Kemba Walker, l'avenir des Hornets
48 millions de dollars sur 4 ans, Kemba Walker a lié son avenir à la franchise dirigée par Michael Jordan cette semaine. Juste avant l'opening night et le grand retour des Charlotte Hornets en NBA, l'équipe a annoncé l'extension du contrat du jeune meneur. À seulement 24 ans, il représente l'avenir de la franchise et il est d'ores et déjà l'un des cadres de l'équipe en formant un Big 3 plutôt sexy avec Al Jefferson et Lance Stephenson. Avec un salaire de 12 millions par saison, il fait partie de ce groupe de meneur bien payé (Kyle Lowry, bientôt Ricky Rubio ?) qui se trouve à un tournant de leur carrière : ils sont bons, mais ils doivent encore passer un cap pour devenir un All-Star. L'an dernier, le natif de New York compilait 17,7 points à 39,3% aux tirs, 6,1 passes décisives et 4,2 rebonds par rencontre, une performance qui lui avait d'ailleurs permis d'atteindre les playoffs pour la première fois de sa carrière avec les Charlotte Bobcats (RIP). À son arrivée en 2011, il ne faut pas oublier que cette franchise était l'une des plus mauvaises de la ligue, son année rookie avait d'ailleurs été une catastrophe avec un bilan de 7 victoires pour 52 défaites. Alors bien sûr, Kemba Walker savoure le fait d'être l'un des piliers de la reconstruction de l'équipe :"Le premier jour en 2011, on n'était vraiment pas bons. Mais maintenant, tout le monde parle de nous, de combien on peut être bons. On débute cette saison avec énormément d'ambition, ce n'était pas le cas les années précédentes. Je suis fier de dire que j'ai fais partie de ce processus de reconstruction. Maintenant qu'on est bons, je veux surtout qu'on le reste, c'est pour ça que je suis vraiment content d'avoir 4 années supplémentaires ici", a expliqué Kemba Walker au Charlotte Observer.[superquote pos="d"]"Il incarne tout ce que nous voulons pour les Charlotte Hornets"[/superquote]Et il n'est pas le seul à être "content" de ce deal. Il faut savoir que c'est la première fois que cette franchise prend ainsi les devants en resignant un joueur un an avant qu'il se retrouve sur le marché via la free agency (hors team option bien sûr, on parle d'une extension de contrat). Car même s'il était loin de faire l'unanimité lors de son arrivée au sein de la ligue, le chouchou de Michael Jordan a convaincu son monde lors ses trois premières saisons en NBA. Outre une progression constante, le meneur a démontré un vrai professionnalisme et une force de caractère incroyable afin de traverser toutes les épreuves malgré les mauvais résultats de la franchise. Kemba Walker est tout simplement devenu le visage des Charlotte Hornets :
"Il incarne tout ce que nous voulons pour les Charlotte Hornets. Il a une éthique de travail incroyable, il a progressé ces trois dernière saisons, c'est un vrai professionnel, un énorme compétiteur et un véritable coéquipier. Et comme vous l'avez vu hier soir, il prend aussi des gros tirs", a déclaré Rich Cho, le GM de la franchise.Sa prolongation aux Charlotte Hornets n'a jamais été un sujet épineux pour la franchise, c'était une évidence pour les dirigeants qu'il représentait l'avenir. Rich Cho a d'ailleurs confié qu'il avait préparé cette extension de prolongation de contrat depuis des mois et que c'était l'une des priorités de l'équipe. Quand on dispose d'un joueur avec une progression aussi importante en trois saisons, on fait tout pour le conserver.
Une progression constante
"Pendant tout le match, j'ai tenté de me relaxer, mais la foule et l’atmosphère, ça m'a donné une énergie supplémentaire, j'espère que ça sera comme ça tous les soirs", Kemba Walker s'est sublimé lors de l'opening night contre les Milwaukee Bucks. En difficulté lors du début de la rencontre, il a ensuite sauvé les Hornets et il a été l'élément déclencheur d'une véritable folie dans les tribunes (Michael Jordan ne dira pas le contraire). Mais le jeune homme ne s'est pas transformé en sauveur de sa franchise en une seule nuit. Tout d'abord, il a connu les années de galère avec des Bobcats qui étaient complétement à la rue. Mais dans ce marasme (même si bien sûr il avait ses responsabilités), Kemba Walker n'a jamais baissé la tête, il a continué de travailler et il n'a jamais cessé de progresser. Car c'est ça la force du meneur, on ne sait vraiment pas où il va s'arrêter. Lors de ses premières années, il était taxé d'individualisme, il forçait souvent les tirs et il voulait trop souvent être le héros. Mais tous les ans, il a franchi des paliers notamment dans sa gestion de la gonfle et à la passe. Connu pour ses qualités de scoreur, Kemba Walker a démontré qu'il disposait d'une palette offensive de plus en plus variée et il a prouvé qu'il pouvait aussi être le leader d'un jeu bien plus collectif. Une statistique résume très bien ce phénomène, en seulement 3 ans, il est passé de 4 passes décisives par rencontre à 6, une progression linéaire (pas forcément fulgurante) mais qui lui a permis de hausser petit à petit son niveau de jeu. Il a d'ailleurs tenu à remercier Mark Price, l'un des assistants de Steve Clifford :"Depuis l'an dernier, mon rythme est bien meilleur et c'est grâce à Mark Price. Il m'a énormément aidé à maîtriser ma vitesse sur les pick-and-rolls, je suis capable d'être plus lent et de changer de rythme maintenant, je suis bien meilleur pour impliquer mes partenaires. Il a vraiment été génial, il m'a apporté dans tous les aspects de mon jeu."Il faut dire que Mark Price est un magicien, il serait l'homme capable de donner un shoot à Michael Kidd-Gilchrist, c'est dire. Depuis 3 ans, Kemba Walker s'est amélioré dans pratiquement toutes ses statistiques, sauf son pourcentage au shoot et c'est vraiment l'un des derniers points noirs de son jeu. Avec 39% de réussite aux tirs l'an dernier, le meneur doit simplifier encore un peu plus son jeu afin d'améliorer son efficacité. Mais c'est aussi ça le piquant de Kemba Walker, cette capacité à mettre des tirs improbables, à ne jamais douter et à tenter des choses totalement folles. Sans faire de bruits, en étant un tout petit peu plus fort dans tous les domaines, il pourrait tout simplement être un All-Star dans quelques mois. Quel chemin parcouru depuis 2011 !