Je suis un supporter des Portland Trail Blazers et Damian Lillard est, avec Giannis Antetokounmpo, mon joueur préféré en NBA. J’aime cette équipe. J’aime cette franchise. Je ne l’ai jamais vu gagner un titre et je sais qu’il est possible que je ne la vois jamais gagner avant d’avoir atteint la quarantaine, voire la cinquantaine, voire la soixantaine, etc. J’ai 33 ans. La seule fois où j’ai cru que les Blazers pouvaient aller au bout, j’en avais 11 et je ne captais rien au basket finalement. En l’an 2000, quand Rasheed Wallace, Scottie Pippen, Steve Smith, Arvydas Sabonis et compagnie poussaient les Los Angeles Lakers en 7 manches.
Portland est allé en finales de Conférence en 2019 mais à un aucun moment je n’ai cru en la possibilité de faire tomber Golden State. Pas contre Stephen Curry, Klay Thompson, Draymond Green et freaking Kevin Durant. Je n’ai jamais pu croire à une bague avec les Blazers, même si ça ne m’empêche pas de vibrer.
Je suis supporter de cette franchise et pourtant ce que je vais écrire va agacer, révolter, ennuyer, gonfler ou choquer certains de mes camarades eux aussi passionnés par les Blazers. Je vous encourage quand même à me lire et à essayer de suivre mon raisonnement. L’équipe retrouve des couleurs en ce moment. 5 victoires en 6 matches. Une deuxième place à l’Ouest après deux semaines. Tout le monde est content. Mais même les plus optimistes savent bien que ce groupe n’est pas armé pour aller au bout. Et ce n’est pas une tare. Il y a 30 franchises et 1 seul champion chaque année.
Tout ne doit pas être jugé sur la bague. Heureusement pour nous et pour les Blazers, Lillard semble en être conscient. Il se dit prêt à faire toute sa carrière ici même si ça signifie ne jamais gagner un titre. Pourtant, ça reste son objectif ultime en NBA. C’est pourquoi son nom est revenu si souvent dans les rumeurs de transfert ces derniers mois. C’est pourquoi de nombreux analystes, journalistes et fans (ceux des autres équipes) ont insisté sur le fait qu’il devait quitter l’Oregon.
Dame D.O.L.L.A. est toujours là. Mais nous ne devons pas le prendre pour acquis. Et surtout, nous lui devons, enfin surtout l’organisation, une vraie chance de pouvoir jouer en juin. Le boulot accompli par le GM est excellent, avec la construction d’une vraie équipe sympathique et ambitieuse. Mais, en restant le plus humble et le plus réaliste possible, ça ne suffira pas.
Ni cette saison, ni l’an prochain, ni même dans deux ans quand Anfernee Simons et Shaedon Sharpe auront continué de progresser. Nous, on s’excite, évidemment. On rêve. Parce que c’est ce qu’il nous reste, à nous, supporters des 22-23 équipes qui ne sont de toute façon pas en mesure de jouer le titre. On s’accroche à une possibilité lointaine en imaginant des futurs brillants pour les jeunes les plus prometteurs du roster.
Je vais vous dire, et ça y est je vais enfin rentrer dans le vif du sujet, cette possibilité n’est peut-être pas si lointaine. Mais à une condition : aller chercher Kevin Durant. Réparer l’Histoire en récupérant finalement celui qui aurait dû être drafté en première position par Portland à la place de Greg Oden en 2007. Offrir à Damian Lillard l’autre superstar qu’il mérite. Jouer le « win now » à fond.
Damian Lillard gagnera avec Portland ou ne gagnera nulle part
Kevin Durant aux Portland Trail Blazers, le transfert qui change tout
Portland reçoit : Kevin Durant, Jakob Poeltl
Brooklyn reçoit : Anfernee Simons, Shaedon Sharpe, Jusuf Nurkic, un premier tour de draft 2025 des Blazers (protégé 1-5)
San Antonio reçoit : Un premier tour de draft 2027 des Blazers (protégé 1-14)
L’hypothèse d’un transfert de Kevin Durant est fortement refroidie mais c’est finalement uniquement parce que les Brooklyn Nets ont 36 000 autres problèmes à gérer. La franchise new-yorkaise est au bord de l’implosion. C’est maintenant. Maintenant qu’il faut aller travailler Sean Marks au corps. Maintenant qu’il faut le convaincre de tout plaquer. Les Nets sont plus proches de tout envoyer valser que de gagner le titre, malgré le talent de leur effectif.
Au final, je pense que le transfert de KD se jouera sur qui osera sacrifier ses jeunes entre les Blazers et les Toronto Raptors. Scottie Barnes est déjà presque trop confirmé pour que la franchise canadienne se lance. C’est maintenant. Maintenant qu’il faut pousser. Le package que j’ai cité me semble à la fois crédible et peut-être inégalable sur le marché actuel. Il respecte les salaires échangés à 3-4 millions près.
Le meilleur package disponible ?
Les New Orleans Pelicans ne cèderont pas Brandon Ingram. Les Denver Nuggets ne peuvent pas inclure Michael Porter Jr tant que Ben Simmons joue pour Brooklyn (en raison d’un point contractuel). Les Cleveland Cavaliers sont trop joyeux et excités pour casser leur jeune noyau dur. Les Minnesota Timberwolves pourraient (et devraient !) songer à lâcher Karl-Anthony Towns mais je ne suis pas sûr qu’ils soient prêts à le faire dès cette saison. Les Phoenix Suns restent un candidat à suivre mais l’équipe tourne bien et sera peut-être moins tentée de tenter un gros coup.
Tyrese Maxey est déjà trop fort pour que les Philadelphia Sixers s’en séparent même si Daryl Morey gardera ça dans un coin de sa tête. Les Boston Celtics vont tenter de garder le même effectif. C’est MAINTENANT. Portland a les atouts pour aller chercher Durant. Shaedon Sharpe a prouvé en deux semaines qu’il disposait d’un vrai potentiel intéressant. Anfernee Simons est peut-être une star en devenir.
Non seulement les Nets pourraient embrayer leur reconstruction autour de Simons, Simmons (lol) et Sharpe, tout en récupérant un pick, mais en plus ils seraient sans doute encore assez bons pour éviter de finir trop mal classés en s’appuyant sur des vétérans comme Seth Curry, Patty Mills, Royce O’Neale et donc Jusuf Nurkic. N’oublions pas que Brooklyn va envoyer ses picks aux Houston Rockets. Cette équipe ne veut pas tanker. Là, elle peut à la fois faire bonne figure et regarder vers l’avenir.
Damian Lillard et Kevin Durant pour viser grand
Pour les Blazers, c’est une opportunité unique. Avoir deux des dix meilleurs joueurs du monde dans son effectif est un luxe très rare. C’est l’un des ingrédients majeurs d’une équipe qui lutte pour le titre. Kevin Durant est effectivement une personnalité problématique mais c’est aussi un homme qui s’adapte à son environnement. Je ne cherche pas à le dédouaner de ce qui se passe à Brooklyn. Il est aussi responsable. Mais parce qu’il est trop mal entourer.
Avec un leader et un lieutenant de luxe comme Lillard, il se comporterait différemment, j’en suis persuadé. Il l’a montré aux Warriors. Il pourrait se contenter de jouer au basket dans la ville hôte de son premier sponsor, Nike. Et quoi qu’on en dise… c’est un putain de bon joueur. Les Nets sont nuls mais ses performances actuelles rappellent à quel point il est fort, même après avoir subi une rupture du tendon d’Achille en 2019. 32,5 points par match, 52% aux tirs. Une machine.
Associez-le à Lillard, Josh Hart, Jerami Grant et un pivot solide comme Jakob Poeltl – que les Spurs cherchent à échanger et qui se contenteront volontiers d’un nouveau choix de draft – et vous obtenez une armada massive. Avec des joueurs sérieux comme Nassir Little, Justice Winslow et Gary Payton II en sortie de banc. C’est un poil short en rotation mais un ou deux vétérans négociés durant la période des buyouts et cette franchise peut regarder les Milwaukee Bucks droit dans les yeux.
Il y a la place à l'Ouest
L’Ouest est ouvert ! L’Ouest est vraiment ouvert ! Les Warriors restent favoris de la Conférence mais je reste persuadé que leurs difficultés actuelles ne sont pas si anodines. Le banc est jeune. Ça va peser en playoffs. Klay Thompson n’est plus tout à fait Klay Thompson, même si ça le blesse et lui aussi est l’un de mes joueurs préférés. Golden State va être fort. Mais il y a la place. Les Suns cartonnent en ce moment mais Chris Paul est vieux. Ils peuvent craquer en playoffs. Les Nuggets n’y sont pas. Luka Doncic est trop seul aux Dallas Mavericks. Kawhi Leonard a visiblement des vrais soucis au genou. C’est maintenant.
Je sais que les fans des Blazers adorent Simons et moi aussi. But you know what ? On surestime ses capacités et son fit avec Damian Lillard. C’est un futur très bon joueur, peut-être même un All-Star un jour. Mais pas une superstar. Sharpe fait vibrer aussi mais combien de temps avant qu’il devienne vraiment un joueur capable de porter Portland ? Quel âge aura Lillard ? Le deviendra-t-il seulement ?
Un duo Lillard-Durant ne garanti pas un titre mais un tandem Simons-Sharpe sans doute encore moins. Sauf que comme c’est le futur, c’est flou, donc on tend à imaginer le meilleur scénario. Le plus glorieux. Sans doute pas le plus réaliste. Les Blazers doivent à leur superstar cette opportunité. Ils doivent faire « all in ». Dans le pire des cas, ils échoueront en finales de Conférence ou en finales NBA durant les deux ou trois saisons à venir. Puis ils repartiront de plus bas, sans Sharpe et sans Simons. Mais avec des vrais campagnes de playoffs bien héroïques en tête. Et peut-être, qui sait, enfin une bague.