Quand Kareem Abdul-Jabbar s'exprime sur les problèmes de société que traversent les Etats-Unis, c'est en connaissance de cause. La légende de la NBA a été confrontée de très près au racisme et à la discrimination contre les Afro-Américains, notamment lorsqu'il n'était qu'un jeune adulte à New York City. Si les Afro-Américains craignent pour leur vie à la moindre mauvaise rencontre policière aujourd'hui, c'était encore plus le cas dans les années 60, lorsque celui qui s'appelait encore Lew Alcindor n'était pas encore une superstar du sport.
Kareem Abdul-Jabbar lâche un texte fort contre l'antisémitisme
Il a notamment raconté cette anecdote qui a marqué à jamais sa vie et sa perception des choses.
"J'avais 17 ans lorsque j'ai vécu le moment le plus effrayant de ma vie. J'ai dû courir pour sauver ma vie. C'était le 18 mai 1964. Ce devait être mon dernier été à New York City avant de partir pour une université que je n'avais pas encore choisie.
J'avais pris un petit boulot pour l'été dans un journal local. J'ai décidé d'aller dans la rue pour observer une manifestation et voir si je pourrais écrire quelque chose à ce sujet. Près de 1 000 personnes s'étaient rassemblées devant le poste de police. Les gens manifestaient après la mort d'un garçon afro-américain de 15 ans qui n'était pas armé, James Powell, tué par un policier blanc qui n'était pas en service.
Je n'ai jamais réussi à atteindre le centre de la manifestation. Je me trouvais à quelques rues du rassemblement quand j'ai entendu des coups de feu retentir. Des gens criaient de terreur et passaient devant moi en cherchant un endroit où s'abriter. J'ai couru, moi aussi, en tentant de me baisser autant que possible.
J'avais peur d'être une cible. Déjà parce que j'étais noir, mais aussi parce que j'étais très grand. Je me suis accroupi derrière un lampadaire et me suis dit que je n'arriverais peut-être jamais à aller dans cette université que je n'avais pas encore choisie.
Alors que la foule devenait de plus en plus agitée, un officier de police s'est emparé d'un mégaphone pour tenter d'apaiser la situation. "Rentrez chez vous !", a-t-il crié. Quelqu'un dans la foule a crié en retour : 'Nous sommes chez nous !'
Entendre cette phrase m'a aidé à contrôler ma peur et m'a incité, par la suite, à me concentrer sur l'activisme social".
Après ça, Kareem Abdul-Jabbar a réussi à mener de front l'une des plus exceptionnelles carrière de l'histoire du sport et un engagement sans faille sur le plan social et pas uniquement lorsque la question ne touchait que la communauté afro-américaine.
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