offensif...
Avec Kevin Durant, Devin Booker et les Suns ont des raisons d’être “excités”
Le déclin de Chris Paul n’est plus un problème
Il ne faut pas se mentir, avant le trade pour KD, il existait des doutes par rapport à la capacité des Suns à réellement jouer les premiers rôles à l'Ouest. Déjà car la concurrence est folle. Mais aussi à cause du déclin inévitable de Chris Paul.
Paradoxalement, la situation va mieux (même avant les débuts de Durant) pour CP3 sur le plan individuel. Mais tout de même, il ne semblait pas suffisant dans un rôle de "numéro 2" derrière Booker pour porter une équipe jusqu'au titre NBA.
Mais la donne a donc totalement changé dans l'Arizona. Désormais, Paul n'a plus les mêmes responsabilités. Avec les deux attaquants exceptionnels à servir, il va se régaler. Sans avoir la charge d'épauler Booker au scoring.
Face aux Hornets, il a connu une panne d'adresse (1/8 aux tirs). Aucun problème. En gestionnaire, il a alimenté ses meilleurs joueurs avec 11 passes décisives. L'ex-leader des Clippers peut se permettre de finir un match à 2 points, mais avec un différentiel à +9.
On peut penser qu'il aura besoin d'en faire plus en Playoffs, mais il s'agit d'un sacré luxe de pouvoir contrer le déclin de CP3 avec KD.
Monty Williams va se régaler
Et enfin, on a franchement hâte de voir Monty Williams avec une telle puissance entre les mains ! Sur cette première rencontre, il s'est d'ailleurs fait plaisir avec quelques tests. Car si le duo Durant-Booker a fait de gros dégâts, le coach a essayé plusieurs compositions.
Et justement, par rapport à la fin de la saison régulière, l'entraîneur des Suns va pouvoir gérer ses troupes. Contre les Hornets, il a ainsi alterné les passages sur le parquet entre Durant et Booker. De bonnes périodes d'ailleurs pour Phoenix, qui a continué de creuser l'écart.
En switchant entre ses stars (coucou les Dallas Mavericks et Jason Kidd), Williams a permis à son équipe de conserver la même dynamique.
"C'est vraiment cool de pouvoir donner le ballon à un gars (KD, ndlr), qu'il puisse se rendre à son endroit et faire un très bon tir. J'ai pensé que l'équipe s'est nourrie de lui, en étant lui-même ce soir. Je pense qu'il y a trop de joueurs dans la NBA qui ont trop de pression pour diriger.
Je ne pense pas que ce soit nécessaire. C'est mon travail de diriger. Les joueurs le font à certains moments, mais c'est la seule chose dont j’ai parlé avec lui : 'Je ne cherche pas à ce que tu sois un leader. Nous voulons juste que tu sois toi-même en mettant des paniers.’ je pense que c'est là qu'il est le plus libre d'être lui-même", a analysé Williams.
Sans surprise, les Suns ont donc un énorme potentiel avec Kevin Durant. Il y a bien évidemment du boulot. Tout d'abord pour le remettre en forme. Puis pour trouver la bonne formule avant les Playoffs. Mais sur un très court échantillon, le retour est très positif.
Podcast #77 : Kevin Durant aux Suns, la NBA prend feu à la deadline