« Dur à regarder. » Chris Finch s’est permis un élan d’honnêteté brutale au moment de commenter la performance – faudrait le mettre entre guillemets – de Karl-Anthony Towns dimanche soir. L’intérieur All-Star est encore passé à côté de son match, et ce pour la troisième fois dans ces finales de Conférence. Il est rattrapé par le moment, par l’enjeu, par la pression, tout comme ses Minnesota Timberwolves, désormais menés 0-3 et au bord de l’élimination après avoir pourtant sorti les Denver Nuggets champions en titre au tour précédent.
KAT n’est pas le seul problème de son équipe, loin de là, mais sa maladresse est le symbole du malaise de la meute, sans solution des deux côtés du terrain malgré trois rencontres très disputées. Le Dominicain n’a converti que 5 de ses 18 tentatives la nuit dernière, ce qui porte son total à 15 paniers en 54 tirs (27%) sur cette série.
Le moment le plus douloureux pour Finch reste celui où sa star a envoyé un énième parpaing de loin en transition à un peu plus d’une minute du buzzer alors que son équipe comptait 4 points de retard. Il restait 17 secondes sur la possession quand Towns a dégainé. Pour le principal intéressé, c’est juste une mauvaise passe (dans le pire des timings).
« Je prend 1500 tirs par jour. J’ai été très adroit pendant toute la durée des playoffs, mon niveau de confiance était très élevé. C’est dur de voir la balle qui rebondit et ressort. C’est dur, c’est sûr. Mais je dois continuer à shooter. »
Le discours est compréhensible parce qu’il est celui d’un joueur qui refuse de s’abandonner lui-même et qui veut se convaincre que tout va bien au moment où sa confiance en lui est mise à rude épreuve. Le hic, c’est que sur le terrain, ça se sent que Karl-Anthony Towns cherche à se rassurer. Il ne prend pas que des mauvais tirs et, oui, il est parfois malchanceux quand la gonfle tourne autour du cercle avant de ressortir, mais il laisse aussi moins le jeu venir à lui en arrosant de loin. Il n’a rentré que 3 de ses 22 tentatives derrière l’arc (13%).
Karl-Anthony Towns peut-il se retrouver ?
« Je pense que Karl doit faire un meilleur boulot en étant l’ancienne version de lui-même en jouant plus près du cercle », remarque Kyle Anderson. « Courir vers le panier, profiter de son avantage de taille. »
C’est ce qu’il a fait dans le troisième quart-temps et ça a marché. Towns a inscrit 9 de ses 14 points en provoquant des fautes et en marquant de près. Mais ça, ça fonctionne seulement si Rudy Gobert n’est pas à ses côtés. Sur ces moments clés où les Timberwolves sont revenus au score, Naz Reid étirait les lignes pour KAT. Et voilà que la question sur l’association des deux grands pourraient se poser à nouveau, ce qui serait un peu injuste – mais en même temps compréhensible – vu le parcours de Minneapolis jusqu’à présent.
Karl-Anthony Towns a passé la quasi intégralité du quatrième quart-temps sur le banc au match précédent. Il peine à peser des deux côtés du terrain. Ça laisse un Anthony Edwards très esseulé, sachant que lui-même balbutie son basket par moments. En face, les Dallas Mavericks carburent derrière leur superstar. C’est dur à regarder pour Finch. La sanction, qui s’annonce inévitable maintenant qu’il y a 3-0, risque aussi d’être dure à accepter.
Parole de dRaymond.
Après effectivement c'est compliqué pour les Wolves de changer une équipe qui à performer face aux champions en titre. Ok Gobert est moins dominant mais les leaders offensifs sont aux fraises, compliqué de rivaliser.