Quand tu commences à perdre de ton jump, de ton pouvoir, tu réalises que c'était dingue d'avoir passé des dunks des lancers-francs.REVERSE : Tu as d’autres projets ? KADOUR ZIANI : On va lancer la marque Slam Nation by KADOUR ZIANI. On va lancer un ballon dédié au dunk et aux dunkeurs. Il y aura aussi du textile. Ce sera orienté à la fois streetwear et équipementier club. On va aussi développer les camps. Et puis il y a le film que Nicolas de Virieu fait sur moi, Dunk or Die. Ce sera un film centré sur mon histoire, quelque chose qui dépasse le sport et qui abordera des thèmes comme l’immigration. Il y aura une première version axée sport, pour L’Equipe Explore, et une version cinéma, qui ira au-delà du sport. REVERSE : Tu as accompli plein de choses, mais as-tu des regrets ? Un dunk que tu aurais voulu réaliser ? KADOUR ZIANI : Le 720, j'aurais bien voulu le passer. Mais quelque part, ça fait partie de mon personnage. J'avais beaucoup de rêves : certains je les ai réalisés, certains c'est d'autres qui les ont réalisés. Je voulais qu’on puisse vivre du dunk, maintenant certains arrivent à en vivre. Je voulais que ce soit un sport à part entière, ça commence à le devenir. J'ai fait plein de rêves, et certains je les réalise par procuration, à travers d'autres. Mais j'y ai contribué. Le 720, j'étais le premier à en parler. Beaucoup disaient « n’importe quoi », mais je leur ai planté l'idée. Au final, Air Up There, qui l'a réalisé, peut me remercier d'avoir rêvé de ça. Et puis, quelqu'un qui ne rêve pas, il ne développera aucun instinct pour parvenir à des grandes choses. REVERSE : A 43 ans, tu dunkes encore ? KADOUR ZIANI : Oui, mais je ne passe plus des gros dunks. A mon âge, juste passer un dunk c'est un truc de ouf. REVERSE : Après toute cette carrière, tu prends autant de plaisir à passer des dunks simples maintenant ? Ou c'est frustrant ? KADOUR ZIANI : C'est plus qu'un plaisir. Un dunk pour moi maintenant, c'est comme si je faisais un double moulin. Quand tu commences à perdre de ton jump, de ton pouvoir, tu réalises que c'était dingue d'avoir passé des dunks des lancers-francs, d'avoir fait tout ça. Tu ne vis pas mal la chose. Bien sûr, des fois, je suis un peu nostalgique, mais ça passe vite. Ne plus passer les dunks que je passais, me retrouver au niveau du « commun des mortels » (il se marre), ça me donne du recul, ça me permet de réaliser que ce que j'ai fait, c'est un truc de fou en fait !
Kadour Ziani : Du quartier au Madison Square Garden
20 après les débuts de la Slam Nation, la légende du dunk Kadour Ziani est toujours au service du basket et d’une discipline qu’il a élevée au rang d’art.
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